OpenAI, l’entreprise à l’origine de ChatGPT, a annoncé lundi qu’elle maintiendra le contrôle de son conseil d’administration à but non lucratif sur son activité d’intelligence artificielle multimilliardaire.
« OpenAI a été fondée en tant qu’organisation à but non lucratif, et est aujourd’hui supervisée et contrôlée par cette organisation à but non lucratif », a écrit Bret Taylor, président du conseil d’administration d’OpenAI, dans un billet de blog. « À l’avenir, elle continuera d’être supervisée et contrôlée par cette organisation à but non lucratif. »
Selon M. Taylor, cette décision fait suite aux commentaires de responsables de la société civile et aux discussions avec les procureurs généraux du Delaware et de la Californie, qui ont autorité de surveillance du statut d’organisation à but non lucratif d’OpenAI et qui aurait pu intervenir pour bloquer tout changement. OpenAI est constituée dans le Delaware et a son siège à San Francisco.
Bien que l’entreprise ne cherche plus à supprimer la surveillance à but non lucratif, elle poursuivra son projet de restructuration de sa filiale à but lucratif en une Société d’Intérêt Public (SIP) – un modèle d’entreprise qui permet aux compagnies de poursuivre le profit tout en s’engageant dans une mission sociale plus large.
« L’organisation à but non lucratif contrôlera et sera également un actionnaire important de la SIP, donnant à l’organisation à but non lucratif de meilleures ressources pour soutenir de nombreux avantages », a déclaré M. Taylor. « Notre mission reste la même, et la SIP aura la même mission. »
OpenAI a été initialement constituée dans le Delaware en tant qu’organisation à but non lucratif qui contrôle une entité à but lucratif, avec un modèle de « profit plafonné » qui permet des rendements limités pour les investisseurs et les employés. Sa mission initiale était de construire une intelligence générale artificielle (AGI : artificial general intelligence) en toute sécurité et pour le bénéfice de l’humanité.
Cependant, alors que le développement de modèles comme ChatGPT devenait de plus en plus coûteux, l’entreprise a cherché de nouveaux modèles de financement pour soutenir sa croissance. En décembre 2024, elle a annoncé son intention de convertir sa filiale à but lucratif en une SIP du Delaware, ce qui a soulevé des inquiétudes quant à la question de savoir si l’entreprise répartirait équitablement ses actifs entre les branches et maintiendrait sa fidélité à sa vocation caritative initiale.
Le plan de restructuration a déclenché des critiques et des contestations juridiques, notamment une action en justice très médiatisée d’Elon Musk, un cofondateur d’OpenAI qui a quitté l’entreprise avant qu’elle ne devienne célèbre dans l’industrie de l’IA. L’homme le plus riche du monde a affirmé qu’OpenAI avait rompu son contrat et commis une fraude en s’éloignant de sa mission originale à but non lucratif.
Le 1er mai, un juge fédéral de Californie a rejeté les accusations de rupture de contrat de M. Musk, mais a autorisé les allégations de fraude à se poursuivre, statuant que M. Musk avait fait valoir de manière plausible qu’OpenAI avait fait des déclarations sur son objectif à but non lucratif afin d’obtenir un financement.
Parallèlement, d’anciens employés d’OpenAI ont appelé les régulateurs à intervenir. Le mois dernier, une coalition de plus de 30 personnes – comprenant des lauréats du prix Nobel, des professeurs de droit et d’anciens ingénieurs d’OpenAI – a soumis une lettre aux procureurs généraux de Californie et du Delaware, les exhortant à bloquer la restructuration proposée par l’entreprise.
« OpenAI essaie de construire une AGI, mais construire une AGI n’est pas sa mission », peut-on lire dans la lettre Initiée par Page Hedley, qui a été conseillère en politique et en éthique chez OpenAI de 2017 à 2018. « L’objectif caritatif d’OpenAI est de garantir que l’intelligence générale artificielle profite à toute l’humanité plutôt que de favoriser le gain privé d’une personne. »
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