Pétition et large médiatisation pour tenter de sauver Rillette, un sanglier menacé d’euthanasie

Par Emmanuelle Bourdy
12 décembre 2024 10:10 Mis à jour: 12 décembre 2024 13:16

Élodie Cappé, qui réside à Chaource (Aube), avait trouvé un marcassin dans ses poubelles en avril 2023. Si elle ne s’en était pas occupée, la pauvre bête, livrée à elle-même, serait morte de froid et de faim. Depuis, elle lui fournit tous les soins nécessaires et la laie vit entourée d’autres animaux. Mais les autorités menacent de l’euthanasier car il est interdit par la loi de détenir un animal sauvage chez soi.

L’affaire de Rillette a été relayée dans divers médias et de nombreux réseaux sociaux ont mis en avant les hashtags #SauvezRillette et #Vivreensemble. Une forte mobilisation a vu le jour, le but étant de sauver cette laie de la mort. Même si pour l’heure rien n’est entériné : Élodie Cappé, éleveuse au sein de la ferme équine Saint-Clair à Chaource, espère obtenir gain de cause.

De nombreux soutiens pour le hashtag #SauvezRillette

Lorsqu’Élodie a découvert le petit animal sauvage au milieu de ses poubelles, elle s’en est naturellement occupé, relate France 3 Champagne-Ardenne. Elle l’a notamment fait vacciner et lui a construit un enclos de 1200 m², conformément aux règles de la législation française.

Mais aujourd’hui, les autorités souhaitent lui retirer la laie pour la faire euthanasier, mettant en avant des raisons de sécurité étant donné qu’il s’agit d’un animal sauvage. Pour l’éleveuse, une telle perspective est totalement impensable.

L’affaire a été largement médiatisée, notamment grâce à Julien Courbet qu’Élodie Cappé a contacté. L’éleveuse a d’ailleurs été invitée sur le plateau de son émission Ça peut vous arriver, ce mardi 10 décembre.

De surcroît, une pétition a été lancée sur Change.org par Gloria Jourdain. Celle-ci a déjà recueilli près de 15.000 signatures. En parallèle, les hashtags #SauvezRillette et #vivreensemble ont été lancés sur les réseaux sociaux X et Instagram. En conséquence, de très nombreux internautes ont apporté leur soutien à la jeune femme, tentant à faire plier les autorités locales dans leur décision.

Aucun parc ne peut l’accueillir

La sénatrice de l’Aube, Vanina Paoli-Gagin, s’est également mobilisée en plaidant pour cette cause auprès des administrations et instances politiques. Elle a souligné auprès de France 3 qu’une procédure judiciaire était en cours. « Il faut garder la séparation des pouvoirs prévue par la Constitution : je ne peux pas interférer. Je peux relayer, juste demander aux services de l’État si les analyses rendues par rapport aux conditions de détention de cet animal par madame Cappé ont été respectées », a-t-elle signifié.

Gloria Jourdain, qui est agente immobilière et responsable associative, a expliqué à France 3 que la maîtresse de Rillette avait fait une déclaration en préfecture mais que celle-ci « lui a été refusée ». « Elle a essayé trois fois, pris un avocat : trois refus. Elle s’est aussi renseignée auprès des parcs animaliers. Mais aucun ne peut l’accueillir. Il est trop proche de l’Homme. Alors si aucun parc ne peut l’accueillir, ce sera l’euthanasie », s’est-elle désolée.

« Ils m’ont dit : plombez-la, ça ne sert à rien »

Nos confrères ont également contacté Élodie Cappé, qui leur a assuré avoir « appelé tous les organismes » mais ces derniers n’ont eu de cesse de se renvoyer la balle. « Ils m’ont dit : plombez-la, ça ne sert à rien. Il fallait lui trouver une place dans un parc, mais personne n’en voulait. Et maintenant, elle est imprégnée de nous », a assuré l’éleveuse. Et d’ajouter : « Elle sait s’asseoir et se coucher. Elle a été élevée avec deux dogues allemands. Elle n’a aucun lien hiérarchique avec un membre de son espèce. […] Elle écoute même mieux qu’un chien ».

De son côté, la préfecture de l’Aube a rappelé ce mardi 10 décembre dans un communiqué que, selon l’article L424-10 du code de l’environnement, « il est interdit de détruire, d’enlever, de vendre, d’acheter et de transporter les portées ou petits de tous mammifères dont la chasse est autorisée ».

Le dossier est désormais entre les mains de l’Office français de la biodiversité (OFB). Le parquet a quant à lui ouvert une enquête. Tout ce que l’on peut espérer, c’est que l’histoire de Rillette se termine bien.

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