NEW YORK – Des milliers de pratiquants de Falun Gong ont organisé une parade et un rassemblement dans le quartier de Flushing, à New York, le 19 avril, pour commémorer l’anniversaire d’un événement clé en Chine et soutenir les 440 millions de Chinois qui ont quitté le Parti communiste chinois (PCC).
La manifestation organisée dans le Queens précède le 25 avril, date à laquelle, il y a maintenant 26 ans, 10.000 pratiquants de Falun Gong se sont rassemblés pour lancer un appel pacifique spontané en faveur de la pratique près du complexe du Parti au pouvoir à Pékin.
L’appel lancé au régime pour qu’il autorise la liberté de pratiquer n’a pas été entendu et, le 20 juillet 1999, le PCC a engagé une violente persécution contre les pratiquants du Falun Gong pendant la nuit.
Le Falun Gong, également appelé Falun Dafa, est une pratique spirituelle qui prône trois principes : la vérité, la compassion et la tolérance, et propose cinq exercices de méditation. Il a été présenté au public au début des années 1990 et est devenu largement populaire de bouche à oreille, à tel point que les estimations officielles de l’État ont évalué le nombre de pratiquants en Chine à environ une personne sur treize.
En réponse à la persécution du Falun Gong par le PCC et à la propagande sur cette pratique, Epoch Times a publié en 2004 « Neuf commentaires sur le Parti communiste » pour aider à dissiper les mensonges répandus sur le Falun Gong. Cette publication a donné naissance à un mouvement mondial « Quitter le PCC » et à un portail en ligne permettant aux Chinois de quitter le PCC et les organisations affiliées. Le nombre de Chinois ayant effectué cette démarche s’élève aujourd’hui à plus de 440 millions.
« C’est un signe que la nation chinoise s’éveille et que les forces communistes maléfiques qui se sont installées en Chine sont en train de se désintégrer. Ce processus est en train de créer une grande histoire », a déclaré, lors de la manifestation du 19 avril à Flushing, Wang Zhiyuan, président du Centre de service mondial pour quitter le PCC (Global Service Center for Quitting the CCP) et président de l’Organisation mondiale pour enquêter sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG : World Organization to Investigate the Persecution of Falun Gong).
Selon les organisateurs, plus de 3000 personnes ont participé à l’événement.
Lors du rassemblement, certains pratiquants de Falun Gong qui avaient participé à l’appel historique du 25 avril ont partagé leur témoignage, 27 personnes ont reçu un certificat attestant qu’elles avaient officiellement quitté le PCC, et des défenseurs des droits de l’homme ont prononcé des discours.
Parmi les orateurs du rassemblement figuraient Zhang Erping, porte-parole du Centre d’information sur le Falun Dafa ; Martha Flores-Vazquez, chef du district de Flushing à l’Assemblée de l’État de New York ; Jacqui Phillips, entrepreneur et conférencier international ; Wei Libin, directeur de l’Alliance chinoise pour la démocratie et les droits de l’homme à New York ; Ren Guoxian, participant à l’appel du 25 avril ; Zhang Guiying, témoin oculaire des événements qui ont conduit à l’appel du 25 avril ; et An Qiang, qui a démissionné du PCC.
Le rassemblement a été précédé d’un défilé comprenant une fanfare, une troupe de danse du dragon, la démonstration des exercices de méditation par des pratiquants de Falun Gong, des équipes de tambours, et des dizaines de bannières et de drapeaux. Epoch Times, qui a largement couvert les violations des droits de l’homme en Chine, a également participé au défilé.

Que s’est-il passé le 25 avril ?
Par un dimanche ensoleillé, le 25 avril 1999, plus de 10.000 pratiquants du Falun Gong se sont rassemblés devant Zhongnanhai, à Pékin, où siègent les hauts dirigeants du régime et le Conseil d’État.
Le PCC a invoqué ce grand rassemblement pour justifier sa persécution du Falun Gong à l’échelle de l’État, mais les pratiquants du Falun Gong affirment, preuves à l’appui, qu’il ne s’agissait que d’une file d’attente ordonnée et pacifique de personnes souhaitant lancer un appel officiel.
Ren Guoxian, qui est née et a grandi à Pékin, a commencé à pratiquer le Falun Gong en 1998. À l’époque, de grands groupes de pratiquants du Falun Gong méditaient ensemble dans des espaces publics tels que les parcs et les places des villes, a raconté Mme Ren lors du rassemblement.
Mais en 1999, « l’atmosphère est soudainement devenue tendue », a poursuivi Mme Ren. En mars et en avril, des cas de harcèlement de pratiquants du Falun Gong ont été signalés et, le 24 avril, « un incident grave s’est produit à Tianjin, une ville voisine de Pékin, où la police a battu et arrêté illégalement plus de 40 pratiquants du Falun Gong ».
Mme Ren a appris des pratiquants de Falun Gong avec lesquels elle méditait dans un parc que la police leur avait dit que le seul moyen de contester les arrestations était de « signaler la situation au gouvernement central », et les pratiquants ont suggéré de le faire.
Mme Ren a expliqué que, consciente du massacre de la place Tiananmen en 1989, elle hésitait à s’impliquer contre le régime, mais ne voulait pas pour autant rester les bras croisés.
« Je suis également une pratiquante de Falun Gong. La pratique du Falun Dafa m’a apporté des bienfaits physiques et mentaux. C’est comme si on m’avait donné une seconde vie et que j’avais échappé à une situation désespérée causée par la maladie. Si je devais être arrêtée sans raison, j’espérais que d’autres pratiquants me prêteraient main-forte », a expliqué Mme Ren lors du rassemblement.
Le lendemain, Mme Ren et un autre pratiquant du Falun Gong ont pris un bus ensemble pour se rendre au Bureau des lettres et des appels du Conseil d’État. Elle a pensé demander son chemin après avoir marché dans la rue voisine de son arrêt de bus, mais lorsqu’elle a tourné au coin de la rue, elle a vu que de nombreuses personnes s’y trouvaient déjà et que la police leur ordonnait de faire la queue sur le trottoir et de former une boucle autour de Zhongnanhai.
« J’étais un peu perplexe à l’époque. Le Bureau des lettres et des appels du Conseil d’État se trouve-t-il à l’intérieur de Zhongnanhai ? » a demandé Mme Ren lors du rassemblement. Elle a appris par la suite que le régime avait l’intention d’utiliser cette situation comme une opération photo et de prétendre à tort que l’encerclement du siège politique était la preuve d’un soulèvement potentiel.
Mme Ren a raconté que la nouvelle s’est répandue vers 8 heures du matin selon laquelle le Premier ministre de l’époque, Zhu Rongji, allait envoyer quelques représentants pour s’entretenir avec des pratiquants de Falun Gong.
« Pendant la procédure, tout le monde était très silencieux. Certains pratiquants debout au premier rang lisaient [les livres du Falun Dafa], tandis que d’autres pratiquants au dernier rang faisaient les exercices. Les plus âgés, fatigués de rester debout, se sont assis par terre pour se reposer un peu », a raconté Mme Ren. « Bien que le nombre de pétitionnaires ait dépassé les 10.000 et que la manifestation se soit prolongée toute la journée, du début à la fin, personne n’a crié de slogans, personne n’a brandi de bannières, personne n’a fait de discours, personne n’a distribué de tracts, personne n’a fait de bruit, et il n’y a pas eu de comportement extrême. »
Vers 21 heures, Mme Ren s’est rendue dans un magasin voisin pour appeler chez elle et prendre des nouvelles. À son retour, elle a vu que les pratiquants se dispersaient, la police ayant déclaré que les 40 pratiquants du Falun Gong seraient libérés et que l’État répondrait à d’autres questions après en avoir discuté.
« Des dizaines de milliers de pratiquants du Falun Gong se sont dispersés de manière très ordonnée. J’ai été surprise par la rapidité, le calme et la propreté des lieux. J’ai trouvé ça incroyable. Comment se fait-il qu’autant de personnes se soient dispersées en si peu de temps ? Même les mégots de cigarettes jetés au sol par la police ont été ramassés, et il n’y avait pas un seul morceau de papier par terre », a poursuivi Mme Ren.
Le récit de Mme Ren est semblable à beaucoup d’autres qui ont été publiés sur cette journée.

24 avril 1999
S’exprimant lors du rassemblement, Zhang Guiying, médecin, a raconté qu’elle était étudiante à l’université normale de Tianjin et qu’elle avait été un témoin oculaire de l’arrestation de 45 pratiquants du Falun Gong le 24 avril.
Après la publication d’un article diffamatoire sur le Falun Gong dans le journal de l’université normale de Tianjin du 21 au 23 avril, les pratiquants du Falun Gong de l’université se sont rendus au département éditorial du journal pour les rencontrer le 23 avril ; Mme Zhang en faisait partie.
« Il n’y avait ni slogan, ni pancarte, ni tapage. Ils se sont contentés d’attendre tranquillement que la rédaction vienne à leur rencontre », a poursuivi Mme Zhang. « Vers 18 heures, les responsables de l’éducation de la faculté ont commencé à crier dans un haut-parleur, exigeant que nous partions, sans quoi nous en subirions les conséquences. »
Le même jour, un représentant du PCC s’est rendu à l’université et, après son départ en voiture, Mme Zhang a relaté qu’un grand groupe de policiers anti-émeutes s’était dirigé vers les pratiquants, bousculant une foule de personnes.
« Qu’ils soient jeunes ou vieux, femmes ou enfants, les policiers les ont battus et leur ont donné des coups de pied », a affirmé Mme Zhang. « À cette époque, une vieille dame d’une soixantaine d’années aux cheveux grisonnants a été poussée et battue violemment par la police. Au bout d’un moment, elle s’est évanouie. Quatre policiers ont soulevé une autre vieille dame, deux par les pieds et deux par les bras. Son dos a été traîné sur le sol, et elle a été traînée tout le long du chemin de la faculté jusqu’à l’extérieur de la porte et jetée dehors. »
Les pratiquants du Falun Gong vivent selon les principes de vérité, compassion et tolérance, a expliqué Mme Zhang. Face à cette violence, ils ont expliqué pacifiquement à la police la raison de leur présence et ont tenté de les persuader de se comporter correctement. La violence s’est poursuivie. Mme Zhang se souvient d’un jeune homme qui s’est interposé après qu’une jeune femme a été violemment battue ; la police lui a écrasé le visage contre le mur. Contrairement à ces événements, les médias d’État chinois ont rapporté que personne n’avait été battu ou arrêté.
Mme Zhang a appris par la suite qu’un total de 45 pratiquants de Falun Gong avaient été arrêtés sans raison, et elle ainsi que d’autres pratiquants ont été dirigés vers le gouvernement municipal de Tianjin, où ils ont demandé leur libération. On leur a dit : « Allez à Pékin » et adressez une pétition au Conseil d’État.
Quitter le PCC
An Qiang est arrivé aux États-Unis en juillet 2023 en tant que réfugié. Il a quitté le PCC et, lors du rassemblement, a déclaré qu’il souhaitait en partager les raisons.
« Dès l’époque où j’étais étudiant, le Parti communiste m’a lavé le cerveau et m’a inculqué qu’il n’y aurait pas de nouvelle Chine sans le Parti communiste, et que nous étions les héritiers du communisme », a expliqué M. An.
Alors qu’il était à l’école primaire, il a rencontré une pratiquante du Falun Gong, « une vieille dame [qui] m’a mis un petit CD dans la main alors que je rentrais de l’école ».
« Les mots ‘Freegate’ étaient inscrits dessus », a-t-il raconté, et il s’est avéré qu’il s’agissait d’un logiciel permettant à l’utilisateur de contourner le mur de censure d’Internet du PCC. Ainsi, M. An a découvert l’histoire sanglante du PCC, notamment la Grande Famine et d’autres événements majeurs au cours desquels le régime a causé des dizaines de millions de morts, qu’il a ensuite qualifiés de catastrophes naturelles ou qu’il a balayés sous le tapis.
M. An a expliqué que le peuple chinois n’était pas seulement battu physiquement par le PCC, mais que le régime « déformait également [ses pensées] », notamment en incitant à la haine contre d’autres nations comme les États-Unis et le Japon, alors que ces pays ont apporté diverses formes d’aide.
« Sous le règne du PCC, les personnes bienveillantes de la société sont devenues des objets d’oppression, tandis que les personnes malveillantes se sentent à l’aise », a-t-il souligné. « Il y a quelques années, ma tante m’a raconté qu’à cause de la politique de planification familiale du PCC de l’époque, ma sœur a été forcée de partir alors qu’elle était très jeune, et aujourd’hui je n’arrive pas à la retrouver. Le PCC a détruit notre famille. »
« Il y a également eu une période de confinement pendant l’épidémie, au cours de laquelle j’ai été enfermé dans une pièce et où j’ai failli mourir de faim. Je suis venu aux États-Unis pour demander l’asile, et ils sont également allés chez moi pour menacer mon père et ma famille. »
M. Wang Zhiyuan a encouragé tous les Chinois qui sont membres du PCC et de ses groupes affiliés à se retirer de ces organisations. M. Wang est également président du WOIPFG, une organisation américaine fondée pour enquêter sur la persécution du Falun Gong. Le groupe a publié plus de 600 rapports en juin 2023.
Il a affirmé que l’appel du 25 avril était emblématique quant au comportement des pratiquants du Falun Gong face aux persécutions subies depuis lors.
« Tout au long de l’histoire, face à l’oppression d’une puissante tyrannie, les êtres humains se sont levés et ont utilisé la force pour mettre fin à la tyrannie. Ou bien ils l’ont supportée en silence et l’ont laissée les détruire et les ravager. »
« Face à la persécution brutale du PCC, les pratiquants du Falun Dafa n’ont ni résisté violemment, ni enduré en silence. Au contraire, il ont pour but de clarifier la vérité, de dénoncer le mal et de sauver tous les êtres vivants du danger », a affirmé M. Wang.
Avec le concours de Sarah Lu et Linda Lin.
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