OPINION

Non, nous n’avons pas épuisé les ressources de la Terre

Le capitalisme rend la planète plus verte et plus propre, alors que le socialisme la détruit.
août 10, 2018 1:27, Last Updated: août 10, 2018 1:27
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Selon le Global Footprint Network, (l’empreinte écologique globale), les humains ont déjà utilisé toutes les ressources renouvelables de la Terre pour cette année depuis le mois d’août. Le soi-disant Jour du dépassement mondial, ou Jour du dépassement de la Terre (en anglais : Earth Overshoot Day) a perduré dans le calendrier depuis le 29 décembre 1970 au 1er août 2018.

Selon les estimations de l’organisation sur son site Web, plus nous consommons au-delà de de la capacité de la Terre à régénérer ses ressources, plus la date est précoce : « La date de la Journée de dépassement de la Terre est calculée en comparant la consommation annuelle totale de l’humanité (empreinte écologique) avec la capacité de la Terre à régénérer les ressources naturelles renouvelables cette année-là (biocapacité). »

Leurs dates indiquent que nous avons consommé environ 60 % de la capacité de production annuelle de ressources de la Terre en 48 ans depuis 1970. Cela ressemble à une dette gigantesque, redevable en faisant du vélo pour se rendre au travail, en devenant végétalien, en imposant des limites de population strictes et en retournant à des conditions de vie préindustrielles dans la mesure du possible.

Les commentateurs de divers sites où le Jour du dépassement a été publié accusent massivement le capitalisme et la surpopulation comme causes profondes de notre « surconsommation » de ressources. Les entreprises privées n’ont aucune incitation à maintenir les ressources – l’accaparement et l’avarice les amènent à exploiter la terre pour en tirer des profits aujourd’hui sans se soucier de demain. Le manque de contrôle des naissances et d’éducation sexuelle fournis par le gouvernement à cause de politiciens misogynes a permis aux taux de natalité de rester élevés dans certaines parties du monde, mettant ainsi une pression indue sur nos maigres ressources, dit-on.

Le problème avec cette hypothèse est que ni la théorie économique ni les indicateurs globaux du bien-être humain ne le confirment.

Ce que dit la théorie économique au sujet de l’utilisation des ressources

Tout d’abord, la théorie économique affirme que les entrepreneurs se soucient de la disponibilité future des ressources productives. Les entrepreneurs ne font pas d’affaires pour faire de l’argent aujourd’hui ; ils sont intéressés à réaliser des profits au fil du temps et ils utiliseront leurs ressources en conséquence. En fait, l’un des paradigmes du profit les plus souvent oubliés est qu’un entrepreneur ne peut battre la concurrence et faire plus de profit que s’il utilise moins de ressources pour produire plus, que ce soit par l’innovation technologique ou l’accumulation de capital.

Et même si certaines ressources sont épuisées, tout ce que cela signifie, c’est que les entrepreneurs satisfont les demandes des consommateurs alors que les consommateurs voulaient qu’ils les satisfassent. Il est faux de blâmer les producteurs pour l’épuisement des ressources car ils sont soumis aux consommateurs. Ils fourniront le produit désiré et c’est le consommateur qui, en fin de compte, décide de l’équilibre des biens dont il veut profiter. La préservation et la jouissance de la nature est aussi un « bien » que de nombreux consommateurs apprécient beaucoup aujourd’hui.

Les consommateurs s’intéressent donc aussi à l’entretien des ressources. La façon dont nous équilibrons l’utilisation des ressources aujourd’hui et demain dépend du taux de préférence temporelle de chacun, de la prime que nous accordons à la consommation actuelle par rapport à la consommation future.

Nous sommes plus susceptibles d’économiser et de maintenir les ressources lorsque nous nous attendons à ce que la consommation future soit supérieure ou meilleure. C’est pourquoi nous ne mangeons pas tout le raisin aujourd’hui, mais en utilisons une partie pour faire du vin pour la consommation future. C’est aussi la raison pour laquelle les agriculteurs prennent soin de faire la rotation des cultures et de ne pas surmener leurs terres pour qu’elles soient aussi productives que possible le plus longtemps possible.

Par conséquent, les meilleures politiques pour l’entretien des ressources sont la propriété privée et permettre aux entrepreneurs d’utiliser et d’expérimenter de nouvelles technologies qui pourraient réduire les coûts (en utilisant moins de ressources) et augmenter la production (ce qui augmenterait les gains futurs). La productivité n’épuise pas les ressources de la Terre, mais incite les entrepreneurs et les consommateurs à épargner et à investir pour l’avenir.

En fait, la puissante incitation à la propriété privée est démontrée par la « tragédie des biens communs ». Comme l’agriculteur, les propriétaires privés de terres et de ressources productives mettent leur peau en jeu pour prendre la responsabilité de l’entretien de leurs ressources. « Les soi-disant propriétaires » de terres et de ressources appartenant à l’État ne le font pas, ce qui explique pourquoi les biens ou les ressources que personne ne possède (comme l’océan) sont souvent surutilisés.

Et n’oublions pas non plus l’ingérence du gouvernement dans le marché. L’ingérence gouvernementale la plus importante, mais rarement citée, qui encourage la prodigalité, est la politique monétaire expansionniste. Dans un environnement inflationniste, tout le monde réagit en consommant plus qu’il ne le ferait normalement car le fait de conserver de l’argent comptant pendant que les prix augmentent est une position perdante.

L’expansion du crédit amène également les entrepreneurs à gaspiller les ressources productives en poursuivant les mauvaises lignes de production – considérez les manoirs vides dans le sillage de la bulle immobilière alimentée par la Réserve fédérale qui a éclaté en 2007-2008. Bien sûr, il y a d’innombrables autres exemples et n’est-il pas intéressant de constater que les sociétés les plus gaspilleurs qui ont épuisé le plus de ressources et causé des dommages irréparables à l’environnement étaient les économies communistes ou socialistes contrôlées par l’État. Pourtant, nous nous tournons vers le gouvernement pour résoudre nos problèmes environnementaux.

La théorie économique est assez claire sur ce qui mène réellement à la surconsommation et au malinvestissement des ressources actuelles. Mais qu’en est-il des données ? Devrions-nous avoir peur de la surpopulation ou de la diminution des ressources naturelles ?

Bref, non. Tous les indicateurs imaginables du bien-être humain montrent que le monde est bien mieux loti avec 7,6 milliards d’habitants en 2018 qu’avec la moitié de ce nombre au début des années 1970. La population de la Terre a doublé, mais la part de la population vivant dans l’extrême pauvreté a été ramenée d’environ 60 pour cent en 1970 à moins de 10 pour cent aujourd’hui.

Le taux d’analphabétisme est passé de 44 % à 14 % depuis 1970. Le nombre de personnes n’ayant pas accès à des sources d’eau améliorées a diminué de moitié depuis 1990. L’espérance de vie moyenne mondiale a augmenté de plus de 12 ans depuis 1973, selon le site Web OurWorldInData.Org.

Alors, les humains sont mieux lotis, mais qu’en est-il de la Terre ? Avons-nous prospéré aux dépens de notre planète?

La Terre se transforme-t-elle en une planète désertique ?

Non, la Terre est devenue 14 % plus verte de 1986 à 2016, selon une étude de l’Université de Boston. La production de poissons d’aquaculture est nettement supérieure à la pêche sauvage, qui s’est stabilisée depuis les années 1980. La production céréalière a plus que triplé depuis les années 1960, dépassant de loin l’augmentation de la population, même si les terres utilisées pour la production céréalière soient restées à peu près les mêmes.

En 2017, la compagnie énergétique BP estimait que nous avions 1 696,6 milliards de barils de réserves de pétrole confirmées. Ils prévoient que c’est suffisant pour 50 ans, mais cette estimation est basée sur le maintien des niveaux de production de 2017, alors qu’il est plus que raisonnable de s’attendre à ce que la demande diminue et que la production devienne plus efficace. En outre, on peut s’attendre à ce que les nouvelles technologies rendent accessibles des réserves de pétrole qui n’avaient pas encore fait leurs preuves et qui étaient inaccessibles. En ce qui concerne l’énergie, la production nette d’électricité d’origine nucléaire a augmenté de 3 473 % entre 1970 et 2013, selon les données du Earth Policy Institute.

Pour illustrer, le regretté économiste du marché libre Julian Simon a un jour défié un partisan de l’école de pensée « les ressources s’épuisent », le biologiste Paul Ehrlich à un pari en 1980. M. Ehrlich avait prédit que le cuivre, le chrome, le nickel, l’étain et le tungstène seraient tous épuisés d’ici 1990, ce qui entraînerait une hausse importante de leur prix, la demande demeurant stable. M. Simon a dit que leurs prix baisseraient, ajustés pour tenir compte de l’inflation, puisque l’offre suivrait. Comme nous le savons, tous ces métaux abondent toujours 28 ans plus tard et il va de soi que Julian Simon a gagné le pari.

Conclusion

Nous sommes plus riches et plus productifs que jamais et cela semble se maintenir et même la Terre semble accroître sa capacité à répondre à nos besoins.

La seule cause d’inquiétude serait peut-être que tant de gens sont pessimistes au sujet de la population mondiale et de nos ressources naturelles, malgré les progrès stupéfiants que nous avons réalisés au cours des 50 dernières années. Les pessimistes demandent aux gouvernements d’intervenir, mais les interventions sont soit inutiles, soit nuisibles aux progrès rendus possibles par l’économie de marché pour créer une société plus verte et plus propre.

Jonathan Newman est professeur adjoint d’économie et de finance au Bryan College. Il a obtenu son doctorat à l’Université d’Auburn et est membre du Mises Institute Fellow. Cet article a été publié pour la première fois par Mises.org.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions d’Epoch Times.

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