Sur les réseaux sociaux, une vidéo a été partagée des milliers de fois. Un membre de forces de l’ordre, pavé à la main, lance ce projectile en direction des manifestants…
À Paris, sur le boulevard de l’Hôpital, à l’angle du boulevard Saint-Marcel lors du 1er mai dernier, Laurent Bortolussi, journaliste cameraman de l’agence indépendante Line Press a capté des images assez insolites. Sur sa vidéo on aperçoit un policier récupérer un pavé au sol et le lancer en direction des manifestants. « C’était vers 17h40. J’étais juste à côté », déclare le journaliste à Franceinfo.
Le journaliste est formel. « Aucun doute, c’est bien un pavé que lance le CRS ». Depuis, de nombreux internautes accusent le fonctionnaire d’avoir délibérément visé les manifestants qui lui font face.
Selon M. Bortolussi, « le CRS en question s’est servi dans le tas de projectiles qu’il avait sous ses pieds pour ensuite viser les manifestants ».
Face à l’ampleur de la diffusion de ces images, le service d’information et de communication de la police (Sicop) a ouvert une enquête interne pour « déterminer qui est ce policier et pourquoi il effectue ce jet de projectile ».
Laurent Bortolussi raconte que « c’était un peu tendu », que « ça chauffait depuis quelques minutes entre les manifestants et les forces de l’ordre ».
Dans les faits, les forces de l’ordre n’ont le droit d’utiliser que le matériel fourni par leur administration. D’après l’article 431-3 du Code pénal, « la force déployée doit être proportionnée au trouble à l’ordre public et doit prendre fin lorsque celui-ci a cessé ».
De son côté, le syndicat unité SGP Police ne le perçoit pas de la même manière. « Sur les images, on voit clairement que nos collègues sont accrochés, qu’ils doivent tenir un point, ils n’ont pas de moyens inépuisables. Si la LBD est défaillante, s’il n’y a plus de grenades, c’est l’état de nécessité qui fait loi. En clair, si le groupe manquait de moyens, les pavés peuvent être un recours. Ça peut être de la légitime défense », indique Grégory Joron, son secrétaire national.
« Voir un collègue lancer un pavé n’est pas une image agréable à voir. Pour autant, c’est parfois le seul moyen à un instant T. Il faut voir tout ce qui nous tombe dessus en matières de projectiles », rajoute M. Joron.
Un policier, Chris, auteur du blog « Police de caractère » n’est pas aussi catégorique. « En tout état de cause, il ne semble pas y avoir de nécessité à utiliser des pavés lorsque des policiers sont équipés de moyens de défense prévus à cet effet. Comme c’est le cas ici. En agissant de la sorte, on aurait tendance à se mettre au niveau des casseurs, ce qui n’est pas souhaitable« , indique-t-il.
Selon Checknews, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) n’aurait pas été saisie, et aucune plainte n’aurait été déposée.
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