PDG de Nissan : nous pourrions délocaliser notre production du Mexique à cause des tarifs douaniers de Donald Trump

« Nous pourrons peut-être transférer la production de ces modèles ailleurs », a déclaré Makoto Uchida au sujet des possibles droits de douane de 25 % sur les exportations vers les États-Unis

Par Jack Phillips
19 février 2025 17:15 Mis à jour: 20 février 2025 17:00

Le PDG de Nissan, Makoto Uchida, a indiqué que si les États-Unis imposaient des droits de douane de 25 % sur les produits en provenance du Mexique, le constructeur automobile pourrait être contraint de délocaliser sa production.

« Nous exportons un grand volume vers les États-Unis, donc s’il y a des droits de douane élevés, cela aura d’énormes répercussions sur nos activités », a déclaré M. Uchida lors d’une conférence de presse le 13 février, lorsqu’il a été interrogé sur les droits de douane qui pourraient être imposés par l’administration Trump sur les importations provenant du Mexique.

Nissan exporte un « nombre important » de voitures vers les États-Unis depuis le Mexique, a souligné son PDG.

« Si des droits de douane élevés sont imposés, nous devons être prêts à y faire face », a poursuivi M. Uchida. « Nous pourrions peut-être transférer la production de ces modèles ailleurs. Si cette décision est prise, nous réfléchirons à la manière de la concrétiser tout en surveillant la situation. »

Après les élections présidentielles américaines de novembre 2024, Donald Trump a averti le Mexique et le Canada que son administration imposerait des droits de douane de 25 % si les pays frontaliers des États-Unis ne parvenaient pas à freiner l’immigration illégale et le trafic de drogue en Amérique. Le président américain a annoncé en janvier que ces droits de douane entreraient en vigueur début février. Mais après des discussions avec les dirigeants du Canada et du Mexique, il les a reportés d’un mois.

Donald Trump a toutefois imposé des droits de douane additionnels de 10 % sur les produits en provenance de Chine en raison, comme il l’a dit, de l’incapacité du régime chinois à freiner la production de précurseurs chimiques du fentanyl. Cette drogue, responsable de la mort des centaines de milliers d’Américains, est introduite aux États-Unis en passant principalement par le Mexique et le Canada. Au cours de son premier terme présidentiel, Donald Trump a imposé des droits de douane sur les produits chinois, dont beaucoup ont été maintenus par l’administration Biden.

Les tarifs douaniers additionnels de 10 % ont incité le régime chinois à annoncer des droits de douane de rétorsion sur le gaz naturel, le charbon, le matériel agricole et d’autres produits en provenance des États-Unis.

Avant l’annonce du report des droits de douane, le Mexique et le Canada ont également indiqué qu’ils prendraient des mesures de rétorsion contre les États-Unis. Le Premier ministre de la province de l’Ontario a averti que le Canada pourrait interrompre l’approvisionnement en énergie de plusieurs États du nord des États-Unis.

Entre-temps, M. Trump a déclaré qu’il imposerait des droits de douane réciproques sur les produits d’autres pays – notamment l’Inde et l’Union européenne – et qu’il prendrait également des mesures plus générales. La semaine dernière, le président américain a signé un décret augmentant les droits de douane sur toutes les importations d’aluminium et d’acier aux États-Unis.

Ces « droits de douane sur l’acier et l’aluminium soutiendront l’objectif initial du programme, qui est de revitaliser les industries nationales de l’acier et de l’aluminium et d’atteindre une utilisation durable de leurs capacités d’au moins 80 % », indique le décret.

Les commentaires de M. Uchida sont intervenus après que son entreprise et le constructeur automobile japonais rival, Honda, ont mis fin aux négociations en vue d’une fusion au début du mois.

« À l’issue de ces discussions, les deux entreprises ont conclu que, pour donner la priorité à la rapidité de la prise de décision et à la réalisation des mesures de gestion dans un environnement de marché de plus en plus volatil à la veille de l’ère de l’électrification, il serait plus approprié de cesser les discussions et de mettre fin au [protocole d’accord] », ont annoncé Nissan et Honda dans un communiqué commun.

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