Pékin détient plus de diplomates à Montréal qu’il y en a dans toute la France, selon des chiffres récents d’Affaires mondiales Canada (AMC). De plus, la différence entre le nombre de diplomates chinois aux États-Unis et au Canada, ne serait que de 23, selon la même source.
Dans un rapport intitulé « Représentants diplomatiques, consulaires et autres au Canada », AMC a dressé la liste de tous les diplomates étrangers actifs au pays le 31 mars, comme l’a rapporté initialement Blacklock’s Reporter.
Le rapport indique qu’à la fin du mois de mars, AMC avait accrédité 138 diplomates chinois au Canada, dont Zhao Wei, le consul chinois à Toronto expulsé par le gouvernement fédéral au début du mois après des rapports indiquant qu’il avait ciblé des membres de la famille du député conservateur Michael Chong, à Hong Kong.
Sur un total de 138 diplomates chinois au Canada, 18 étaient en poste au consulat de Pékin à Montréal, selon les chiffres du AMC.
Aucun autre pays, y compris les pays francophones, n’a plus de diplomates assignés à une ville qu’à Montréal. Haïti a 13 diplomates en poste dans la ville, la Belgique en a huit, la France en a cinq et la Suisse en a quatre.
Pékin comptait également 30 diplomates – aujourd’hui 29 si l’on exclut Zhao – en poste à son consulat de Toronto, 21 à Vancouver et 12 à Calgary.
Au total, la Chine compte 138 diplomates au Canada, soit plus que tous les autres pays du monde, à l’exception des États-Unis, qui comptaient 161 diplomates au Canada en mars.
Le Japon venait ensuite avec 60 diplomates, le Mexique 48, l’Allemagne 38, l’Inde 35 et la France 33.
Ingérence
Le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre des communes (PROC) a déjà entendu des témoins experts exprimer leurs inquiétudes quant au nombre élevé de diplomates de Pékin en poste au Canada.
Charles Burton, ancien conseiller à l’ambassade du Canada en Chine et aujourd’hui chercheur principal à l’Institut Macdonald-Laurier, a déclaré au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, début février que le grand nombre de diplomates chinois au Canada semblait suspect.
« Je me demande si une proportion importante de la cohorte diplomatique exceptionnellement nombreuse de la Chine au Canada n’est pas principalement engagée dans le travail du Front uni, des agents de surveillance impliqués dans le trafic d’influence, la désinformation et la coercition », a déclaré M. Burton le 7 février, notant que les chiffres du AMC comptaient à l’époque 146 diplomates chinois accrédités au Canada.
Devant la même commission, l’ancien ambassadeur du Canada en Chine, David Mulroney, a déclaré qu’Ottawa « doit être prêt à expulser les diplomates chinois impliqués dans des activités d’ingérence ou de harcèlement ».
« Notre incapacité à le faire ne fait qu’encourager une ingérence de plus en plus effrontée », a-t-il ajouté. « Cela déclenchera des représailles, mais nous devons faire comprendre que l’expulsion est la conséquence inévitable d’un tel comportement hostile ».
Après que la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré Zhao persona non grata le 8 mai, le député libéral et président de la commission de la défense nationale de la Chambre des communes, John McKay, a déclaré qu’il s’attendait à ce que d’autres expulsions suivent.
« Je m’attends à ce que d’autres diplomates soient expulsés d’une manière ou d’une autre », a déclaré M. McKay à NTD, un média frère d’Epoch Times, lors de l’événement « Taiwan Night in Ottawa » le 10 mai.
« Ces personnes n’ont rien à voir avec des diplomates », avait-il déclaré auparavant. « Ils ne cherchent pas vraiment à vous persuader. Ce qui les intéresse, c’est de vous intimider ».
Isaac Teo a contribué à cet article.
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