Il y a deux forces qui forment la solidarité et la cohésion d’un groupe. La première est une identité partagée, fondée sur un héritage commun ou une affection mutuelle. La seconde est un ennemi commun.
Tant que l’ancien empire soviétique était l’ennemi commun de l’Occident, le monde euro-atlantique était contraint de se serrer les coudes par crainte d’une destruction totale. Et l’unité de l’Occident, fondée sur un héritage commun, des libertés et des normes démocratiques, s’opposait à la tyrannie, à l’oppression et au nihilisme de l’empire soviétique. Même si nous n’avons pas toujours été à la hauteur de nos valeurs et de nos idéaux, ils étaient justes et méritaient d’être défendus.
Cependant, depuis l’effondrement de l’Union soviétique, l’Occident s’est mis en pilotage automatique. Nous avons relégué aux oubliettes de l’histoire en même temps le vieil ennemi et nos idéaux. Cela a été une erreur. Le monde est plus dangereux aujourd’hui qu’il ne l’était dans les années 1990, et nous n’y sommes pas préparés.
La Corée, le Vietnam et l’Afghanistan ont été les principaux points chauds de la première guerre froide. À notre époque, il s’agit de l’Ukraine et d’Israël, voire de Taïwan. Les conflits dans ces régions pourraient bien s’étendre ou nous y entraîner. C’est ce que l’on connaissait déjà lors de l’ancienne guerre froide. Cependant, la compétition géopolitique à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui est bien plus difficile, car nos adversaires sont plus puissants et plus riches qu’auparavant, tandis que nous sommes faibles et divisés.
La Russie, l’Iran, la Chine et leurs satellites ont peu en commun, si ce n’est leur préférence pour l’autocratie et leur haine de l’Occident et de ses libertés, mais cela suffit à les rapprocher. La taille gigantesque de l’économie chinoise et sa capacité de production surpassent facilement les capacités de l’ancienne Union soviétique, et la puissance militaire chinoise n’est peut-être pas loin derrière.
En revanche, peu de pays de l’OTAN dépensent suffisamment pour leur défense. Sur les 31 pays de l’Alliance atlantique, seuls 10 atteignent ou dépassent l’objectif de 2% de dépenses de défense dans leur PIB. Par exemple, au Canada – le plus grand pays de l’OTAN – ce chiffre n’est qu’au niveau de 1,38%. L’Amérique, qui possède de loin l’armée la plus importante qui assure la défense de ses alliés, ne supportera pas longtemps ce genre de parasitisme. Une nouvelle présidence de Trump, ce qui est loin d’être improbable, pourrait bien s’opposer à l’alliance occidentale et la dissoudre si d’autres pays ne font pas leur part du travail. De toute façon, avec ou sans l’OTAN, peu de pays occidentaux sont en mesure de se défendre, et cela doit changer.
Le problème ne se limite pas à un ennemi réel ou potentiel à la porte. La haine de soi de l’Occident se déguise en décolonisation, en théorie critique de la race, en théorie du genre et en toute autre forme d’absurdité postmoderne. Il était facile de rire de cette absurdité jusqu’à ce que des professeurs et des étudiants commencent à célébrer le récent massacre de civils israéliens par le Hamas comme un prétendu acte de résistance contre le colonialisme.
Les inquiétantes manifestations pro-Hamas et les actes de vandalisme qui ont eu lieu dans tout l’Occident ont été encouragés par les médias sociaux. Curieusement, la propagande anti-américaine et anti-occidentale d’Oussama ben Laden a soudain refait surface sur TikTok, et des jeunes ont réalisé des vidéos faisant l’éloge de la perspicacité de ben Laden, recueillant des millions et des millions de vues.
Les médias sociaux ne permettent pas seulement à nos mauvaises idées de circuler largement. Ils nous exposent également à un torrent de propagande étrangère. Une analyse menée par le magazine Forbes a montré que TikTok diffusait la propagande des médias d’État chinois auprès de millions d’utilisateurs en Europe et en Amérique. De même, X (ex-Twitter) ressemble parfois à un cloaque de contenus soutenant l’invasion russe de l’Ukraine.
Nous n’aurions jamais permis aux médias d’État soviétiques de détourner nos chaînes de télévision ou de radio et de les inonder de propagande. Et pourtant, pour une raison ou une autre, nous ne sommes pas sur nos gardes lorsqu’il s’agit d’Internet. C’est d’autant plus alarmant que 64% des adolescents préféreraient renoncer au droit de vote plutôt que d’abandonner TikTok.
Les dirigeants occidentaux vont devoir prendre beaucoup plus au sérieux les menaces qui pèsent sur nous. Les vacances de l’histoire sont terminées et nous ne pouvons pas continuer à nous reposer sur l’idée que nous sommes invulnérables et que nous n’avons pas d’ennemis.
Bienvenue dans la nouvelle guerre froide.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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