La prétendue indignation des dirigeants du parti démocrate américain au sujet de l’entretien téléphonique entre Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky pourrait être prise au sérieux par les responsables du parti républicain si ce n’était qu’un autre épisode dans les efforts des démocrates de destituer Donald Trump. Des efforts entrepris dès le moment où Trump a remporté la présidence américaine de 2016.
Van Jones, commentateur de CNN et ancien conseiller de Barack Obama, a attribué, sans aucune preuve, la victoire de Donald Trump sur Hillary Clinton à un « coup de fouet porté par les Blancs ». Cependant, Donald Trump n’a reçu que 57 % des votes des Blancs américains – un pourcentage inférieur à celui de 59 % reçu par Mitt Romney, candidat républicain à la présidence en 2012 qu’il a perdue face au président sortant Barack Obama.
En 2008, le candidat démocrate Barack Obama a obtenu un pourcentage plus élevé de votes des Blancs américains que John Kerry – candidat démocrate blanc qui a perdu la course présidentielle en 2004. Obama a également reçu 95 % des votes des Noirs américains. Personne n’a osé l’appeler un « coup de fouet porté par les Noirs ».
Abasourdis, en colère et désorientés par la victoire de Trump face à Hillary Clinton en 2016, certains démocrates ont demandé au collège électoral américain de ne pas valider sa victoire. John Podesta, président de la campagne électorale d’Hillary Clinton, a déclaré dans un éditorial du Washington Post : « L’administration Obama doit informer les membres du collège électoral, avant qu’ils votent le 19 décembre 2016, de l’ampleur et de la manière dont la Russie s’est ingérée dans nos élections. »
Près de 70 législateurs démocrates ont juré de boycotter la procédure de l’inauguration de Trump. Une dizaine d’élus démocrates ont refusé d’assister au premier discours annuel de Trump sur l’état de l’Union. En expliquant son refus d’y assister, le député Bobby Rush a déclaré : « C’est une présidence qui est fondée sur le racisme, la stupidité et les mensonges, qui a déjà fait perdre pas mal de temps aux États-Unis et je ne perdrai plus le mien. »
Le refus de Trump de rendre publiques ses déclarations d’impôts a provoqué des accusations de corruption. Le parlementaire démocrate Bill Pascrell a annoncé : « Ce qui est sans précédent, c’est le fait que le gouvernement fédéral entier travaille de concert pour protéger un président corrompu de toute responsabilité juridique. »
Il y a eu aussi le projet de loi présenté en avril 2017 par un autre élu démocrate, Jamie Raskin, avec 67 coauteurs, qui devait déterminer s’il fallait invoquer contre Trump le 25e amendement de la Constitution américaine en vertu duquel un président peut être destitué s’il est « dans l’incapacité d’exercer les pouvoirs et les responsabilités de sa fonction ».
À propos de son projet de loi, M. Raskin a confié au magazine Vanity Fair le mois dernier : « Je pense toujours à cela et le bon moment viendra. Je ne pense pas à cela comme une alternative à la destitution. Les deux options abordent des problèmes différents. Les principaux soucis de la destitution sont des graves crimes et délits commis par le président. Le principal problème abordé par le 25e amendement est l’incapacité mentale ou physique du président. »
On a vu par la suite le tollé par rapport aux paiements de Trump à ses anciennes maîtresses. Au sujet de ces paiements, la députée Maxine Waters a martelé : « Le président est un criminel… Ce criminel doit être soumis à la destitution par le Congrès des États-Unis. »
Une autre parlementaire démocrate, Alexandria Ocasio-Cortez, a déclaré que dès le « premier jour » Trump aurait dû être destitué pour avoir prétendument enfreint la clause relative aux émoluments de la Constitution des États-Unis – la clause qui interdit à toute personne occupant un poste fédéral d’accepter « tout cadeau, émolument, fonction ou titre, de quelque nature qu’il soit, de la part de tout roi, prince ou État étranger ».
L’an dernier, Mme Ocasio-Cortez a annoncé au sujet de Trump : « Je pense qu’il y a de sérieuses raisons de dire que la clause sur les émoluments a été enfreinte dès le premier jour. Je pense que c’est, avant tout, l’un des éléments fondamentaux et l’une des violations fondamentales. Et puis, encore une fois, il est difficile de prédire ce qui va se passer au cours des prochains mois. Une ou plusieurs enquêtes sont en cours. Mais je pense que dès le premier jour, la clause sur les émoluments a été enfreinte par la présidence. »
En juillet dernier, le député démocrate Al Green a voulu destituer Trump pour ses « tweets racistes » qui ciblaient les quatre parlementaires démocrates nouvellement élues à la Chambre des représentants – les élues qui forment l’aile le plus à gauche de leur parti, connue sous le nom de la « Squad » (la Brigade). Al Green a martelé dans un tweet : « Le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie, la transphobie, la xénophobie et l’islamophobie (de Trump) ne peuvent plus être tolérés ou ignorés. Nous devons le destituer. »
On ne peut qu’être stupéfait par le fait que les démocrates qualifient Trump de « raciste » tout en acceptant comme « faiseur de rois » Al Sharpton, pasteur et homme politique afro-américain connu pour ces propos ouvertement racistes, ou en refusant de dénoncer Louis Farrakhan, dirigeant antisémite de l’organisation politique et religieuse suprémaciste noire Nation of Islam.
À la suite des efforts des démocrates, le procureur spécial Robert Mueller a enquêté pendant deux ans et demi sur des allégations de « collusion » entre l’équipe présidentielle de Trump et la Russie. Son rapport n’a pas confirmé l’existence d’une telle « collusion ». Avant la publication du rapport Mueller, Adam Schiff, un autre démocrate qui préside la Commission du renseignement de la Chambre des représentants, affirmait qu’il y avait « des preuves directes (de collusion)… ainsi que de nombreuses preuves circonstancielles ».
Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants du Congrès américain, a récemment annoncé l’ouverture d’une enquête visant à destituer Donald Trump. Le président républicain des États-Unis est accusé d’avoir essayé, lors d’un entretien téléphonique, de mettre sous pression le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky afin qu’il ouvre une enquête pour corruption impliquant le fils de l’ancien vice-président américain Joe Biden et, de plus, d’avoir suspendu dans ce but toute aide militaire à l’Ukraine. Ces accusations ont été démenties par le président ukrainien et le Bureau de la gestion et du budget américain.
Toutefois, si la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, décide de destituer Donald Trump, le Sénat, à majorité républicain, ne le reconnaîtra pas coupable.
Pendant ce temps, toute l’histoire autour de l’Ukraine ne fait qu’attirer l’attention sur le fils de Joe Biden, potentiel rival démocrate de Donald Trump aux élections présidentielles de 2020. Pendant des années, Hunter Biden a reçu une rémunération mensuelle exubérante pour siéger au conseil d’administration d’une société énergétique ukrainienne – et cela malgré son absence de compétence dans le domaine énergétique et son incapacité à parler la langue locale. Tout cela nuira irrémédiablement à la candidature de Joe Biden en tant qu’éventuel candidat démocrate pour la présidentielle de 2020, ce qui augmentera les chances qu’Elizabeth Warren, une prétendante à l’investiture démocrate qui se positionne bien plus à gauche que Biden, remporte cette nomination.
À la suite de l’échec de la tentative de le destituer, Donald Trump aura bien des raisons de se qualifier de victime d’une vendetta politique et d’utiliser cet argument pour remporter la victoire aux élections de 2020.
Bien joué, Madame la présidente Pelosi.
Larry Elder est un auteur à succès et l’animateur d’une émission de radio américaine à diffusion nationale.
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