Le régime communiste chinois semble se faire des ennemis partout. Les politiques commerciales agressives et déloyales de la Chine ont déjà sapé sa soi-disant « attitude bienveillante » aux États-Unis, en Europe et au Japon, qui ont tous élevé les barrières commerciales contre les produits chinois. La future administration Trump imposera probablement davantage de barrières.
Aujourd’hui, la Chine est confrontée à des plaintes similaires et à des réactions négatives de la part des pays en développement d’Asie et d’Amérique latine que l’on appelle les « pays du Sud ». En plus des plans d’imposition de tarifs douaniers additionnels de Donald Trump annoncés, cela place la Chine dans une situation économique difficile et laisse présager des difficultés encore plus grandes alors que Pékin tente de remettre son économie sur les rails.
Les difficultés croissantes avec les pays du Sud découlent d’une série d’erreurs politiques commises par l’État-parti chinois, tant au niveau national qu’international. Celles-ci ont commencé avec la pandémie du Covid-19 et la crise immobilière qui l’a rapidement suivie. La pandémie a fait reculer l’économie, mais le plus grand dommage a été causé par la politique du zéro Covid, qui a maintenu les confinements et les quarantaines en Chine longtemps après la réouverture du reste du monde.
Cette longue période de restrictions a largement contribué à saper la sécurité des entreprises privées et des travailleurs chinois en ce qui concerne leur capacité à gagner régulièrement de l’argent et a entraîné une réticence générale à dépenser. À cette erreur s’est ajoutée la réticence de Pékin à réagir à la faillite de plusieurs promoteurs immobiliers à partir de 2021.
L’inaction des autorités a permis à cette situation d’avoir un impact négatif sur la finance et l’économie chinoises en général. Les autorités ont transformé un problème en une crise grave, en bloquant la construction et en réduisant la valeur des biens immobiliers et, par conséquent, la richesse des ménages – ce qui a réduit davantage les dépenses de consommation des Chinois et les dépenses d’investissement des entreprises privées.
Incapable de relancer l’économie en faisant redémarrer la consommation et l’investissement des entreprises privées, le régime chinois a commis une autre erreur politique. Il a décidé d’investir massivement dans certaines entreprises manufacturières d’État. Face à l’atonie des dépenses de consommation, de construction et d’investissement des entreprises locales, cette capacité de production excédentaire a contraint la Chine à chercher à exporter. Cette démarche a échoué en raison d’une autre erreur politique.
Comme l’État-parti a refusé par le passé de négocier honnêtement avec les grandes économies développées qui se plaignaient de ses pratiques commerciales déloyales, les États-Unis, l’Europe et le Japon ont pris des mesures pour limiter les échanges commerciaux avec la Chine. Cette situation a contraint Pékin à se tourner vers les pays du Sud pour y écouler ses excédents de production. Mais aujourd’hui, ces nations commencent à se rebiffer, tout comme l’ont fait les États-Unis, l’Europe et le Japon. En effet, les plaintes de ces économies en développement ressemblent beaucoup à celles formulées par les hommes d’affaires, les syndicats et les hommes politiques des pays développés.
Les plaintes concernant les produits chinois sont devenues monnaie courante dans les pays en développement. Les données du Fonds monétaire international montrent une augmentation de 19 % des ventes chinoises à ces pays depuis le début de l’année 2022, contre une croissance de seulement 11 % des ventes de ces pays à la Chine. Depuis 2021, l’excédent commercial de la Chine avec les pays en développement a augmenté de 56 %.
Dans l’ensemble des pays du Sud, les hommes d’affaires et les autorités gouvernementales expliquent que les importations chinoises ont mis des gens au chômage et poussé les entreprises locales à fermer leurs portes ou à procéder à des coupes drastiques. La Thaïlande, par exemple, attribue aux importations chinoises la fermeture de 1700 usines. Des recherches menées par le groupe financier Kiatnakin Phatra, basé en Thaïlande, ont montré que l’avenir sera encore plus difficile, même avec de nouvelles start-ups.
En Indonésie, le ministère de la Communication a souligné que la communauté des petites entreprises du pays avait terriblement souffert de l’afflux des importations chinoises. Un important fabricant de jouets indonésien de la ville de Surabaya a récemment annoncé qu’il devait réduire ses activités en raison du doublement de la concurrence chinoise depuis 2018. L’Indonésie a bloqué l’entreprise chinoise Temu qui vend des produits chinois directement de l’usine à la porte du consommateur. De plus, ce pays est en train de finaliser l’imposition des droits de douane de 200 % sur les céramiques et les textiles chinois.
Indian Chemicals de l’Inde, dont les bénéfices ont baissé d’environ 30 % par rapport à l’année précédente, se plaint du fait que les produits chinois ont nui à l’entreprise dans son propre pays et l’ont évincée des marchés mondiaux.
Même le Brésil, dont la balance commerciale avec la Chine est encore relativement équilibrée, se plaint du fait que l’acier chinois, fabriqué à partir de minerai de fer brésilien, revient au pays pour freiner les ventes d’acier brésilien. Malgré les relations chaleureuses entre le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et le dirigeant chinois Xi Jinping, le Brésil a augmenté les droits de douane sur l’acier, le fil métallique, les pièces automobiles et les équipements de télécommunications chinois.
Les pays du Sud ont adressé une série de demandes à Pékin ou ont pris des mesures pour limiter les flux de produits chinois. Le Bangladesh et l’Afrique du Sud se sont particulièrement distingués. Ces pays et d’autres économies émergentes ont mis en place un total de 250 droits de douane et mesures de défense commerciale à l’encontre de la Chine. Environ 120 d’entre eux ont été introduits par des nations qui ont rejoint la Chine dans le groupe dit des BRICS (les initiales de ses pays fondateurs – le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud).
D’un point de vue diplomatique, cette situation est particulièrement délicate. Pékin présente la Chine comme un leader des pays du Sud et comme leur défenseur des soi-disant abus des entreprises européennes et américaines. Aujourd’hui, il semble que c’est surtout Pékin qui abuse de ces pays. Face à l’hostilité croissante de l’Europe et de l’Amérique à l’égard du commerce avec le régime chinois et à une situation intérieure apparemment stagnante, Pékin est confronté à un grand problème. Cela ne laisse pas entrevoir une amélioration rapide des perspectives économiques de la Chine.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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