L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a assuré dans un entretien à l’AFP qu’il n’y avait actuellement « pas de dialogue » entre lui et l’armée, avec laquelle il entretient des relations houleuses mises en évidence par sa récente arrestation.
M. Khan, 70 ans, a été arrêté le 9 mai à Islamabad dans une affaire de corruption, puis remis en liberté sous caution trois jours plus tard. Son arrestation a déclenché des heurts violents entre ses partisans et les forces de l’ordre, qui ont fait au moins neuf morts. Les manifestants ont endommagé des édifices publics, mais aussi, chose rare, des institutions militaires, signe de leur lassitude croissante à l’égard de l’armée, qui a gouverné le pays pendant plus de trois décennies et exerce toujours une influence politique considérable. « Le chef de l’armée clairement a des problèmes avec moi », a déclaré jeudi soir M. Khan à son domicile de Lahore (est). « Je ne sais pas ce qu’il va se passer à l’avenir, mais en ce moment il n’y a pas de dialogue. »
Renversé
M. Khan a dû quitter son poste de Premier ministre en avril 2022, renversé par une motion de censure après avoir perdu le soutien des militaires, qui l’avaient appuyé en sous-main lors de son accession au pouvoir quatre ans auparavant. Après son éviction, il a multiplié les attaques virulentes à l’encontre de la hiérarchie militaire, s’en prenant notamment au chef d’état-major d’alors puis à son actuel successeur.
L’ancienne star du cricket espère revenir au pouvoir aux prochaines élections, qui doivent avoir lieu avant la date limite d’octobre. Il a estimé que l’actuel Premier ministre, Shehbaz Sharif, avait « peur » d’affronter dans les urnes son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), dans un contexte économique très difficile pour le gouvernement. « Cela leur convient que curieusement il y ait une confrontation entre nous et l’armée, que l’armée nous opprime, pour qu’ils puissent avoir la voie libre », a-t-il déclaré.
Un complot pour l’assassiner ?
Son arrestation était intervenue peu après qu’il eut renouvelé ses accusations à l’encontre d’un officier supérieur, auquel il reproche d’avoir comploté pour l’assassiner en novembre lors d’un meeting électoral où il avait été blessé par balle à une jambe.
Il n’a pas apporté la moindre preuve de ses allégations, qui ont été dénoncées comme « fabriquées de toutes pièces et malveillantes » par l’armée.
Malgré tout, M. Khan a assuré être ouvert aux négociations. « Croyez-moi, il n’y a pas de problème de mon côté », a-t-il affirmé. « Le fait est que personne ne veut combattre sa propre armée. »
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