Une photographe animalière de l’Arizona a bravé la chaleur du désert et le risque d’être mordue par un serpent pour prendre d’incroyables clichés de majestueux chevaux sauvages.
Susan Goudge, 74 ans, est la fille d’un vétéran de la marine américaine et a grandi en déménageant régulièrement à travers tout le pays. Aujourd’hui, elle vit avec son mari non loin de la Salt River, un lieu de prédilection pour les chevaux sauvages.
Photographe amateur depuis qu’elle a pris sa retraite en tant que professeur d’anglais dans un lycée, Susan Goudge raconte à Epoch Times : « Je ne savais même pas qu’il y avait des chevaux sauvages aux États‑Unis jusqu’à ce que nous déménagions en Arizona en 2015. Dès que je les ai vus pour la première fois le long de la Salt River, j’ai été intriguée et j’ai commencé à m’y rendre aussi souvent que possible. »
Une randonnée photo pour les chevaux de Salt River implique beaucoup de marche (5 à 8 kilomètres). Les chevaux sauvages dans d’autres endroits sont parfois difficiles à trouver, et nécessitent donc d’abord quelques heures de conduite sur deux pistes dans un véhicule tout‑terrain puis une randonnée depuis la voiture jusqu’au lieu d’observation idéal.
Outre la Salt River, Susan Goudge et son mari voyagent plusieurs fois par an en dehors de l’Arizona pour voir les chevaux sauvages d’Onaqui dans l’Utah, les mustangs sauvages de McCullough Peak, les chevaux de Checkerboard dans le Wyoming et les chevaux du bassin de Sand Wash dans le Colorado.
Susan Goudge utilise une vitesse d’obturation élevée sur ses appareils Sony A1 et Sony A9 afin d’être « prête pour l’inattendu ». Elle utilise également les objectifs Sony 100‑400 mm et 200‑600 mm, et Lightroom pour les petits ajustements en post‑traitement : recadrage des photos, ajustement des ombres et des hautes lumières, et suppression de déchets.
Habituée à patauger dans les rivières pour obtenir de meilleurs angles de prise de vue, elle est toujours préparée et porte un pantalon à séchage rapide, de vieilles chaussures de tennis et des protections contre les serpents. Elle emporte également un tabouret de camping pour les angles bas sur la terre ferme, et pour lui permettre de s’asseoir et de profiter de l’observation des chevaux une fois qu’elle les a trouvés.
« Une action explosive »
Le sujet de Susan Goudge peut être assez imprévisible. « Comme pour tous les animaux sauvages, vous devez respecter votre sujet et garder une distance de sécurité avec lui… Il m’est arrivé de me trouver au mauvais endroit au mauvais moment, et de devoir m’éloigner rapidement, car une action explosive avait éclaté. »
À l’automne 2021, Susan Goudge et un ami étaient assis au bord d’une rivière pour photographier des chevaux dans l’eau lorsque deux étalons célibataires ont fait irruption dans les arbres derrière eux.
« Nous nous sommes tous deux rapidement écartés du chemin, alors que les chevaux commençaient à s’affronter sur la rive rocheuse. L’un des chevaux a perdu pied sur les rochers et est tombé à la renverse. Heureusement, il n’a pas été blessé, et les chevaux ont terminé leur combat et ont poursuivi leur chemin. »
Si Susan Goudge a réussi à déjouer la plupart des risques liés à son passe‑temps, elle a tout de même récemment été victime d’une morsure de serpent. Lors d’une excursion photo impromptue par une chaude matinée d’août, la veille de son départ en vacances à Hawaï, elle s’est aventurée sans ses protections contre les serpents et en a payé le prix.
« J’ai vu un groupe se diriger vers la rivière, alors je me suis précipitée vers l’eau. J’ai senti un coup dur sur le bas de ma jambe et j’ai pensé que j’avais juste marché sur une branche… Mais quand je suis entrée dans l’eau, ma jambe me faisait vraiment mal, et une petite voix me disait de sortir de l’eau et d’aller voir. »
Lorsqu’elle a relevé son pantalon, elle a vu deux petits trous distincts ensanglantés. Cela la chamboulée. Heureusement, il y avait deux amis photographes à proximité et l’un d’eux se trouvait être une ancienne ambulancière.
« Elle a regardé ma blessure, m’a examinée et m’a dit qu’il s’agissait selon elle d’une ‘morsure sèche’, ce qui se produit lorsque le serpent ne libère pas son venin, mais que je devais aller aux urgences pour en être sûre. »
Heureusement, elle s’en est sortie : « Mes protections contre les serpents sont maintenant un élément indispensable dans mon équipement. »
Raconter une histoire
La narration est primordiale pour Susan Goudge, qui s’est tournée vers la photographie après avoir passé des années à faire de la plongée sous‑marine avec son mari et à découvrir un « monde secret » sous la surface.
« Le comportement des créatures océaniques me fascinait, et j’ai réalisé que les photos pouvaient aider à raconter l’histoire de ce comportement. J’ai tellement adoré faire ça que j’ai fait la transition vers la photographie terrestre, et je me suis dédiée à photographier la rue – une fois de plus en utilisant les clichés pour raconter une histoire. »
Après avoir aperçu des chevaux sauvages à Salt River pour la première fois, elle est rapidement passée de la photographie urbaine à la photographie animalière.
Ayant appris auprès d’autres photographes de chevaux sauvages et observé ces derniers pendant plus de sept ans, elle a compris beaucoup de choses sur leur comportement, qu’elle espère transmettre à travers son art.
Les chevaux sauvages, explique‑t‑elle, vivent en formant une « société structurée avec un sens aigu de la famille et des liens affectifs forts. » La taille des « bandes » familiales peut varier d’un couple étalon‑jument à des groupes beaucoup plus importants comprenant un étalon de tête, des juments et un étalon lieutenant, parfois deux.
Les étalons âgés d’environ 3 ans s’émancipent
« C’est la façon dont la nature empêche les croisements », explique Susan Goudge. « Au début, ils ne le comprennent pas et tentent de retourner dans leur bande, mais ils sont chassés par l’étalon de la bande. C’est dur, mais ils rejoignent bientôt d’autres étalons célibataires et forment leur propre bande. »
Après avoir passé quelques années avec d’autres étalons et pratiqué leurs techniques de combat, ils sont prêts à trouver leur propre jument et à créer leur propre groupe.
Depuis qu’elle suit les chevaux sauvages, Susan Goudge a assisté à des myriades de drames. Elle a vu des poulains nouveau‑nés prêts à faire leurs premiers pas, une bande en deuil d’un poulain décédé, et elle s’est prise d’affection pour un poulain qu’elle recherche à chaque fois qu’elle se rend à la même rivière. Elle a également vu des bandes perturbées par des étrangers.
« Une fois, un étalon a perdu sa jument et son poulain au profit d’un autre étalon et essayait de les récupérer. J’ai observé pendant des heures (…) l’étalon d’origine qui les observait de l’autre côté de la rivière, se faisait chasser, revenait encore et encore à la charge. »
Finalement, ils ont tous disparu en bas d’une petite falaise vers la rivière, suivis de près par l’étalon qui les avait volés.
« J’ai entendu un grand vacarme… Puis les bruits d’un cheval qui remontait. J’ai attendu avec impatience de voir quel étalon c’était, et j’ai été heureuse de voir que l’étalon qui avait volé les deux chevaux revenait seul ! La petite famille s’est échappée en traversant la rivière ce jour‑là, et je les ai vus ensemble plusieurs fois par la suite. »
Une des découvertes préférées de Susan Goudge a été une grande étendue désertique où des bandes de chevaux se rassemblent le matin.
« Les jeunes étalons couraient juste pour le plaisir. Ils s’envolaient au‑dessus des cactus bas et couraient à travers les buissons, faisant boucle après boucle. C’était incroyable d’entendre le bruit de leur course et de voir leur crinière onduler derrière eux. J’aime à penser qu’ils éprouvaient autant de joie que nous en les regardant… C’est vraiment ce que signifie être sauvage et libre. »
Susan Goudge partage son travail sur Instagram, où elle a noué des liens avec des abonnés et des collègues photographes et atteint un public large qui l’apprécie énormément.
« Ces chevaux sont des icônes américaines, et sont aimés par de nombreuses personnes dans le monde entier. »
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