« Notre ville nous a complètement laissé tomber » : la colère gronde parmi les victimes des incendies à Los Angeles

Par Epoch Times avec AFP
13 janvier 2025 15:25 Mis à jour: 13 janvier 2025 15:29

Après avoir été largement réduite en cendres, Altadena était désormais quadrillée par des militaires de la Garde nationale américaine vendredi dernier : mais pour les habitants de cette banlieue de Los Angeles, ces hommes en uniformes arrivent bien trop tard.

« Nous n’avons pas vu un seul pompier lorsque nous étions en train de défendre notre maison avec des seaux d’eau contre les flammes » le mardi 7 en soirée, râle Nicholas Norman, 40 ans.

« Ils étaient trop occupés à sauver les propriétés des riches et célèbres à Pacific Palisades, et ils nous ont laissé brûler, nous, les gens ordinaires », grogne cet enseignant auprès de l’AFP.

Des résidents s’étreignent à un point de contrôle dans la zone d’évacuation de l’incendie Eaton, le 10 janvier 2025 à Altadena en Californie.  (Photo Justin Sullivan/Getty Images)

Le feu n’a pourtant pas fait de discrimination : dans le quartier huppé de Pacific Palisades, premier touché par les flammes cette semaine, les plus fortunés partagent la même rancœur envers les autorités.

« Notre ville nous a complètement laissé tomber », peste Nicole Perri, scandalisée par l’assèchement ou la mauvaise pression des bouches à incendie utilisées par les pompiers. Sa villa cossue n’est plus qu’un amas de cendres. Passé le choc, cette styliste de 32 ans réclame des comptes.

« Il aurait fallu mettre en place des mesures qui auraient pu empêcher cela », juge-t-elle. « Nous avons tout perdu, et je ne ressens aucun soutien de la part de notre ville, de notre horrible maire et de notre gouverneur. »

« Je pense que les autorités n’étaient pas préparées du tout »

Jusqu’alors, les autorités invoquaient surtout les rafales soufflant jusqu’à 160 km/h et la sécheresse des derniers mois pour expliquer la catastrophe. Mais pour les Californiens touchés dans leur chair, le discours officiel est un peu court.

Absence de la maire de Los Angeles, Karen Bass, en visite au Ghana lorsque le feu a démarré, pompiers trop peu nombreux, bouches d’incendie vides, manque d’opérations de débroussaillage : les polémiques se multiplient.

« Je pense que les autorités n’étaient pas préparées du tout », souffle James Brown, un retraité d’Altadena encore incrédule face à sa ville transformée en « zone de guerre ».

Vendredi, la cheffe des pompiers de Los Angeles, Kristin Crowley, a mis en cause la municipalité, en dénonçant les coupes budgétaires subies par son service. « Nous manquons toujours de personnel, de ressources et de fonds », a-t-elle insisté sur la chaîne FOX.

« La ville a doublé de taille depuis 1960, mais nous avons moins de casernes de pompiers », qu’à l’époque, a-t-elle rappelé.

Elle a également expliqué ne pas avoir été mise au courant que l’un des réservoirs d’eau alimentant la région était vide, car fermé pour travaux.

Une famille transporte des effets personnels alors qu’elle marche dans un quartier situé dans la zone de l’incendie Eaton, le 10 janvier 2025 à Altadena, en Californie. (Photo Justin Sullivan/Getty Images)

La maire et le gouverneur jouent gros

La maire Bass a promis une enquête. Et vendredi, le gouverneur de Californie Gavin Newsom a ordonné l’ouverture d’un « examen indépendant » sur l’approvisionnement en eau de la deuxième ville des États-Unis, en dénonçant des problèmes « profondément perturbants ».

Le duo de démocrates joue gros :  État le plus peuplé du pays, le « Golden State » est un phare pour la gauche américaine. Et à quelques jours de son retour à la Maison Blanche, Donald Trump souffle sur les braises du drame. Le républicain dénonce « l’incompétence crasse et la mauvaise gestion » de son prédécesseur Joe Biden et du gouverneur Newsom.

« Il est trop tôt pour pointer du doigt ou blâmer qui que ce soit », estime cet architecte de 37 ans. « Nous devrions nous concentrer sur les gens qui tentent de reprendre leur vie en main et comment les aider », ajoute-t-il. « Ensuite, on pourra tirer tout cela au clair, avec de vrais faits et de vraies données. »

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