« On veut travailler le 1er mai » : des boulangers prêts à prendre le risque d’être sanctionnés s’ils ouvrent

Par Nathalie Dieul
16 avril 2025 18:51 Mis à jour: 16 avril 2025 19:11

L’année dernière, des boulangers avaient été condamnés à des amendes pour avoir ouvert le 1er mai parce qu’ils n’ont pas le droit de faire travailler leurs salariés ce jour-là. Les boulangers réclament donc une modification de la loi pour leur permettre d’ouvrir sans contraintes le 1er mai.

Des pourparlers entre la Confédération des boulangers et le ministère du Travail ont débuté récemment.

« Nous voulons continuer à ouvrir le 1er Mai comme on le fait depuis 100 ans, on a toujours travaillé le 1er Mai, c’est même dans la convention collective », a indiqué à l’AFP Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie qui s’était ému ces derniers jours d’une législation trop contraignante.

Pour l’instant, les boulangeries ont le droit d’ouvrir le 1er mai, mais le travail des salariés et des apprentis est interdit dans les entreprises non essentielles à cette date. En cas de non-respect des règles, les sanctions financières prévues sont de 750 euros pour un salarié et de 1500 euros pour un apprenti, explique BFMTV.

Ainsi, l’an dernier, « cinq entreprises de boulangerie du secteur de Montaigu [Vendée, ndlr] avaient été verbalisées pour avoir fait travailler des salariés », a déclaré la sénatrice Annick Billon dans un courrier cosigné par 35 sénateurs et adressé à Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, selon Ouest-France.

« Jusqu’à l’an dernier, personne ne s’était posé la question. On avait toujours travaillé, les gens sont payés le double, tout le monde était content, et les clients consomment ce jour-là », a insisté M. Anract.

Une activité essentielle ?

Il existe pourtant une exception à la règle de ne pas faire travailler ses salariés le 1er mai : c’est lorsque les entreprises qui « en raison de la nature de leur activité, ne peuvent interrompre le travail ». Toutefois, les boulangeries ne font pas partie de cette catégorie, à moins qu’il ne s’agisse d’une boulangerie qui livre des hôpitaux, des EHPAD, ou encore des établissements pénitentiaires.

Autre exception : « Les boulangeries de rond-point, dont l’activité est définie par le code de la restauration, pourront ouvrir », rappelle Rudy Formosa, président de la fédération de la boulangerie-pâtisserie de la Sarthe. En effet, l’interdiction du travail le 1er mai ne s’applique pas, entre autres, aux métiers de la restauration.

« Les boulangers ont du mal à comprendre pourquoi ils étaient essentiels pendant la crise du Covid et pas le reste du temps », ajoute M. Fermosa.

Les boulangeries font « partie de la culture française »

Si les boulangeries étaient reconnues comme un commerce essentiel, le recours aux salariés devrait se faire sur la base du volontariat, avec une journée payée double le 1er mai, comme le prévoit la loi.

Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail, a déclaré que les boulangeries font « partie de la culture française, ce sont des métiers importants ».

Si elle avoue ne pas avoir de pouvoir sur la décision d’autoriser ou non l’ouverture des boulangeries le 1er mai, elle aimerait « faire le pari de l’intelligence collective et de dire ‘Continuons à fonctionner ainsi' », surtout s’il s’agit de le faire sur une base volontaire.

Quant à la ministre du Travail Catherine Vautrin, elle a déclaré : « Je m’engage à soutenir les initiatives parlementaires qui feront évoluer la loi et permettront aux salariés des boulangeries de travailler le 1er Mai s’ils le souhaitent. »

Le moral des boulangers « au plus bas »

De son côté, Rudy Formosa rappelle que le moral des boulangers est déjà « au plus bas avec les taxes sur les emballages, la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières, le manque de personnel qualifié, si en plus on leur dit de fermer… »

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.