Parce qu’une bande de jeunes a décidé de faire sa loi à Saint-Pargoire (Hérault), depuis deux ans, un couple de restaurateurs vit un enfer. Vendredi dernier, ces jeunes s’en sont pris physiquement aux gérants. Blessés et sous le choc, ils n’ont pas encore rouvert leur établissement.
Pauline Varalda et Laurent Cipriano, tous deux âgés de 28 et 38 ans, sont les gérants de l’établissement Le Cocagne à Saint-Pargoire, une commune située à une quarantaine de kilomètres de Montpellier. Il y a deux ans, ils ont investi leurs économies et ont transformé l’ancien snack en bar restaurant pizzeria, voulant notamment en finir avec les petits trafics, rapporte France Bleu. Depuis, ils sont harcelés par une bande de jeunes. Ce vendredi 15 avril, ces individus en sont même venus aux mains, plongeant les deux gérants dans le désarroi.
Plusieurs signalements avaient été faits à la gendarmerie et à la mairie, mais en vain
Depuis 2020, les gérants du restaurant Le Cocagne font l’objet d’insultes et d’un harcèlement de la part de jeunes, qui pour certains habitent la commune de Saint-Pargoire. Plusieurs signalements ont déjà été faits à la gendarmerie et à la mairie. Pour autant, la situation ne s’est pas arrangée et ce vendredi 15 avril, elle a gravement dégénéré lorsqu’une vingtaine de jeunes a commencé à jouer au foot en pleine rue.
« On avait clairement l’impression que les cages de foot étaient nos tables et notre terrasse, donc les clients prenaient les ballons, des verres ont été renversés », a indiqué Pauline à France Bleu. « On s’est levé à cinq reprises en leur demandant d’aller jouer plus loin », ont précisé les jeunes gérants.
C’est alors que l’un de ces jeunes a violemment giflé Laurent, avant de s’en prendre à Pauline. « Laurent s’est levé et on s’est rapidement retrouvé tabassés par 20 jeunes de la rue », ont déclaré les victimes. Préalablement alertés par les gérants, le maire et la gendarmerie sont ensuite intervenus. Blessés, le jeune gérant a écopé de 6 jours d’ITT et sa compagne de 4 jours. « Mon compagnon n’y voit presque plus d’un œil et il a le visage complètement violet. Des entorses au genou, les cervicales et les lombaires qui sont très douloureuses », a signalé la jeune femme, encore sous le choc. Tous deux souffrent par ailleurs de maux de tête et ne sont pas « en capacité physique » de rouvrir leur pizzéria.
Ces jeunes « nous regardent comme s’ils allaient nous tuer »
En plus des signalements, le jeune couple avait également demandé « des caméras de vidéosurveillance », mais aussi « à ce que la consommation d’alcool dans la rue soit punie », étant donné qu’« il y a un arrêté municipal qui interdit la consommation d’alcool », mais en vain. « On a déclaré des consommations de drogues dures dans la rue, des comportements anormaux, des bagarres », ont encore souligné les deux gérants, mais rien n’a été fait. « On se retrouve face à une bande de jeunes qui sont complètement incontrôlables », ont-ils signifié, estimant que cela est « très angoissant ». D’autant plus que depuis cette agression, ces jeunes « nous regardent comme s’ils allaient nous tuer », ont-ils confié à France Bleu.
« C’est complètement décourageant », ont conclu les gérants, déçus car ils pensaient que ce village était « tranquille ». De son côté, Jean-Luc Darmanin, le maire de Saint-Pargoire, comprend ce couple de restaurateurs et partage ses inquiétudes. Il a indiqué qu’il allait écrire au préfet, et lui demander « des rondes de nuit de gendarmerie supplémentaires ».
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