Pékin serait parvenu à recruter l’un des plus grands physiciens du Royaume-Uni et l’un des principaux experts dans le domaine des systèmes gazeux, liquides et solides, un domaine crucial pour la recherche sur les avions hypersoniques.
Zhang Yonghao, qui a travaillé au Royaume-Uni pendant plus de 20 ans dans des universités de premier plan, a également occupé la chaire de thermodynamique et de mécanique des fluides pour le groupe Weir à l’université de Strathclyde.
À partir de 2020, il est également devenu titulaire de la chaire Jason Reese de mécanique des fluides multi-échelle à l’université d’Édimbourg.
Au Royaume-Uni, obtenir une chaire de professeur est le rang académique le plus élevé qui soit. Il s’agit d’un titre prestigieux qui n’est attribué qu’aux personnes ayant apporté une contribution importante à leur domaine de recherche.
Un expert comme M. Zhang aurait pour fonction d’aider Pékin à accélérer ses programmes hypersoniques, notamment grâce à son expérience de la dynamique des gaz raréfiés et de la mécanique des fluides à plusieurs échelles.
Selon le South China Morning Post (SCMP), le contrat de M. Zhang avec l’Institut de mécanique de l’Académie chinoise des sciences aurait débuté immédiatement après son départ de l’université d’Édimbourg, en octobre 2022.
Selon l’Institut de mécanique, l’expérience de M. Zhang en matière d’organisation de projets à grande échelle et de gestion d’équipes serait précieuse pour coordonner les efforts des chercheurs, rapporte le SCMP.
L’hypersonique, nouvel enjeu de la guerre moderne
Actuellement, la Russie, les États-Unis et la Chine sont engagés dans une course à la création des armes hypersoniques les plus avancées.
Certains déplorent que les États-Unis soient à la traîne par rapport à la Russie et à la Chine dans ce domaine. A l’heure actuelle, les Etats-Unis ont lancé avec succès leur premier missile hypersonique, l’AGM-183A Air-launched Rapid Response Weapon (ARRW) à partir d’un bombardier B-52H Stratofortress, alors qu’il était en vol, selon un communiqué de presse datant du mois de décembre 2022.
Selon l’armée de l’air américaine, le missile peut se déplacer à plus de cinq fois la vitesse du son.
De son côté, Pékin a révélé en 2021 avoir lancé une arme hypersonique qui a réussi à faire un tour du monde complet avant d’atteindre sa cible. De même, la Russie a déclaré avoir utilisé des missiles hypersoniques lors d’une opération de destruction d’un gigantesque site de stockage souterrain qui abritait des missiles et des munitions pour avions dans la région d’Ivano-Frankivsk, en Ukraine.
L’Occident s’inquiète des recrutements chinois
Le recrutement de M. Zhang intervient après qu’il a été révélé que Pékin recrutait d’anciens pilotes de chasse des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie pour former ses propres pilotes aux techniques de combat aérien occidentales.
Selon une alerte du ministère britannique de la défense, jusqu’à 31 anciens pilotes militaires britanniques ont été recrutés par Pékin pour former les pilotes de son Armée populaire de libération à l’utilisation de jets rapides, tels que le Typhoon, le Jaguar, le Harrier et le Tornado, en Afrique du Sud.
Un porte-parole du ministère de la défense a déclaré : « Nous prenons des mesures décisives pour mettre fin aux programmes de recrutement chinois qui tentent de débaucher des pilotes en service et d’anciens pilotes des forces armées britanniques pour former le personnel de l’Armée populaire de libération en République populaire de Chine ».
« Tous les membres du personnel, anciens et actuels, sont déjà soumis à la loi sur les secrets officiels (Official Secrets Act), et nous sommes en train de réviser l’utilisation des contrats de confidentialité et des accords de non-divulgation pour l’ensemble du secteur de la défense. En même temps, le nouveau projet de loi sur la sécurité nationale (National Security Bill) créera des outils supplémentaires afin d’être à la hauteur des défis contemporains en matière de sécurité, y compris celui-ci ».
Entre-temps, le ministre australien de la défense, Richard Marles, a annoncé l’ouverture d’ une enquête sur la question des recrutements chinois.
Dans un courriel adressé à Epoch Times, il a déclaré qu’il avait « demandé au ministère [de la Défense] d’enquêter sur ces allégations et de revenir dans mon bureau avec des conseils précis sur la question. »
« Lorsque notre personnel [des forces de défense australiennes] s’engage dans les forces de défense, il le fait pour servir son pays, et nous lui en sommes profondément reconnaissants », a-t-il déclaré. « Je serais profondément choqué et troublé d’apprendre que des membres du personnel ont été attirés par un chèque de paie d’un État étranger au lieu de servir leur propre pays. »
Un pilote de chasse américain toujours détenu en Australie pour faits de conspiration
À l’heure actuelle, un seul Australien fait l’objet d’une enquête pour ses liens avec Pékin.
L’ancien pilote de chasse américain Daniel Edmund Duggan est accusé de complot en vue d’exporter illégalement des services de défense vers la Chine. Il est également accusé d’avoir enfreint la loi américaine sur le contrôle des exportations d’armes (Arms Export Control Act), selon un acte d’accusation datant de 2017 qui a été dévoilé par un tribunal de district américain à Washington le 9 décembre, selon Reuters.
L’accusé, qui détient la double nationalité américaine et australienne, a été arrêté en octobre 2022 dans la ville d’Orange, en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie.
Il a servi dans le golfe Persique lors des opérations au Koweït et a été membre de la marine espagnole, où il a piloté toute une série d’avions militaires, notamment le Harrier AV-8B « Jump Jet », le T2C Buckeye, le A4J « Skyhawk », le Hawk et le Mig29. Il aurait également travaillé comme instructeur tactique principal pour les armes et les tactiques, le combat aérien et le vol à basse altitude.
Les autorités américaines accusent M. Duggan d’avoir enfreint les lois américaines sur le contrôle des armements lorsqu’il a accepté de former des pilotes militaires chinois à l’atterrissage sur porte-avions à trois reprises entre 2010 et 2012.
L’acte d’accusation cite également trois co-conspirateurs dont les identités n’ont pas été révélées, ressortissants du Royaume-Uni, d’Afrique du Sud et de Chine. Ceux-ci seraient cadres dans une « académie de vol d’essai qui est basée en Afrique du Sud mais est également présente en République populaire de Chine ». Un ressortissant chinois qui aurait acquis des informations militaires pour l’armée chinoise est également concerné par cet acte d’accusation.
Il a également été allégué que M. Duggan a été engagé par ce même ressortissant chinois pour offrir ses services à une entreprise publique en Chine et procéder à l’évaluation des pilotes stagiaires de l’Armée populaire de libération, tester les équipements de l’aviation navale et dispenser des instructions sur les tactiques liées à l’atterrissage des avions sur les porte-avions.
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