Paris: une messe à huis clos destinée à être retransmise sur les réseaux sociaux interrompue par des policiers armés

Par Emmanuelle Bourdy
24 avril 2020 16:24 Mis à jour: 24 avril 2020 16:25

À la suite d’une dénonciation, le curé de la paroisse de Saint-André-de-l’Europe a été interrompu alors qu’il célébrait une messe à huis clos, destinée à être retransmise sur les réseaux sociaux.

Un voisin a alerté les forces de l’ordre pour dénoncer « des prétendues messes clandestines », a indiqué l’abbé Philippe de Maistre qui officiait dans l’église de Saint-André-de-l’Europe. Selon L’Express, le prêtre a été interrompu en pleine homélie par des membres de la police armés. Ils lui ont intimé l’ordre de stopper la messe.

« L’autorité de police dans une église, c’est le curé ! À part les pompiers, la police ne peut entrer, tant qu’elle n’est pas appelée par le curé », a rappelé l’abbé, choqué d’une telle intervention. En effet, si l’on se réfère aux lois concernant la liberté de culte, c’est le prêtre qui est chargé de la police intérieure de son église, dans l’exercice du culte, ainsi que le relate Le Figaro. Les forces de l’ordre ne peuvent intervenir que si la sécurité est menacée, ce qui était loin d’être le cas dans cette affaire.

Le curé de la paroisse ajoute par ailleurs : « Nous étions sept personnes : moi-même, un servant, un chantre, un organiste, et trois paroissiens pour donner la réplique et faire les lectures. »

L’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, s’est exprimé sur Radio Notre-Dame : « Il n’y avait pas de terroristes ! » Il ajoute : «  Il faut garder la tête froide et arrêter ce cirque. Sinon, on va prendre la parole et […] aboyer très fort. »

Le diocèse de Paris précise que les « messes privées ne sont pas interdites », toutefois « elles doivent être célébrées à huis clos, sans la présence de fidèles et en respectant les gestes barrières », ainsi que le rapporte Le Figaro. Il ajoute : « Nous n’assimilons pas une messe célébrée à huis clos par un curé et ses vicaires à un ‘rassemblement ou réunion’. »

Concernant l’urgence sanitaire, dans le décret du 23 mars 2020, il est précisé que les lieux de culte sont « autorisés à rester ouverts » et que «  tout rassemblement ou réunion en leur sein est interdit, à l’exception des cérémonies funéraires dans la limite de 20 personnes ».

Le ministère de l’Intérieur rappelle qu’aucun « regroupement fortuit ni rassemblement organisé » n’est autorisé dans un lieu de culte. Cependant, « un office peut être célébré par un ministre du culte, mais à huis clos, afin d’être retransmis par des médias. Le ministre du culte peut être assisté de quelques personnes, si nécessaire et dans un nombre le plus restreint possible, pour procéder à l’enregistrement de la cérémonie ».

Les forces de l’ordre ont quitté les lieux au bout d’une vingtaine de minutes, explique L’Express. Mais ils ont sommé les trois paroissiens de quitter les lieux. Le prêtre se demande si on ne profiterait pas de cette crise « pour remettre en question la liberté de culte ».

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