Le 3 juillet 2019, Éva Szafranski, 15 ans, est morte dans un accident de la route. Sa tante, qui était la seule conductrice adulte de la voiture, avait multiplié les prises de risques injustifiées et injustifiables. Un comportement qui a coûté la vie à sa nièce et dont le procès douloureux s’est tenu ce mardi.
Pour Frédéric Szafranski, le papa d’Éva, la situation est toujours aussi insupportable : « Je lui avais déjà dit à cinq reprises de ne plus prendre Éva dans sa voiture ! Je ne comprends pas pourquoi elle l’a fait. On est détruits ! » a-t-il murmuré au procès, accompagné de sa femme Kathy, tenant le portrait de leur fille qui leur a été enlevée à l’âge de 15 ans sur la route de Bonsecours, le 3 juillet 2019.
Kathy qui, par ailleurs, a eu du mal à refréner son ressenti à l’égard de sa propre sœur, devenue la meurtrière de sa fille.
Tout a commencé lorsque E. M., la tante, a embarqué Éva et sa meilleure amie Julie (prénom d’emprunt) dans une « chevauchée mortelle » jusqu’en Belgique, a rapporté La Voix du Nord. Julie avait elle aussi 15 ans. C’est d’ailleurs la seule qui s’en est sortie ce jour-là presque indemne. Du moins physiquement, car elle ressent depuis une « culpabilité d’avoir survécu » et n’est pas parvenue à retourner en cours, a indiqué l’avocat des parents.
E. M. a, elle aussi, survécu. Mais elle est désormais tétraplégique et le restera à vie. De son fauteuil médicalisé, la tante a répété à plusieurs reprises qu’elle n’avait « aucun souvenir » de ce fatidique 3 juillet. Toutefois, l’audition des proches avant l’accident ainsi que la vidéo d’Éva, qui se filmait en direct sur Snapchat à ce moment, ont permis de retracer le déroulement du drame.
Condé-sur-l’Escaut: Éva, 15 ans, avait filmé la «chevauchée mortelle» qui lui a coûté la vie https://t.co/1aEno3jKct pic.twitter.com/5syT6ARQIA
— VDNValenciennes (@VDNValenciennes) September 2, 2021
D’après ses proches, E. M. avait déjà bu plusieurs verres avant de croiser la route d’Éva et son amie. La suite, c’est sur la vidéo d’Éva que les enquêteurs l’ont constatée : une vidéo dans laquelle on voit « deux ou trois bouteilles à l’arrière de la voiture, dont une qui est quasi vide ». Quant à la conductrice, il s’agit bien d’E.M. « qui boit au volant ». Selon les enquêteurs, son taux était alors de 1,44 gramme d’alcool dans le sang. Et à côté, l’aiguille du compteur était à 120 au lieu de 80 km/h.
Toujours sur la vidéo, on voit que l’Opel Astra dans laquelle étaient les trois femmes a manqué à plusieurs reprises de percuter d’autres véhicules. Juste après, « elles ont frôlé une Golf. Ça a provoqué des rires dans la voiture », ont noté les enquêteurs. « À 15 ans, c’est de l’insouciance. À 39, c’est de l’inconscience ! Une mise en danger presque délibérée ! » a dénoncé de son côté la représentante du parquet.
Puis, vient le moment fatidique : d’un coup, les rires ont cessé. Éva a demandé à sa tante de lever le pied. Mais E.M. a déjà perdu le contrôle de la voiture, qui a traversé la voie opposée avant d’enchaîner les tonneaux. Éva est alors éjectée de la voiture, ce qui lui occasionne un choc d’une telle violence qu’elle est décédée sur le coup.
Des images difficiles à voir pour ses parents, qui n’ont jusqu’à présent pas réussi à reprendre le travail.
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