Le royaume de Tonga se retrouvait mercredi presque à l’ère pré-internet, avec la rupture d’un câble sous-marin qui prive les habitants de l’archipel du Pacifique de presque tous les sites, notamment Facebook ou YouTube. Certains ont beau rêver d’un monde déconnecté, la panne est, selon des habitants, « une catastrophe absolue » dans l’archipel, qu’il s’agisse d’assurer le lien avec le monde extérieur ou de faire tourner l’économie, en particulier le tourisme.
« Nous sommes tous très dépendants d’internet pour le commerce ou pour les services publics », a confié mercredi à l’AFP Mary Fonua, rédactrice en chef du média en ligne Matangi Tonga. « Nous n’avons plus Facebook, qui est utilisé par la diaspora tongienne pour communiquer, les entreprises ne peuvent plus passer de commande, les compagnies aériennes ne peuvent plus prendre de réservations », énumère-t-elle.
Les autorités, qui recherchent les causes de la panne et tentent d’y remédier, se sont en attendant rabattues sur une connexion locale par satellite, beaucoup moins puissante. Et pour économiser de la bande passante, elles ont bloqué tous les réseaux sociaux non essentiels, comme Facebook. Cela a également pour conséquence de perturber les transferts d’argent vers l’archipel, alors que de nombreuses familles dépendent de l’argent renvoyé au pays par des proches expatriés.
« C’est une catastrophe absolue pour Tonga, une crise nationale », décrit Mme Fonua. Tonga Cable, gestionnaire du câble de 827 kilomètres entre l’archipel de 110.000 habitants et Fidji, a expliqué que des choix devaient être faits en matière de trafic internet tant que la connexion ne serait pas réparée.
« Les réseaux sociaux représentent 80% de notre trafic international », a précisé sur Radio New Zealand la directrice de Tonga Cable, Paula Piukala. « Il faut bloquer Facebook, YouTube et autres en attendant pour utiliser au mieux la faible bande passante du satellite pour ce qui est important pour le pays. » Des responsables tongiens ont indiqué que les réparations pourraient prendre jusqu’à deux semaines.
D.C avec AFP
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