Le groupe d’experts de l’ONU sur le Nicaragua a publié jeudi un rapport identifiant pour la première fois des dizaines de proches du pouvoir qu’il estime responsables de crimes dans le cadre d’une « campagne de répression systématique et croissante ».
« Pour la première fois, nous révélons comment des dizaines de personnes que nous nommons sont liées aux violations des droits de l’Homme et aux crimes documentés dans nos rapports précédents », a déclaré dans un rapport Jan-Michael Simon, président du groupe d’experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

Le rapport cite nommément 54 personnes (fonctionnaires, policiers, militaires, membres du gouvernement et du parti au pouvoir, maires, magistrats) qui ont « joué des rôles clés dans des détentions arbitraires, des cas de torture, des exécutions extrajudiciaires, la persécution de la société civile et des médias, et la confiscation de biens privés ».
Il offre « une feuille de route pour la justice », a déclaré Reed Brody, membre du groupe d’experts. « Les États, les procureurs et les institutions internationales disposent maintenant des noms, des structures et des preuves nécessaires pour poursuivre en responsabilité ».

« Un système de répression étroitement coordonné, s’étendant de la présidence jusqu’aux responsables locaux »
Le rapport de 234 pages, basé selon le groupe d’experts « sur des entretiens approfondis, une documentation vérifiée et des sources confidentielles », souligne comment le président Daniel Ortega et son épouse Rosario Murillo, érigée co-présidente depuis une réforme constitutionnelle en février, ont construit « un régime centralisé et répressif qui a coopté toutes les branches du gouvernement et brouillé les lignes entre le parti et l’État ».

« Ce que nous avons découvert est un système de répression étroitement coordonné, s’étendant de la présidence jusqu’aux responsables locaux », a déclaré Ariela Peralta, également membre du groupe.
« Des acteurs identifiables à travers des chaînes de commandement définies »
« Il ne s’agit pas d’incidents aléatoires ou isolés, ils font partie d’une politique d’État délibérée et bien orchestrée menée par des acteurs identifiables à travers des chaînes de commandement définies », ajoute-t-elle. Les experts ont réitéré leur appel à la communauté internationale pour « prendre des mesures urgentes et concrètes ».
Ce groupe d’experts a été créé en mars 2022 avec pour mission de mener des enquêtes approfondies et indépendantes sur les violations présumées des droits humains et les abus commis au Nicaragua depuis avril 2018.
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