Paris-Nice : Vingegaard, maillot jaune mais en colère contre le choix des organisateurs

Par Epoch Times avec AFP
13 mars 2025 07:04 Mis à jour: 13 mars 2025 07:05

Maillot jaune mais pas content: Jonas Vingegaard a pris mercredi les commandes de Paris-Nice mais le Danois a surtout critiqué le choix des organisateurs de ne pas arrêter la course après une violente averse de grêle.

Il est très rare de voir le double vainqueur du Tour de France, toujours poli et discret, hausser le ton. Mais mercredi, il a fait savoir qu’il n’était vraiment pas ravi après l’arrivée de la quatrième étape remportée par le Portugais Joao Almeida au sommet de la Loge des Gardes, petite station de ski de l’Allier.

« Personne n’a aimé cette étape. Je pense que je n’avais encore jamais eu aussi froid. La course aurait dû être arrêtée, on tremblait tous, on n’arrivait plus à freiner correctement », a-t-il dénoncé.

Sur le podium déjà, il affichait une moue maussade au moment de recevoir son maillot jaune, après avoir terminé deuxième de l’étape, battu au sprint par Almeida, moins contrarié par la décision de  la direction de course de mener l’étape à son terme.

« Je suis extrêmement déçu car je visais aussi la victoire d’étape. »

« Je suis extrêmement déçu car je visais aussi la victoire d’étape. C’est bien d’avoir le maillot jaune mais encore une fois je pense qu’on n’aurait pas dû courir », a-t-il insisté.

Un violent orage de grêle et de neige fondue avait conduit les organisateurs à neutraliser, c’est-à-dire à mettre sur pause, la course pendant une demi-heure à 45 km de l’arrivée, parce que les routes étaient devenues extrêmement glissantes.

Une moto de la gendarmerie a d’ailleurs terminé dans le fossé et une voiture de l’équipe Décathlon-AG2R a été impliquée dans un accident léger.

« Il n’y avait pas de bus, pas d’endroit où se mettre à l’abri, alors on a décidé de continuer d’abord la descente (au ralenti, ndlr) qui était très glissante et de regrouper tout le monde au pied », a expliqué le directeur de la course Thierry Gouvenou.

Le peloton s’est alors arrêté et beaucoup de coureurs ont changé de vêtements mais cette pause n’a pas aidé à les réchauffer.

« Ils étaient frigorifiés, a admis Gouvenou, mais on a réuni les délégués des coureurs, Oliver Naesen et Matteo Trentin, qui étaient d’accord avec ce qu’on leur proposait, de relancer la course.

Après quinze kilomètres neutralisés, la course est donc repartie sous un soleil revenu et s’est terminée dans des conditions normales, même si beaucoup de leaders ont laissé des plumes dans l’histoire.

Ben O’Connor, fou de rage en montant dans son bus après avoir perdu 2:30, Felix Gall, le leader de Décathlon-AG2R, Alexandr Vlasov, Guillaume Martin-Guyonnet figurent parmi les grands perdants du jour avec Santiago Buitrago qui a abandonné sur une chute.

Pour Joao Almeida, la course ne devait pas être arrêtée

Même Jonas Vingegaard semblait un moment comme congelé lorsqu’il traînait en queue d’un peloton de favoris. Mais le Danois a ensuite facilement contré Lenny Martinez à deux reprises avant de s’envoler à deux kilomètres du sommet.

Sauf que, derrière, Joao Almeida n’avait pas dit son dernier mot pour finir en trombe et coiffer le double vainqueur de France sur le fil et se replacer au général (5e à 37 secondes).

« Je suis prêt à montrer qui est Joao Almeida. La forme est bonne. Oui je pense pouvoir gagner Paris-Nice », a-t-il dit.

Contrairement à Vingegaard, le Portugais a estimé que la course ne devait pas être arrêtée. « Faut pas demander ça au vainqueur d’étape », a-t-il d’abord dit avant d’ajouter que « le cyclisme n’est pas un sport pour des gens soft » et qu’il faut « se faire violence parfois ».

« Dans le passé, jamais on n’aurait arrêté la course. On a des images de Paris-Nice où les coureurs couraient dans 10 cm de neige », a également souligné Gouvenou.

Le directeur de la course se demandait même si les coureurs ne passaient pas « trop de temps à s’entraîner au soleil », en Espagne notamment, tout en ajoutant qu’ils avaient été « vraiment courageux » mercredi.

« Il y a des spectateurs, des téléspectateurs, des collectivités qui s’engagent, il faut faire le maximum pour que l’étape aille au bout, a-t-il ajouté. Sinon on fait comme au tennis: on met une bâche et on abandonne. Mais on perdrait l’âme du cyclisme qui est aussi à se confronter aux conditions météo. »

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