Les autorités sanitaires chinoises ont affirmé que la saison grippale de cette année était moins sévère que celle de l’année dernière. Cependant, des experts médicaux ont exprimé des réserves quant à la transparence des autorités vis-à-vis de la situation.
Des habitants de quatre villes ont partagé avec Epoch Times leurs préoccupations quant à une hausse des infections respiratoires dans leur famille et leur communauté.
Certains soupçonnent que leurs symptômes grippaux pourraient en fait être dus au Covid-19. Ils craignent que les médecins aient reçu pour instruction de ne pas établir de tels diagnostics, compte tenu que les autorités ont déclaré que la pandémie a été vaincue il y a près de deux ans.
À Shenyang, dans le nord de la Chine, une femme nommée Xu s’est inquiétée de l’afflux de patients souffrant de maladies respiratoires pendant les vacances du Nouvel An lunaire, surchargeant les hôpitaux.
« Je me sens mal et je n’ai pas encore récupéré. L’hôpital a dit que j’avais contracté la grippe A, mais je pense que c’est plutôt le Covid-19 », a déclaré Xu à Epoch Times le 7 février. Elle s’est inquiétée de la vitesse à laquelle le virus avait circulé au sein de la population cette fois. Son fils, sa belle-fille et leur fille d’âge scolaire avaient tous été malades. « Les autorités dissimulent l’ampleur de l’épidémie », a-t-elle dit.
Le bilan de la grippe remis en question
Le principal organisme de santé chinois a admis qu’il y avait eu une recrudescence des cas de maladies respiratoires infectieuses. Cependant, il a affirmé que le taux de grippe était en baisse.
Lors de la dernière réunion d’information du régime, les responsables de la Commission nationale de la santé (CNS) ont réitéré que l’ampleur et l’intensité de la propagation des maladies infectieuses respiratoires cette année sont inférieures à celles observées durant la saison hivernale précédente.
« Aucune nouvelle maladie infectieuse n’a été détectée », a déclaré Mi Feng, porte-parole du CNS, aux journalistes le 17 janvier, avant les vacances du Nouvel An lunaire. Il a attribué les infections actuelles à une combinaison de virus connus, principalement ceux de la grippe. Aucune donnée n’a été fournie au cours de la réunion d’information.
Le nombre de personnes atteintes du virus de la grippe ou du Covid-19 cette année demeure inconnu. Selon un rapport mensuel du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC), les derniers chiffres font état de 112 infections par le Covid-19 et de sept décès en décembre 2024. Depuis décembre 2022, après la divulgation d’un enregistrement d’une réunion interne de la CNS révélant que les infections au Covid-19 étaient bien plus importantes que ne l’indiquaient les données officielles, l’organisme de réglementation sanitaire principal a cessé de publier des données quotidiennes sur le Covid-19 et a transféré les mises à jour sur le Covid-19 à sa division secondaire, le CDC.
Dans un rapport distinct, le CDC a fait état de 1,5 million de cas de grippe en décembre dernier, qui ont entraîné sept décès.
Des experts médicaux ont remis en question l’exactitude des données sur la grippe.
« Le taux de mortalité est certainement sous-estimé », a déclaré dans une entrevue accordée à Epoch Times, Sean Lin, virologue et ancien directeur de laboratoire à la division des maladies virales de l’Institut de recherche de l’armée américaine Walter Reed.
Le décompte officiel signifie qu’en Chine, pour 100.000 personnes ayant contracté la grippe, une seule est décédée, ce qui contraste avec les taux beaucoup plus élevés observés aux États-Unis, où 5 à 10 personnes sur 10.000 décèdent, d’après l’analyse de Sean Lin.
« Étant donné le niveau [élevé] de pollution de l’air en Chine et le grand nombre de fumeurs, le nombre de personnes souffrant de maladies respiratoires sous-jacentes doit être important. Le nombre de décès dus à la grippe doit donc être beaucoup plus élevé que ce qui a été rapporté », a déclaré M. Lin.
Le docteur Dong Yuhong, spécialiste des maladies infectieuses, s’est également inquiété de l’absence de données détaillées disponibles, les qualifiant d’essentielles pour prévenir les futures épidémies et pandémies.
Il a rappelé qu’il y avait souvent un écart notable entre les chiffres officiels et les témoignages des travailleurs de première ligne, du personnel des crématoriums et des habitants sur le terrain lors des précédentes vagues de Covid-19.
![](https://www.epochtimes.fr/assets/uploads/2025/02/Sans-titre-35-600x422.jpg)
Le régime chinois a fait l’objet de nombreuses critiques pour avoir caché des informations relatives au Covid-19. Ces critiques remontent presque au début de la pandémie, qui est apparue pour la première fois dans la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine, à la fin de l’année 2019. À l’époque, le régime a dissimulé l’ampleur réelle de l’épidémie et a muselé les personnes qui cherchaient à la signaler, ce qui a permis à des foyers régionaux de se transformer en pandémie mondiale.
Selon M. Dong, si les données sanitaires chinoises étaient plus fiables, la communauté internationale serait mieux informée sur la situation réelle du pays.
« Les statistiques réelles sont cruciales pour prévenir les épidémies. Elles nous éclairent sur l’étendue d’une épidémie et nous permettent d’évaluer l’efficacité de nos mesures de lutte », a affirmé M. Dong à Epoch Times.
Inquiétudes de la population
Les citoyens chinois semblent sceptiques quant à l’optimisme de Pékin concernant la saison des infections hivernales, certains adoptant une attitude prudente.
Un homme travaillant dans le centre industriel de Guangdong a affirmé qu’il n’était pas retourné chez lui pour célébrer le Nouvel An, une des fêtes les plus importantes en Chine, qui tombait cette année le 29 janvier. Il s’est dit préoccupé par les infections dans sa ville natale de Xuchang, située à plus de 1300 kilomètres, car on lui a fait savoir que la situation était « grave ».
« [Les infections] sont toujours causées par le Covid-19 », a affirmé cet homme surnommé Shao à Epoch Times le 5 février. « Les hôpitaux sont bondés […] de nombreuses personnes sont décédées récemment et le crématorium est très fréquenté. » Shao s’est plaint d’avoir manqué les funérailles de son oncle, qui venait tout juste de mourir. Selon lui, son oncle, jusque-là en parfaite santé, avait perdu de sa vitalité après avoir reçu le vaccin chinois contre le Covid-19 il y a deux ans. Il a finalement succombé à une pneumonie à « poumon blanc ».
Une enseignante de danse de Pékin, qui s’est exprimée sous couvert d’anonymat par crainte de représailles, a partagé la même émotion que Shao. Elle a fait un portrait inquiétant de la grippe saisonnière, qu’elle a décrite comme étant « très sérieuse », plusieurs de ses élèves ayant été malades et ayant développé des symptômes grippaux. La grippe de type A et le virus HMPV, une infection ayant récemment attiré l’attention de la communauté internationale, ont été principalement diagnostiqués, bien qu’« en privé, tout le monde disait qu’il s’agissait du Covid-19 », a-t-elle déclaré.
L’enseignante a rappelé l’histoire d’un proche, un jeune homme décédé quelques jours seulement après avoir contracté la grippe. Elle a affirmé ne pouvoir s’empêcher de suspecter le vaccin chinois contre le Covid-19 d’avoir joué un rôle, puisque le jeune homme était auparavant en bonne santé et qu’il ne souffrait d’aucune affection sous-jacente.
Dans la province centrale de l’Anhui, un homme d’âge moyen a confié que son enfant et sa mère étaient aussi malades. Dans sa ville, il a appris que de nombreuses personnes infectées présentaient des symptômes graves.
« Ils disent que c’est juste une grippe », a affirmé à Epoch Times l’homme qui a voulu garder l’anonymat par crainte de représailles, « mais après avoir pris des médicaments contre la grippe, leurs symptômes ne se sont pas du tout améliorés ».
Il a affirmé croire qu’un « nouveau virus » circulait, mais qu’on le confondait avec une variante mutante du Covid-19. Néanmoins, « toutes ces nouvelles [informations] ont été dissimulées », a-t-il déclaré.
Luo Ya et Xiong Bin ont collaboré à la rédaction de cet article.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.