Selon une nouvelle étude, Pékin exploite habilement les organisations internationales pour optimiser son influence croissante. Si ses contributions financières à destination de ces organisations semblent accessoires et anecdotiques, elles sont en réalité stratégiques et servent à avantager le régime.
Le régime chinois se présente comme un membre responsable de la communauté internationale. Pourtant, il commet de multiples génocides (selon la définition même du terme « génocide » qu’en donne l’ONU). Par ailleurs, il réitère régulièrement toutes sortes de provocations militaires. Enfin, il exploite les instances démocratiques des organisations internationales tout en refusant la démocratie à ses propres citoyens.
Selon un nouveau rapport publié par le think tank Center for Global Development (CGD), chacune des contributions chinoises est étroitement contrôlée par Pékin. Elles ne sont pas aléatoires comme le sont les dons, beaucoup plus importants mais moins stratégiques, des démocraties mondiales. Elles sont optimisées au bénéfice de Pékin, et ne servent jamais les objectifs plus larges de la communauté internationale.
L’ONU devrait promouvoir les droits de l’homme et la démocratie, mais l’agence est instrumentalisée par le Parti communiste chinois (PCC). Ainsi refuse-t-elle de reconnaître la souveraineté de Taïwan, le véritable archétype d’une Chine démocratique. Ainsi soutient-elle les objectifs totalitaires du régime sous couvert de « paix et de développement ».
Pour Pékin, la « paix » est synonyme de liberté totale pour violer les droits de l’homme, pour s’approprier le territoire de ses voisins sans ripostes de la part du monde libre. Quant au « développement » mondial, il est, pour le régime, synonyme d’hégémonie économique chinoise et de recul de ses principaux concurrents géopolitiques, les États-Unis, l’Europe, le Japon et l’Inde.
Comme le notent les auteurs du CGD, la Chine « est devenue l’un des principaux donateurs des institutions et des fonds multilatéraux consacrés aux infrastructures et à l’agriculture, mais ses contributions destinées au bien des populations, au climat ou la santé mondiale, restent disproportionnellement faibles ».
La Chine est la deuxième plus grande économie du monde. Toutefois, elle se classe généralement entre le 10e et le 30e rang en termes de financement des institutions multilatérales. Pékin a une part de vote croissante au sein de ces institutions, mais il dispose de ses « dons » et de ses prêts pour réaliser ses objectifs d’exportation ou mener des opérations d’influence mondiale.
« Les entreprises chinoises, dont beaucoup sont particulièrement compétitives dans le secteur des infrastructures coûteuses, ont particulièrement bien réussi à percer le marché des BMD [banques multilatérales de développement] », selon Scott Morris, Rowan Rockafellow et Sarah Rose, cosignataires du rapport.
En 2015, le dirigeant du PCC, Xi Jinping, a créé le « Fonds d’aide à la coopération Sud-Sud ». Doté de 2,67 milliards d’euros, ce fonds engage les acteurs multilatéraux à mettre en œuvre le programme de développement durable de l’ONU. Toutefois, entre 2013 et 2018, 91 % des projets achevés concernaient des infrastructures publiques et économiques gérées par Pékin dans le cadre de son Initiative ceinture et route (ICR). L’ICR permet à la Chine de prendre l’avantage (commercial et stratégique) sur les nations du monde entier tout en exportant son excédent de production industrielle.
Les industries chinoises polluantes et subventionnées des secteurs du fer, de l’acier et des bâtiments préfabriqués sont en surproduction. Toutefois, l’ONU, en contradiction avec sa propre Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, assiste le régime chinois dans sa conquête des marchés.
En 2017, le ministère chinois des Finances a signé un accord avec cinq banques multilatérales de développement pour promouvoir la connectivité, cadrant avec les ambitions du régime de déployer une infrastructure 5G permettant de renforcer ses services de renseignement.
Récemment l’OMS a lancé l’initiative COVAX. Dans le cadre de cette initiative, de nombreux pays se sont engagés à faire des dons en vaccins et en espèce afin de soutenir les campagnes de vaccination des pays les plus pauvres. La Chine, pour sa part, n’a fait aucun don. Par contre, elle a réussi à mettre à profit l’initiative pour s’assurer d’énormes bénéfices. Ainsi le programme du dispositif COVAX consiste, entre autres, à acheter 550 millions de vaccins aux entreprises pharmaceutiques chinoises jusqu’à la mi-2022. Ceci, malgré le fait que le PCC ait dissimulé le Covid-19 au début de la pandémie, et en dépit de l’efficacité médiocre des vaccins fabriqués en Chine.
Dans l’ensemble, la Chine bénéficie de manière disproportionnée des accords multilatéraux, avec peu de contributions financières en contrepartie. C’est pourtant la deuxième plus grande économie du monde. Par exemple, la Banque asiatique de développement (BAD) a investi 38,5 milliards d’euros dans le développement de la Chine. Toutefois, en plus des souscriptions au capital d’environ 8,76 milliards d’euros, Pékin n’a cofinancé qu’à hauteur de 5,4 milliards d’euros les projets de la BAD.
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a permis à la Chine d’adhérer à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, ce qui a facilité son développement économique et la modernisation de son armée. En 2010, le PNUD a également soutenu le programme de « coopération » Sud-Sud promu par Pékin, favorisant les votes conformes aux objectifs du PCC à l’Assemblée générale des Nations Unies. En 2016, le PNUD a soutenu l’Initiative ceinture et route, qui facilite les exportations de la Chine et sa mainmise sur les ports mondiaux servant son expansion navale.
Du fait des génocides perpétrés par le régime communiste contre les Ouïghours, les Tibétains et les pratiquants de Falun Gong, ainsi que la belligérance militaire croissante de Pékin à l’encontre des démocraties, tous ceux qui soutiennent la démocratie et les droits de l’homme doivent s’opposer à l’instrumentalisation par Pékin des institutions internationales.
Pour mettre un terme à l’influence délétère du régime, les principaux acteurs du système international, dont les États-Unis, l’Union européenne, le Japon et l’Inde, doivent admettre qu’il faut rejeter la présence de Pékin à la table des négociations internationales.
Ce qui était autrefois un geste amical d’inclusion et d’engagement envers la Chine est aujourd’hui une complicité inacceptable qui permet au régime chinois d’exploiter les institutions internationales démocratiques à des fins hostiles allant à l’encontre des valeurs démocratiques.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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