Deux semaines de sévices sur un enfant de deux ans, battu presque à mort : le procès de six personnes, accusées notamment « d’actes de torture et de barbarie » ou de s’être abstenues d’intervenir, s’est ouvert lundi aux assises de Douai.
Le principal accusé est apparu vouté dans le box, un œil au beurre noir après avoir été frappé en prison, selon son avocat. À ses côtés, sa compagne fixe le sol.
Tous deux jugés pour « actes de torture et de barbarie », avec deux autres hommes, des parents éloignés, ils ont indiqué à l’audience reconnaître les faits.
La mère est soupçonnée d’avoir assisté à certains épisodes de violence contre son fils. Elle est poursuivie pour « non dénonciation » de crime et de mauvais traitements, privation de soins, mais aussi pour des violences régulières sur ses deux fils. Elle comparaît libre.
Une dernière proche est jugée pour n’avoir ni dénoncé ni empêché les crimes.
Deux semaines de sévices graves
Le petit garçon avait été temporairement confié par sa mère à ce couple d’amis le 5 décembre 2018, à Auberchicourt (Nord). Il y subissait pendant deux semaines un déchaînement de violences, notamment lors de soirées alcoolisées avec des proches.
Hospitalisé le 18 décembre, il est rapidement placé en coma artificiel. Il présente un traumatisme crânien grave, de nombreux hématomes et lésions, et des fractures du bassin et du tibia.
L’avocat du petit garçon, Alain Reisenthel, assure que l’enfant, aujourd’hui âgé de sept ans, souffre « d’importantes séquelles neurologiques et psychologiques ».
Les trois hommes qui comparaissent sont notamment soupçonnés de l’avoir utilisé « comme un ballon de football », qu’ils s’envoyaient à coups de pied. Le petit garçon aurait été ligoté avec du scotch, piétiné, poussé dans les escaliers et privé de sommeil.
« Escalade de violences »
L’enquête pointe du doigt un « effet de groupe » dans cette « escalade de violences », sur fond d’alcool et de forte précarité sociale et affective. Les six accusés étaient âgés de 22 à 29 ans au moment des faits.
Le principal accusé a reconnu lors de l’enquête son rôle prépondérant, et des violences antérieures moins graves, évoquant notamment sa consommation d’alcool excessive. Selon lui, la mère, dépassée, lui avait confié son fils pour « le calmer ».
Avec sa compagne, ils sont également jugés pour des violences régulières sur leurs filles. Dans le Lot, où ils vivaient précédemment, ils avaient été signalés aux services sociaux.
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