Un millier de personnes ont manifesté samedi à Paris contre des cas d’esclavage en Libye dénoncés cette semaine dans un documentaire choc de la chaîne américaine CNN, selon la préfecture de police de Paris.
Les manifestants ont répondu à l’appel de plusieurs associations, et notamment d’un Collectif Contre l’Esclavage et les Camps de Concentration en Libye (CECCL), créé en réaction à la diffusion du reportage de CNN montrant des migrants vendus aux enchères en Libye, selon un photographe de l’AFP.
La préfecture de police a dénoncé dans un communiqué le caractère illégal du rassemblement, dont les organisateurs devront, selon elle, être identifiés afin « que des procédures soient engagées aux fins de poursuites adaptées ».
« Sans qu’aucune déclaration n’ait été faite, plusieurs associations ont organisé une manifestation et un cortège depuis l’ambassade de Libye jusqu’en direction du second site diplomatique de ce pays », dans l’ouest de Paris, a-t-elle indiqué dans ce communiqué, tout en précisant qu' »aucune dégradation n’a été commise ».
Brandissant des pancartes « non à l’esclavage en Libye », ils étaient rassemblés vers 16H00 locales (15H00 GMT) dans l’ouest de Paris, avenue Foch, non loin de la place de l’Étoile où étaient positionnées des forces de l’ordre, a constaté un photographe de l’AFP. Les manifestants ont alors indiqué vouloir se rendre vers le consulat de Libye.
Un reportage de CNN montrant des migrants vendus aux enchères en Libye, partagé sur les réseaux sociaux, a provoqué une forte émotion.
On y voit notamment, sur une image de mauvaise qualité prise par un téléphone portable, deux jeunes hommes. Le son est celui d’une voix mettant aux enchères « des garçons grands et forts pour le travail de ferme. 400… 700… » avant que la journaliste n’explique: « ces hommes sont vendus pour 1.200 dinars libyens — 400 dollars chacun ».
Le président en exercice de l’Union africaine (UA), le Guinéen Alpha Condé, et le gouvernement sénégalais notamment ont fait part cette semaine de leur indignation face à la vente des migrants-esclaves, tout comme le président nigérien Mahamadou Issoufou, qui a demandé à ce que le sujet soit mis à l’ordre du jour du sommet Union africaine-Union européenne des 29 et 30 novembre à Abidjan.
R.B avec AFP
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