Paris : une évacuation houleuse de la Gaîté lyrique, occupée depuis trois mois par des migrants

Par Epoch Times avec AFP
18 mars 2025 08:34 Mis à jour: 18 mars 2025 08:51

Les forces de l’ordre ont procédé mardi matin à l’évacuation sous tension de la Gaîté lyrique, lieu culturel au cœur de Paris qui était occupé depuis plus de trois mois par des centaines de jeunes migrants.

Peu avant 6h00 et dans les minutes qui ont suivi, des CRS et gendarmes mobiles ont forcé les cordons formés devant le théâtre par plusieurs dizaines de militants soutenant l’occupation, dans un climat houleux, selon des journalistes de l’AFP sur place.

Les forces de l’ordre sont ensuite entrées à l’intérieur de l’édifice situé dans le 3e arrondissement, a constaté une journaliste, qui a également vu de jeunes migrants sortir du bâtiment avec leurs affaires personnelles pour se diriger vers une rue adjacente. De nombreux sacs et valises ont été laissés devant le théâtre.

« Nous sommes tous des enfants d’immigrés », ont scandé lors de l’intervention jeunes migrants et manifestants venus en soutien, encerclés par des membres des forces de l’ordre casqués.

Solutions d’hébergement et situation administrative

Le préfet de police de Paris avait pris lundi un arrêté ordonnant l’évacuation rapide pour « trouble à l’ordre public » de ce lieu occupé depuis le 10 février par de jeunes migrants venus notamment d’Afrique subsaharienne – jusqu’à 450 environ – demandant à être hébergés et affirmant être des mineurs devant être reconnus comme tels.

Il a promis que des solutions d’hébergement seraient proposées aux jeunes migrants et que leur situation administrative serait examinée.

Des agents de la préfecture d’Île-de-France chargés de l’hébergement d’urgence, vêtus d’une chasuble rouge, étaient présents mardi matin sur place et discutaient avec de jeunes exilés, a constaté un journaliste de l’AFP.

Un groupe de 200 migrants en décembre

Le 10 décembre, un premier groupe d’environ 200 jeunes migrants rassemblés dans le « Collectif des jeunes du parc de Belleville » s’était installé à la Gaîté lyrique.

La Gaîté Lyrique avait annulé sa programmation culturelle depuis le 17 décembre, se disant compréhensive et dénonçant « à la fois l’occupation et l’inaction des autorités ».

Depuis le début de l’occupation, la mairie et l’État se sont renvoyé la balle. Saisi par la ville de Paris, propriétaire de la salle de spectacle, le juge des référés du tribunal administratif avait ordonné le 13 février l’évacuation dans un délai d’un mois.

Forcer l’État à « prendre ses responsabilités »

Mais la mairie a indiqué qu’elle ne ferait pas appel à la force publique, affirmant avoir lancé cette procédure pour forcer l’État, compétent en matière d’hébergement d’urgence, à « prendre ses responsabilités ».

Une banderole noire ornait toujours mardi la façade du bâtiment, au-dessus de l’entrée : « Gaîté lyrique occupée. 400 vies en danger, 80 emplois menacés ». Les salariés de l’établissement l’ont accrochée avant de partir le 26 février, exerçant leur droit de retrait alors que, depuis mi-décembre, le lieu culturel était fermé au public.

La foule devant la Gaîté Lyrique, le 15 mars 2025. (BASTIEN OHIER/Hans Lucas/AFP via Getty Images)

L’occupation de la Gaîté lyrique était devenue emblématique des tensions sur la question migratoire entre militants de gauche, soutenant les exilés, et une droite hostile à leur accueil en France.

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