Un diagnostic précoce est un élément primordial pour la guérison des malades du cancer du sein. Cependant, l’épidémie de coronavirus a retardé ou empêché certains dépistages, ce qui ajoute un délai pour obtenir un diagnostic.
« Le covid a tout éteint, les moyens ont été mis en priorité sur le virus, il y a eu des déprogrammations », remarque auprès de France 3 Jean-François Bosset, président de la ligue contre le cancer Doubs-Besançon et cancérologue à la retraite.
« On ne saura que dans quelques années les conséquences de tout cela, ce qui est sûr, c’est que le retard ne se rattrapera pas. On s’attend à une surmortalité des cancers dans les années qui viennent », assure-t-il.
« Les cancérologues ont constaté depuis le début de l’année 2020 une baisse importante des nouveaux cas de cancer, en grande partie liée à l’arrêt et/ou au report des examens de dépistage », explique de son côté à L’Obs le chirurgien Rémy Salmon, expert du cancer du sein.
« Or, le pronostic d’un cancer est en grande partie lié à la taille de la tumeur au diagnostic initial et donc, plus le diagnostic est fait tôt, meilleur est le pronostic », continue l’expert.
Axel Kahn, président de la Ligue nationale contre le cancer, rappelle que le cancer du sein est la première cause de décès par cancer chez les femmes, indique Santé magazine. « Lorsque le cancer est détecté très tôt, d’un diamètre de moins de deux centimètres, sans ganglion et encore non invasif, il est guéri dans au moins 97 % des cas par une tumorectomie conservatrice du sein, suivie d’une brève radiothérapie », précise Alex Kahn dans un communiqué publié sur Twitter.
Concrètement, si l’on prend le cas de la Franche-Comté, le nombre de dépistages du cancer du sein a baissé d’environ 10 %. Si on calcule le nombre de mammographies qui permettent habituellement de diagnostiquer un cancer – 7,5 sur 1 000 – par rapport aux 250 000 femmes qui se font généralement dépister chaque année, « on est passé à côté de 15 à 18 cancers l’an dernier en Franche-Comté », remarque le président de la ligue contre le cancer Doubs-Besançon.
Les retards de diagnostics ne se limitent pas au cancer du sein, ils concernent tous les types de cancers. « Ce que l’on a vécu entre mars et juillet va se traduire, pour ces seuls cinq mois, par un excès de 1 000 à 6 000 morts du cancer dans les prochaines années », explique au Parisien l’oncologue Jean-Yves Blay.
« Il y a eu un recul de 23 % des diagnostics de cancers en 2020, ce qui veut dire que pratiquement 100 000 cancers n’ont pas été diagnostiqués », a avancé jeudi Axel Kahn au micro d’Europe 1.
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