La persécution du Falun Gong, qui a débuté en juillet 1999 en Chine, se poursuit encore aujourd’hui. Des documents internes du Parti communiste chinois (PCC) ayant fait l’objet d’une fuite indiquent que Pékin renforce le contrôle de son système politique et juridique tout en poursuivant la persécution.
Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une ancienne pratique spirituelle chinoise consistant en des exercices de méditation lents et des enseignements moraux qui encouragent l’authenticité, la bienveillance et la tolérance dans la vie quotidienne. Sa popularité a atteint son apogée à la fin des années 1990 en Chine, avec 70 à 100 millions de pratiquants, selon les estimations officielles.
La principale agence de sécurité du PCC, la Commission des affaires politiques et juridiques (PLAC), est un gigantesque et puissant réseau de répression. C’est le principal outil de la persécution du Falun Gong par le PCC. Le pouvoir de la PLAC, ainsi que son niveau de corruption, n’ont cessé de croître à mesure que la persécution se poursuit.
Le tout premier Règlement de la PLAC
En janvier 2019, le « Règlement de la PLAC », présenté comme le tout premier ensemble de règlements pour la PLAC par les médias d’État chinois, a été publié. Il se compose de trois parties, dont seule la première, « Règlement du travail politique et juridique du PCC », a été rendue publique.
La deuxième partie, « Règlement interne de la PLAC », comprend 39 sections. La troisième partie, « Règlement interne top secret de la PLAC », comprend 42 sections.
Epoch Times a obtenu un document de 161 pages (pdf) qui comprend les deux premières parties et l’index de la troisième partie, désignée « top secrète ».
La partie top secrète est divisée en « sécurité politique », « stabilité sociale » et « affaires juridiques ». Sept des 17 articles de la rubrique « sécurité politique » sont directement liés à la surveillance et à la « transformation » des pratiquants de Falun Gong. Dans le langage du PCC, « transformer » les pratiquants de Falun Gong signifie les forcer à signer des documents qui les engagent à renoncer à leur croyance et à la discréditer publiquement, selon FalunInfo.net.
D’après les médias d’État, Pékin a envoyé des équipes d’inspection dans tout le pays pour vérifier la mise en œuvre du Règlement de la PLAC par les PLAC des provinces et des municipalités. D’après le dirigeant du PCC, Xi Jinping, dans l’exercice de ses fonctions politiques et juridiques, le système PLAC doit garantir le « leadership absolu » du PCC.
Tâches à accomplir pour mener à bien la persécution
Un autre document de 76 pages (pdf), qui a fait l’objet d’une fuite au sein de la Ville de Tieling, dans la province du Liaoning, offre quelques détails sur la section la plus secrète du Règlement de la PLAC. Daté d’avril 2020, il comprend une série de tableaux détaillant des tâches quantifiables pour « maintenir la sécurité politique ». Ces tâches, qui visent principalement les pratiquants de Falun Gong, doivent être exécutées par la PLAC municipale et le bureau de la sécurité publique.
Le principal facteur de quantification est le « taux de transformation », mesuré par le nombre de pratiquants de Falun Gong qui ont signé un document indiquant qu’ils renonçaient à cette pratique. Le taux de transformation est traduit en points pour les agences, et directement lié à leurs primes et compensations.
Les cas de persécution dans la province du Liaoning
La province chinoise du Liaoning, dans le nord-est du pays, est connue pour sa persécution musclée du Falun Gong, selon Minghui.org, un site Web basé aux États-Unis qui documente la persécution du Falun Gong par le PCC.
Le Bureau de la sécurité publique de la Ville de Tieling a été dirigé par Wang Lijun pendant huit ans. Monsieur Wang est ensuite devenu maire adjoint et chef de la police de Chongqing, la plus grande des quatre municipalités chinoises sous contrôle direct.
En février 2012, Wang Lijun s’est réfugié dans un consulat américain avec des documents compromettants sur son patron Bo Xilai. Cet événement a déclenché un procès pour meurtre, ce qui a occasionné une avalanche dans le système de la PLAC, entraînant la purge de Bo Xilai et Zhou Yongkang, les chefs de la PLAC.
En 2002, lorsque Wang était chef de la police de Tieling, il a ordonné l’arrestation d’un groupe de pratiquants de Falun Gong qui rassemblaient secrètement des vidéos de persécutions dans les prisons et les camps de travail locaux. Ces vidéos étaient censées être envoyées à l’étranger. Grâce à l’écoute des téléphones portables, la police a arrêté les pratiquants concernés et confisqué les vidéos. Sous les ordres de Wang, la police a brutalement torturé les pratiquants. Selon un article de minghui.org, Wang a déclaré qu’il s’agissait d’une affaire importante et que la police serait largement récompensée.
Yin Liping, une pratiquante de Falun Gong originaire de Tieling, fait partie des personnes arrêtées et torturées. Avant de quitter la Chine, elle a été arrêtée et incarcérée six fois à Tieling et dans d’autres villes de la province du Liaoning.
En avril 2001, Yin et huit autres pratiquantes de Falun Gong qui refusaient d’être transformées ont été secrètement transférées du camp de travail de Masanjia vers un autre camp de travail réservé aux hommes. Les pratiquantes ont été envoyées dans des pièces séparées où plusieurs détenus masculins les attendaient. Les gardes du camp de travail ont donné le feu vert aux détenus masculins pour faire ce qu’ils voulaient. Après des jours d’abus sexuels ininterrompus, certaines pratiquantes sont mortes, d’autres ont développé des troubles mentaux et d’autres encore ont été blessées de façon permanente. Yin a temporairement perdu la mémoire et a souffert de troubles mentaux.
Yin a survécu. Lorsqu’elle était dans le camp de travail, Yin a fait la promesse à d’autres pratiquantes que si l’une d’entre elles pouvait en sortir vivante, celle-ci exposerait ces crimes odieux au monde entier. Et c’est ce qu’elle fait depuis 2016, lorsqu’elle est arrivée aux États-Unis en demandant l’asile.
Le 14 avril 2016, 15 ans après avoir été jetée dans les cellules de la prison des hommes, elle a témoigné au Congrès lors de l’audition sur « Le recours généralisé à la torture en Chine ». Son témoignage écrit est disponible ici (pdf).
Les pratiquants de Falun Gong continuent de dévoiler la vérité en Chine
Malgré la persécution, les pratiquants de Falun Gong en Chine continuent de clarifier les faits auprès du public. Epoch Times a obtenu plusieurs documents de la province du Liaoning datés de 2012 à 2019.
L’un des documents (pdf) parle de la façon dont la Ville de Linghai gère les documents relatifs au Falun Gong. Le gouvernement municipal alloue des fonds spécifiques à chaque district de la ville pour faire retirer les documents relatifs au Falun Gong des lieux publics.
Le document indique que chaque année, environ 18 000 $ sont alloués à l’achat d’outils et à l’embauche de personnes pour retirer les documents relatifs au Falun Gong. Des équipes spécialisées dans l’arpentage des quartiers et le retrait des documents ont été créées. Par exemple, en cinq jours, elles ont mobilisé environ 300 personnes dans une zone résidentielle et ont retiré 102 slogans muraux, 1 790 affiches, 28 CD, 24 bannières, 145 brochures et 124 livrets, selon le document.
Li Linyi, commentateur d’Epoch Times, a déclaré qu’en dépit de la persécution du Falun Gong qui dure depuis 22 ans, ces documents internes montrent que le Falun Gong n’a pas été supprimé et que l’on peut encore trouver des documents sur le Falun Gong dans toute la Chine.
À plusieurs reprises, le gouvernement américain et a adopté des résolutions condamnant les actions du PCC et appelé à la fin de la persécution.
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