La Chine a averti lundi qu’elle ne permettrait pas de discussion sur les manifestations à Hong Kong lors du sommet du G20 qui s’ouvrira vendredi au Japon.
L’ancienne colonie britannique est secouée depuis le début du mois par des manifestations monstres contre un projet de loi autorisant les extraditions vers la Chine continentale. Sous pression, les autorités locales ont dû se résoudre à reporter ce projet, mais la contestation, qui constitue le plus grave défi lancé au pouvoir chinois depuis la rétrocession du territoire en 1997, se poursuit sous le regard du reste du monde.
Le président américain Donald Trump a ainsi l’intention d’évoquer les manifestations avec son homologue chinois Xi Jinping lors du G20 d’Osaka, a annoncé mi-juin son secrétaire d’Etat, Mike Pompeo. Un entretien bilatéral, qui devrait être dominé par la guerre commerciale sino-américaine, est d’ores et déjà prévu entre les deux hommes.
Mais le secrétaire d’Etat chinois aux Affaires étrangères, Zhang Jun, a rappelé lundi que le G20 devait se cantonner aux discussions d’ordre économique et non politique. « Je peux vous assurer que le G20 ne discutera pas de la question de Hong Kong et nous ne permettrons pas qu’elle le soit », a-t-il martelé devant la presse.
« Les affaires de Hong Kong relèvent strictement des affaires intérieures de la Chine et aucun pays étranger n’a de droit d’ingérence », a ajouté M. Zhang. A Hong Kong, les meneurs de la contestation ont annoncé lundi une nouvelle manifestation mercredi pour sensibiliser les pays participants au G20, qui réunit les plus grandes économies de la planète.
« Avec ce rassemblement, nous nous adressons au monde entier en interrogeant les dirigeants de 20 pays: les habitants de Hong Kong méritent-ils la démocratie? », a déclaré à la presse Jimmy Sham, l’un des coordinateurs du mouvement. Interrogé sur le refus de Pékin de discuter de la question au G20, il a ajouté: « Si vous pensez que vous n’avez pas besoin d’expliquer ce qui se passe dans votre pays, vous devriez vous retirer des Nations unies », a-t-il lancé.
Les opposants préparent une autre manifestation le 1er juillet, date anniversaire du rattachement de Hong Kong à la Chine. Pékin a aussi évoqué lundi la guerre commerciale et les attentes du gouvernement chinois avant le G20. Le secrétaire d’Etat Zhang Jun a déclaré que Pékin « travaillerait avec d’autres au G20 pour défendre fermement le multilatéralisme et un ordre commercial mondial ouvert et fondé sur des règles ».
« L’unilatéralisme et le protectionnisme ont nui à la croissance mondiale », a-t-il rappelé. L’administration américaine menace d’imposer des droits de douane punitifs sur la quasi-totalité des exportations chinoises aux Etats-Unis si aucun accord bilatéral n’est trouvé en marge du G20. Beaucoup de griefs de l’administration Trump à l’endroit de Pékin sont partagés par d’autres partenaires de la Chine, comme l’Union européenne et le Japon.
La guerre commerciale se double d’un affrontement technologique, Washington ayant particulièrement pris pour cible le géant chinois des télécoms Huawei, soupçonné d’espionnage potentiel au profit de Pékin. L’administration souhaite interdire aux entreprises américaines de lui vendre des équipements technologiques comme des puces électroniques. Interrogé lors du même point de presse, le secrétaire d’Etat au Commerce, Wang Shouwen, a appelé Washington à lever les barrières « discriminatoires » à l’accès des entreprises chinoises.
D.C avec AFP
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