Jeudi 28 mars, le proviseur de ce lycée du XXe arrondissement a annoncé son départ de l’établissement. Ce vendredi, son avocat, Me Francis Lec, s’est adressé au Parisien, revenant sur les raisons de cette décision.
Presqu’un mois après avoir été accusé d’avoir giflé une élève qui refusait d’enlever son voile dans les couloirs du lycée Maurice-Ravel (Paris XXe), le proviseur a quitté ses fonctions ce jeudi 28 mars.
En effet, le chef d’établissement est victime de « menaces de mort répétées » depuis cette altercation et a décidé de se retirer, non pas « pour convenance personnelle mais bien pour des raisons de sécurité, pour lui et pour l’établissement », insiste Me Francis Lec, son avocat.
« Dans ce dossier, on a tenté d’embrumer les choses », martelle l’avocat, qui assure que son client se dit désormais « attentif à ce que la vérité soit dite ». Ainsi, Me Francis Lec déplore le « mensonge avéré » de l’élève, dont la plainte vient d’être classée et présente sa version des faits : « Elle marchait dans la cour avec son voile, le proviseur lui a d’abord demandé de le retirer avant de la prendre par le coude, retrace l’avocat. Elle l’a envoyé balader et c’est à partir de là que sa comédie a commencé… »
Un « état d’anxiété »
Alors qu’il était « à trois mois de la retraite, rappelle Me Lec, ces événements l’ont particulièrement marqué et blessé alors qu’il a fait une carrière sans faute. Aujourd’hui, il veut se reconstituer. »
Me Lec rend ainsi hommage au courage dont fait preuve ce chef d’établissement, le qualifiant ainsi de « hussard de la République », en dépit d’un « état d’anxiété » ressenti suite à ces menaces.
Concernant l’auteur de ces menaces de mort proférées à l’encontre du proviseur, Me Lec estime « inacceptable » la relaxe de l’individu jugé le 15 mars dernier par le tribunal de Lisieux. « Pour sa sécurité également, le proviseur ne sera pas présent à l’audience de renvoi du 23 avril devant le tribunal judiciaire de Paris ».
« Satisfait » de l’échange avec Gabriel Attal
Le 5 mars, Nicole Belloubet, la ministre de l’Éducation nationale s’était rendue sur place et avait assuré le proviseur de son soutien. Mercredi 27 mars, le proviseur a été reçu par le Premier ministre à Matignon. Gabriel Attal, le soir même sur TF1, a estimé que proviseur avait « tout simplement fait son travail » et annoncé que l’État allait porter plainte contre l’élève pour « dénonciation calomnieuse ».
Revenant sur cette rencontre de l’ancien proviseur, Me Lec a déclaré : « Il est satisfait de sa rencontre avec le Premier ministre. C’était très important qu’il le reçoive, surtout si une plainte est déposée par l’État, ce qui n’avait pas été fait jusqu’ici par les services de police. »
Jeudi soir, la ministre de l’Éducation a aussi précisé sur RTL que ce proviseur « n’est pas sous protection policière, mais il a un accès direct à la police et une protection judiciaire ».
Ce vendredi 29 mars, un rassemblement a été organisé devant le lycée par le parti socialiste qui « affirme son plein et entier soutien au proviseur ». Parents, élèves et syndicats étaient invités à venir afficher leur soutien à l’ancien proviseur.
Agnès Andersen, secrétaire générale du syndicat de chefs d’établissement, ID-FO, a dénoncé sur Le Parisien, « un climat de pression qui s’exerce sous forme de menaces, d’intimidation et parfois de violences, envers les chefs d’établissements ».
« Les parents d’élèves sont de plus en plus agressifs, les sanctions souvent contestées, il y a de plus en plus de recours, et nous devons faire face, sans moyens humains suffisants », a regretté Mme Andersen. « La coupe est pleine, il y a urgence ».
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