Nucléaire: les Occidentaux préoccupés par la « marche arrière » de l’Iran

Par Epoch Times avec AFP
4 décembre 2021 06:20 Mis à jour: 4 décembre 2021 21:12

Quelques jours après la reprise des négociations à Vienne, les diplomates se sont séparés vendredi sur un constat de division, les Européens faisant part de leur « déception et préoccupation » face aux exigences iraniennes. 

« Téhéran revient sur la quasi-totalité des compromis qui avaient été difficilement trouvés » au cours du premier cycle de négociations entre avril et juin, ont déploré des hauts diplomates de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni (E3), dénonçant une « marche arrière ».

Les pourparlers reprendront en milieu de semaine prochaine

Les délégations retournent ce week-end dans leurs capitales respectives et les pourparlers reprendront en milieu de semaine prochaine « pour voir si ces divergences peuvent être surmontées ou non », si cet « écart peut être comblé dans un temps réaliste ».

Malgré ces commentaires sévères, les diplomates européens se disent « pleinement engagés dans la recherche d’une solution diplomatique ». « Le temps presse », insistent-ils.

Sauver l’accord international de 2015

L’enjeu est de taille: il s’agit de sauver l’accord international de 2015 censé empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique.

Conclu entre l’Iran et six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni), l’accord sur le nucléaire iranien s’est délité à la suite du retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 et du rétablissement de sanctions.

En riposte, Téhéran s’est affranchi de la plupart des limites qu’il avait imposées à son programme nucléaire.

USA un avertissement ferme à Téhéran

Les négociations de Vienne visent à faire revenir dans le giron Washington, qui participe aux discussions de manière indirecte.

La veille, les Etats-Unis avaient déjà lancé un avertissement ferme à Téhéran.

« Ce que l’Iran ne peut pas faire, c’est entretenir le statu quo qui revient à développer son programme nucléaire tout en traînant des pieds » à la table des négociations, avait martelé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, pressé par Israël de mettre fin immédiatement aux pourparlers.

« Cela ne va pas être possible », a-t-il prévenu.

Ebrahim Raïssi a changé la donne

Les différentes parties s’étaient quittées en juin avec l’espoir d’une conclusion imminente, mais l’arrivée au pouvoir en Iran du président ultraconservateur Ebrahim Raïssi a changé la donne.

L’accord de 2015, connu sous son acronyme anglais JCPOA, offrait à Téhéran la levée d’une partie des sanctions étouffant son économie en échange d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l’ONU.

Jeudi, le négociateur en chef de l’Iran, Ali Bagheri, avait dit avoir fait deux propositions, l’une « sur la levée des sanctions » et l’autre concernant « les activités nucléaires ».

« Désormais, l’autre partie doit examiner ces documents et se préparer pour négocier avec l’Iran sur la base des textes soumis », a-t-il insisté.

Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir- Abdollahian a pour sa part qualifié « le processus de négociations de bon mais globalement lent », lors d’un entretien téléphonique avec son homologue européen Josep Borrell.

« Abandonner leurs propos menaçants »

« Nous pensons qu’un bon accord est possible, mais cela nécessite un changement dans l’approche de certaines parties qui doivent abandonner leurs propos menaçants », a-t-il lancé.

Selon un des diplomates européens, « ces propositions ne peuvent pas fournir une base à la négociation, il n’est pas possible d’avancer » sur ce terrain-là.

Devant le palais Cobourg, là même où avait été conclu ce texte historique, l’ambassadeur chinois s’est voulu moins pessimiste, évoquant « des discussions substantielles ».

« L’ensemble des parties ont accepté de faire une courte pause pour prendre des instructions. C’est naturel et nécessaire, et nous espérons que cela donnera un nouvel élan aux négociations », a déclaré Wang Qun aux journalistes.


Rejoignez Epoch Times sur Telegram
t.me/Epochtimesfrance

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.