Le gouvernement ne s’occupe pas seulement de notre santé et de notre bien- être, il veut aussi que nous soyons correctement informés. C’est à lui que reviendrait cette mission. Il existe déjà des chaînes publiques financées avec l’argent des contribuables ainsi que plusieurs chaînes et journaux qui font plus un “travail” de porte-parole du gouvernement que de journalisme.
Et voilà qu’on annonce la création d’un site qui distribuerait les bonnes et les mauvaises notes à ceux qui oseraient nous informer différemment. Ce serait un « guide » de l’information fiable. « Comment évaluer la qualité et la pertinence d’une information et discerner le vrai du faux ? Voici quelques questions à se poser au quotidien. » précise le titre. On nous incite à nous interroger sur l’auteur de l’information, sur son site, sur ses objectifs… Nous voici revenus à la maternelle : attention les petits, surtout il ne faut pas parler à des inconnus, vous avez bien compris ?
Ceux qui nous contrôlent, et souvent nous trompent, vont aussi être les gendarmes de l’information. Déjà, en juin 2018, un projet de loi sur les « fake news » nous avait interpellés par son côté liberticide. Cette loi exige des opérateurs de plateformes en ligne la transparence et leur demande de « rendre public le montant des rémunérations reçues en contrepartie de la promotion de contenus d’information, ainsi que l’identité des personnes physiques ou morales desquelles elles les ont reçues lorsque ce montant est supérieur à un seuil fixé par décret. ».
La loi « fake news » est liberticide et ressemble parfaitement à une forme de censure imposée par le pouvoir. Toute vérité officielle est suspecte. Les Français sont suffisamment responsables pour faire le tri. C’est justement l’abondance de l’information et la possibilité de s’informer librement qui nous donnent les repères nécessaires. Sûrement pas l’Etat ou les politiques. Cette loi n’avait pas suffi et voici un guide pour nous orienter dans le monde de l’information ! C’est donc le gouvernement qui trancherait sur la fiabilité d’une information !
Cela me rappelle la justification de la censure dans un Etat communiste (dans le dernier numéro du Point, Pierre-Antoine Delhommais fait allusion, lui aussi, à Emmanuel Macron, en tant que… chef du Gosplan soviétique). Le but de la censure, soutenait l’appareil de propagande du parti, ne pouvait être que positif. La censure prémunit des influences néfastes et des idées pernicieuses. Elle dit le vrai, elle protège, elle défend, merveilleux alibis pour l’interventionnisme étatique. D’ailleurs, la censure n’a pas suffi à l’appareil répressif communiste. Ceux qui détenaient une machine à écrire étaient obligés de l’emmener tous les ans au poste de police (milice) pour que son “empreinte” (les caractères) soit enregistrée. L’objectif était de trouver facilement l’auteur de textes “subversifs”. Va-t-on enregistrer aussi les ordinateurs pour démasquer l’auteur des informations qui ne conviennent pas au gouvernement ?
Nous protéger et nous défendre, quels excellents arguments en effet, quel mauvais esprit les contesterait ? « LE GOUVERNEMENT AGIT POUR VOUS », voilà ce qui apparaît en gras, sur le site officiel.
Le gouvernement vérifie l’information pour nous, pauvres manchots. Cependant… nous nous grattons la tête. Toutes ces fausses informations dont nous avons été abreuvés depuis le début de la pandémie, ne venaient-elles pas de nos dirigeants, tous plus assurés les uns que les autres dans leurs affirmations ? Le gouvernement a d’abord sous-estimé la gravité de la situation et nous a incités à aller au théâtre et voter. Puis il a trouvé des prétextes baroques pour expliquer la pénurie de masques et de gel, en réalité un marché contrôlé par l’Etat. Un Etat obèse, impuissant, se gargarisant toujours de son système de santé ruineux bien qu’il ait montré ses paralysantes limites. Un Etat qui réalise ses meilleures performances, et de loin, dans les domaines de la dépense et du contrôle.
En 1960, dans La Constitution de la Liberté, Friedrich von Hayek mettait en garde contre la tendance des gouvernements “progressistes” à limiter les libertés individuelles les unes après les autres. C’est ce que fait le nôtre à mesure que cette crise se prolonge. Et ce n’est pas fini.
Article de Nicolas Lecaussin avec l’aimable autorisation de l’IREF
Directeur de l’IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l’iFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l’association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques.
Auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet Etat qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française, Anti-Piketty, coauteur (libréchange, 2015).
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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