La situation dans de nombreux hôpitaux français est extrêmement tendue. C’est notamment le cas au CHU de Lille, qui a connu des pics d’affluence lors des vacances de Noël. Pour faire entendre leur voix, ce mercredi 4 janvier, les soignants se sont allongés à même le sol, juste devant l’entrée, afin de montrer symboliquement au gouvernement qu’ils n’en peuvent plus.
Aux urgences du CHU de Lille, le corps médical est exténué. « On arrive en pleurant et on repart en rampant », explique à France 3 Hauts-de-France l’un d’entre eux. Devant l’entrée de leur service, ils se sont allongés par terre durant une minute pour manifester leur ras-le-bol et montrer qu’ils sont symboliquement comme « morts ». « L’objectif est de montrer qu’on n’est même plus à un stade où on est fatigué, mais on est par terre, physiquement et moralement », déclare l’aide-soignant.
En cause la triple épidémie, l’absentéisme des soignants et la grève des généralistes
La fréquentation des urgences a explosé sur les 19, 23 et 25 décembre, passant de 180 habituellement à environ 300 patients, cette situation étant notamment due à la triple épidémie grippe-bronchiolite-Covid. Mais ce n’est pas la seule cause. L’absentéisme des soignants est également un autre facteur aggravant. « Avant la première vague de Covid, on se mobilisait déjà parce qu’on avait 180 patients. Et là on a atteint 300 patients. C’est dangereux pour eux et pour nous », s’inquiète encore le professionnel de santé des urgences du CHU de Lille. À cela s’est ajouté la grève des médecins généralistes.
« On n’est même plus fatigués, on est par terre » : les soignants s’allongent symboliquement devant les urgences du CHU de Lille https://t.co/8hSgxTXrau
— COLLECTIF INTER-HOPITAUX (@CollectInterHop) January 4, 2023
« Quand vous voyez des gens dans les couloirs pendant des heures et des heures qui lancent des appels à l’aide, que vous vous en prenez plein la tronche à longueur de journée par les patients et leurs proches, c’est fatigant », pointe l’aide-soignant. Certaines personnes installées sur les brancards peuvent même attendre jusqu’à 19 heures d’affilée. « Nous aussi on est prisonniers de cette situation », se désespère-t-il auprès de nos confrères.
« Les places existent mais il n’y pas assez de personnel »
D’après lui, « il manque cruellement de lits d’hospitalisation en aval ». Il précise que « les places existent mais il n’y pas assez de personnel ». Et cette pénurie, selon lui, s’explique entre autres par une trop faible rémunération, face à la pénibilité du travail. « Les jeunes qui ont le choix entre deux métiers qui sont payés pareils mais dont l’un ne concerne pas des questions de vie humaine et ne les oblige pas à avoir les mains dans les excréments et le vomi, le tout pour un salaire de misère, font vite leur choix », analyse le soignant pour illustrer sa pensée.
Ce vendredi 6 janvier, Emmanuel Macron s’est exprimé sur cette grave crise que traverse le système de santé. À cette occasion, il a notamment dévoilé le plan santé, plan qui sera plus largement détaillé par le ministre François Braun un peu plus tard dans le mois.
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