«On a une rivière qui meurt»: le président de la fédération de pêche de la Dordogne alerte sur la sécheresse et la gestion de l’eau

Par Emmanuelle Bourdy
9 août 2022 14:54 Mis à jour: 9 août 2022 14:54

Le coup de gueule de Jean-Michel Ravailhe, le président de la Fédération de pêche de la Dordogne, va-t-il entraîner une prise de conscience ? Il souhaite que le monde agricole, déjà durement touché par la sécheresse, opère un changement dans ses pratiques.  

En raison de la sécheresse, les cours d’eau sont dans une situation catastrophique. Le président de la Fédération de pêche de la Dordogne s’inquiète. Il appelle à un « changement de pratique, notamment dans le monde de l’agriculture », ainsi que le rapporte France Bleu.

« Il va falloir accepter qu’on ne puisse plus prélever dans les milieux »

« Il faudrait décréter qu’il n’y ait plus aucun prélèvement sur les cours d’eau du département », réclame Jean-Michel Ravailhe, qui se demande par ailleurs s’il est « encore normal de continuer à vouloir irriguer ou arroser des végétaux, certes destinés à l’alimentation humaine ou animale, dans des périodes où l’on savait qu’on n’aurait pas ou peu d’eau ? »

Au total, 27 cours d’eau ont été placés en situation de crise, avec interdiction totale de prélever de l’eau. Le président de la Fédération de pêche de la Dordogne est conscient de la « situation catastrophique » que connait le milieu agricole, cependant, il met en garde ses acteurs. « À un moment donné, il va falloir accepter qu’on ne puisse plus prélever dans les milieux », martèle-t-il auprès de nos confrères.

« Pas de réelle prise de conscience » sur les « drames qui nous attendent »

« Je pense qu’il n’y a pas de réelle prise de conscience de la population en général des drames qui nous attendent. On a une rivière qui meurt. Les poissons qui sont censés y habiter meurent ou sont en train de mourir », se désole Jean-Michel Ravailhe.

« Il est grand temps de prendre les mesures qui s’imposent afin que nos enfants (et également nous-mêmes) ne connaissent notre si belle nature qu’au travers des livres et des photographies qu’auront précieusement conservés leurs aïeux », a-t-il écrit sur la page Facebook de la Fédération de pêche le 4 août.

Des pêches de sauvetages, à l’initiative de la Fédération de pêche de la Dordogne, ont été réalisées, notamment sur l’Auvézère ou encore la Loue, « sur les cours d’eau qui sont en rupture d’écoulement, où les poissons se sont réfugiés dans des poches d’eau », précise la Fédération de pêche. « On fait une pêche électrique par arrêté préfectoral, pour enlever les poissons prisonniers et les remettre dans des endroits avec du courant », indique-t-elle également. D’autre pêches de sauvetages devraient être réalisées prochainement, mentionne France Bleu.

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