Lors des Journées du patrimoine 2019, l’artiste plasticien Stéphane Simon avait été invité par l’Unesco à exposer plusieurs de ses sculptures inspirées de la statuaire grecque sur le thème de « In memory of me ». Chacun de ses nus traduisait un des gestes contemporains les plus partagés au monde, celui du « selfie ».
Mais une désagréable surprise attendait les visiteurs à l’ouverture de cette exposition : les deux statues étaient pourvues d’un string pour l’un et d’une bande à langer pour l’autre. L’Unesco avait exigé au dernier moment ces « ajouts » afin de « ne pas choquer certaines sensibilités » (selon l’entourage d’Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO).
Pour «ne pas heurter certaines sensibilités», l’Unesco basée à Paris, a caché sous un slip les sexes de deux statues de l’artiste Stéphane Simon https://t.co/8B80QSrEZP @HypathieBlog pic.twitter.com/KkSriw8vww
— L’important (@Limportant_fr) October 26, 2019
Quel camouflet pour l’artiste et pour les visiteurs de l’exposition ! Ils venaient pour voir du Stéphane Simon, pas pour voir des slips.
Selon le service de fact-checking de Libération CheckNews, cela viendrait d’une incompréhension entre l’artiste Stéphane Simon et l’Unesco: «La question de la nudité des statues a été abordée, a expliqué l’artiste plasticien à nos confrères. Je comprends qu’elle puisse déranger. Alors j’ai proposé de rester, pendant les Journées du patrimoine, à proximité avec un linge et, si besoin, en fonction des visiteurs, de cacher le sexe des statues.»
Allez, je spoile : la réponse est oui !
On vit quand même dans un monde où la bien pensance que certains veulent imposer, associer au puritanisme, est en train de fabriquer l’inculture. Alors si l’@UNESCO_fr s’y met, on voit bien que ça progresse insidieusement. #slip #statue https://t.co/RxrWZpPUwC
— Philippe Méresse #NoFakeScience (@Philoulyon) October 27, 2019
Coignard – L’Unesco et les cache-sexes
Je croyais que c’était une blague ! C’est pas vrai! Mais quelle dérive! https://t.co/zwMp7YerrA
— Yves Pozzo di Borgo (@YvesPDB) October 26, 2019
Les œuvres avaient déjà été exposées dans de nombreux lieux publics, du Conseil économique et social à la cour du Palais-Royal, sous les fenêtres du ministère de la Culture.
Plusieurs photos postées sur Instagram montrent effectivement deux statues vêtues de sous-vêtements qui cachent leur sexe. Certains clichés ont été postés lors des journées du patrimoine, d’autres plus récemment.
Il n’y aura pas de statues grecques à l’exposition sur l’histoire des Jeux Olympiques à Doha.Les autorités locales voulaient dissimuler le sexe des statues. Le ministère grec de la Culture a refusé et a rapatrié les oeuvres. L’Unesco obéit donc au Qatar! https://t.co/URrf9X0t3H
— Monique Plaza (@MoniquePlaza3) October 28, 2019
Pour Atlantico, heureusement qu’Audrey Azoulay ne soit pas conservatrice du Musée du Louvre, « car il faudrait des slips et des couches-culottes par centaines ».
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