Après avoir subi une restauration, la statue de Victor Hugo, qui siège depuis 2003 sur l’Esplanade de la mairie de Besançon, a été dévoilée par la municipalité ce vendredi 18 novembre. Mais l’interprétation de celle-ci a provoqué des réactions. La veuve de l’artiste, le sculpteur sénégalais Ousmane Sow, a déploré le « visage noir » de cette nouvelle version.
C’est un Victor Hugo à la peau foncée qui a été révélée, ce vendredi 18 novembre à Besançon. La statue, restaurée par la fonderie de Coubertin, ne semble pas respecter les couleurs d’origine. L’œuvre avait été offerte par le sculpteur sénégalais Ousmane Sow à la ville, dont le célèbre écrivain était originaire.
Cela « n’a jamais été l’intention d’Ousmane »
« Après 20 ans sur l’Esplanade des droits de l’homme, la statue de Victor Hugo par Ousmane Sow a été restaurée », a écrit sur Facebook la Ville de Besançon. L’œuvre, qui avait été initialement fondu dans la fonderie de Coubertin, a été de nouveau confiée à un patineur de cette prestigieuse fonderie de la banlieue parisienne.
Béatrice Soulé, la veuve de l’artiste africain dont la mort remonte à 2016, s’est exprimée dans les colonnes de L’Est Républicain. En tant qu’héritière de la propriété intellectuelle d’Ousmane Sow, au même titre que ses enfants, elle regrette de ne pas avoir été sollicitée par la Ville au sujet de cette restauration. « On dirait un Victor Hugo noir, ce qui n’a jamais été l’intention d’Ousmane », a-t-elle expliqué, rappelant que « le visage original était de couleur chair ». Elle a également souligné que le collier de barbe de l’écrivain « était bien plus subtil dans l’œuvre originale ».
L’artiste « aimait les couleurs » et « n’était pas favorable aux simples bronzes »
Jean-Louis Fousseret, l’ancien maire de Besançon, a lui aussi réagi en découvrant la nouvelle version de la statue. Mentionnant que l’artiste sénégalais a été « l’une des grandes rencontres de [sa] vie », il a ajouté : « Ousmane Sow […] a voulu ce Victor Hugo, comme il était lors de son inauguration. Et la couleur était assez différente de ce que l’on voit maintenant. » L’édile se trouvait aux côtés du sculpteur lorsque la statue a été inaugurée pour la première fois, en octobre 2003.
« Dans le but de se rapprocher de l’esprit d’origine, la fonderie Coubertin, spécialiste de cet artiste, a opté pour une reprise de patine similaire à l’original d’Ousmane Sow qui aimait les couleurs et qui n’était pas favorable aux ‘simples’ bronzes », a de son côté justifié la Ville de Besançon sur Facebook.
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