Les 32 réacteurs de 900 MW mis en service dans les années 1980 sont prévus pour une durée de vie de 40 ans. L’ASN a fixé les conditions pour qu’ils puissent fonctionner jusqu’à la fin des années 2020 ou 2030.
Jeudi 25 février, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a ouvert la voie à la poursuite de la vie des plus vieux réacteurs en France de 40 à 50 ans, enjoignant EDF de réaliser des travaux pour améliorer leur sûreté. Les centrales concernées sont les plus anciennes : Bugey (Ain), Blayais (Gironde), Chinon (Indre-et-Loire), Cruas (Ardèche), Dampierre (Loiret), Gravelines (Nord), Saint-Laurent (Loir-et-Cher) et Tricastin (Drôme).
Le gendarme du nucléaire a publié une décision, qui était attendue, portant sur les 32 réacteurs de 900 MW, les plus anciens du parc français, mis en service pour l’essentiel dans les années 1980. L’ASN a fixé dans ce texte les conditions pour qu’ils puissent fonctionner au-delà de leur quatrième « réexamen périodique », qui a lieu tous les dix ans, soit jusqu’à la fin des années 2020 ou 2030, selon la date de mise en service.
L’ASN publie son avis générique sur la prolongation du fonctionnement des réacteurs de 900 MW « au-delà de 40 ans », entérinant un recul des exigences de sûreté ⤵️: https://t.co/w29h1zX6R5
— Sortir du nucléaire (@sdnfr) February 25, 2021
Tests, travaux, sûreté des réacteurs
Les réacteurs français avaient été à l’origine autorisés sans limitation de durée de fonctionnement mais EDF avait initialement envisagé une durée de vie de 40 ans. « L’ASN considère que l’ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu’elle prescrit ouvrent la perspective d’une poursuite de fonctionnement de ces réacteurs pour les dix ans qui suivent leur quatrième réexamen périodique », indique-t-elle. « L’ASN prescrit la réalisation des améliorations majeures de la sûreté prévues par EDF, ainsi que des dispositions supplémentaires qu’elle considère comme nécessaires », précise l’Autorité.
EDF devra ainsi réaliser une série de tests et de travaux pour améliorer la sûreté de ses réacteurs. « Un premier objectif est de réduire les conséquences des accidents et notamment des accidents graves, avec une fusion du cœur du réacteur », a expliqué Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASN. Des améliorations sont notamment prévues pour que la radioactivité reste confinée à l’intérieur de l’enceinte en cas d’accident.
« Le deuxième grand volet porte sur le renforcement aux agressions qui peuvent survenir sur ces installations », a-t-il poursuivi. Sont visées les agressions externes (séisme, inondation, chaleur extrême…) et internes (incendie…). Enfin, un dernier volet porte sur « le renforcement au niveau de la piscine d’entreposage des combustibles usés », a indiqué Julien Collet.
Ce passage marque une étape significative pour les réacteurs français. La décision annoncée jeudi concerne l’ensemble des réacteurs de 900 MW, qui feront aussi l’objet de préconisations individuelles. La mise en oeuvre des améliorations prévues va maintenant s’étaler sur des années. Les opposants au nucléaire réclament pour leur part une fermeture des centrales anciennes. « Les réacteurs nucléaires entrent dans une phase de vieillissement inconnue », estime ainsi Greenpeace.
La France compte cinquante-six réacteurs nucléaires de « deuxième génération » en fonctionnement répartis sur 18 sites. Le parc nucléaire français est le deuxième parc au monde en puissance qui tire près de 70 % de sa production d’électricité. La plus ancienne centrale celle de Fessenheim dans le Haut-Rhin a été arrêtée en 2020.
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