Quelques jours après la reprise des négociations à Vienne, les diplomates se sont séparés vendredi sur un constat de division, les Européens faisant part de leur « déception et préoccupation » face aux exigences iraniennes.
« Téhéran revient sur la quasi-totalité des compromis qui avaient été difficilement trouvés » au cours du premier cycle de négociations entre avril et juin, ont déploré des hauts diplomates de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni (E3), dénonçant une « marche arrière ».
Les pourparlers reprendront en milieu de semaine prochaine
Les délégations retournent ce week-end dans leurs capitales respectives et les pourparlers reprendront en milieu de semaine prochaine « pour voir si ces divergences peuvent être surmontées ou non », si cet « écart peut être comblé dans un temps réaliste ».
Iran ?? le porte-parole des forces armées iraniennes le général #AbolfazlShekarchi a déclaré à un média contrôlé par l’Etat «nous ne renonçons pas d’un millimètre à la destruction d’Israël» les discussions vont reprendre à Vienne sur l’accord nucléaire ☢️.Ce régime est un danger pic.twitter.com/xReZtZpWMM
— Patrick MartinGenier (@MartinGenier) November 29, 2021
Malgré ces commentaires sévères, les diplomates européens se disent « pleinement engagés dans la recherche d’une solution diplomatique ». « Le temps presse », insistent-ils.
Sauver l’accord international de 2015
L’enjeu est de taille: il s’agit de sauver l’accord international de 2015 censé empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique.
Tehran’s got Washington on the backfoot. Biden Adm. invested lot of political capital into the talks. #Iran is playing hardball to leverage it for more concessions. #IranTalks
« IAEA announces Iran breaching deal, producing 20% enriched uranium at Fordow » https://t.co/kgpKWw3edj
— Sinan Hanioglu (@sinanhanioglu) December 3, 2021
Conclu entre l’Iran et six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni), l’accord sur le nucléaire iranien s’est délité à la suite du retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 et du rétablissement de sanctions.
En riposte, Téhéran s’est affranchi de la plupart des limites qu’il avait imposées à son programme nucléaire.
USA un avertissement ferme à Téhéran
Les négociations de Vienne visent à faire revenir dans le giron Washington, qui participe aux discussions de manière indirecte.
La veille, les Etats-Unis avaient déjà lancé un avertissement ferme à Téhéran.
« Ce que l’Iran ne peut pas faire, c’est entretenir le statu quo qui revient à développer son programme nucléaire tout en traînant des pieds » à la table des négociations, avait martelé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, pressé par Israël de mettre fin immédiatement aux pourparlers.
???? FLASH- Les Européens expriment ce vendredi leur «déception et préoccupation» quelques jours après la reprise à #Vienne des négociations sur le #nucléaire iranien#Téhéran reviendrait sur la quasi-totalité des accords de juin dernier#Europe #UnionEuropeenne #Iran #nucleare pic.twitter.com/opFFF6YKJF
— Billet de France (@billetdefrance) December 3, 2021
« Cela ne va pas être possible », a-t-il prévenu.
Ebrahim Raïssi a changé la donne
Les différentes parties s’étaient quittées en juin avec l’espoir d’une conclusion imminente, mais l’arrivée au pouvoir en Iran du président ultraconservateur Ebrahim Raïssi a changé la donne.
L’accord de 2015, connu sous son acronyme anglais JCPOA, offrait à Téhéran la levée d’une partie des sanctions étouffant son économie en échange d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l’ONU.
Jeudi, le négociateur en chef de l’Iran, Ali Bagheri, avait dit avoir fait deux propositions, l’une « sur la levée des sanctions » et l’autre concernant « les activités nucléaires ».
« Désormais, l’autre partie doit examiner ces documents et se préparer pour négocier avec l’Iran sur la base des textes soumis », a-t-il insisté.
Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir- Abdollahian a pour sa part qualifié « le processus de négociations de bon mais globalement lent », lors d’un entretien téléphonique avec son homologue européen Josep Borrell.
Les #EtatsUnis ?? de Joe #Biden reprennent lundi à #Vienne les négociations indirectes avec l’#Iran ?? au sujet de l’accord sur le nucléaire iranien.
Mais après cinq mois de pause, le pessimisme règne pic.twitter.com/9M8gLxax9G
— SEO & SEM WORDPRESS T.+33786568901 (@marketingonl) November 29, 2021
« Abandonner leurs propos menaçants »
« Nous pensons qu’un bon accord est possible, mais cela nécessite un changement dans l’approche de certaines parties qui doivent abandonner leurs propos menaçants », a-t-il lancé.
Selon un des diplomates européens, « ces propositions ne peuvent pas fournir une base à la négociation, il n’est pas possible d’avancer » sur ce terrain-là.
Devant le palais Cobourg, là même où avait été conclu ce texte historique, l’ambassadeur chinois s’est voulu moins pessimiste, évoquant « des discussions substantielles ».
« L’ensemble des parties ont accepté de faire une courte pause pour prendre des instructions. C’est naturel et nécessaire, et nous espérons que cela donnera un nouvel élan aux négociations », a déclaré Wang Qun aux journalistes.
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