Datant de plus de 1300 ans, l’île enchanteresse du Mont-Saint-Michel est l’un des sites les plus fascinants de France. Dès l’an 710 et pendant tout le Moyen Âge, le mont fut couramment surnommé par les clercs « mont Saint-Michel au péril de la mer » (Mons Sancti Michaeli in periculo mari).
L’îlot rocheux, consacré à saint Michel, est situé à un km de la côte nord-ouest du pays, où s’élèvent aujourd’hui l’abbaye du Mont-Saint-Michel en forme de forteresse et un minuscule village, avec un effet à couper le souffle.
S’il ressemble à un lieu de tournage de Game of Thrones, le Mont-Saint-Michel, cher à sa nation, est né au début du VIIIe siècle et est riche en histoire. Bien qu’il s’agisse d’une destination touristique importante, l’île compte une petite population permanente d’environ 25 personnes, y compris les moines et les religieuses de l’abbaye.
Situé dans le département de la Manche, à l’ouest de la Normandie, le mont a été imaginé par l’évêque Aubert d’Avranches qui, en 708, a fait construire un sanctuaire sur le piton rocheux en l’honneur de l’archange Michel, l’être céleste qui a chassé Satan du ciel. La légende veut que l’ange ait rendu visite à l’évêque à trois reprises dans des visions, demandant chaque fois qu’un sanctuaire soit érigé sur le site.
Deux cents ans plus tard, des moines bénédictins ont reçu le site du duc de Normandie et ont commencé à construire lentement une église abbatiale, sous la direction du célèbre roi normand Guillaume le Conquérant. L’abbaye gothique, dont la haute église romane a été achevée au XIe siècle, s’est agrandie en même temps que le village qui l’entourait. À son apogée, le mont comptait 400 habitants.
L’ensemble de cette démarche, où les habitations s’empilent les unes sur les autres dans une analogie structurelle de la société, a été l’un des projets de construction les plus ambitieux du Moyen Âge. Il y a Dieu et l’église au sommet, puis l’abbaye, suivie des grandes salles, des magasins et des habitations et, en bas, les maisons des fermiers et des pêcheurs.
Dans une vidéo de DW Travel, la guide Anne Le Page explique : « Il est difficile de croire qu’ils ont construit de tels bâtiments sur ce monticule. Le Mont-Saint-Michel ressemble à un cône rocheux, une sorte de pyramide. Nous sommes presque au sommet, à 80 mètres au-dessus du niveau de la mer. Essayez d’imaginer ici un système de bateaux plats [se déplaçant] en fonction des marées. Ces bâtisseurs médiévaux ont apporté tous les matériaux de construction sur ces bateaux plats, des barges en fait, de différents endroits en Normandie, et même d’Angleterre. »
La mythologie et la ferveur spirituelle se côtoient autour des hautes tourelles de l’île, attirant pendant des siècles les pèlerins chrétiens venus de loin. À l’origine, le rivage était beaucoup plus éloigné de l’île : 7 km. Malgré cela, les visiteurs du monastère n’ont pas été découragés.
Aujourd’hui, un pont de 762 m de long, construit en 2014, permet de rejoindre l’île à pied ou en navette, en remplacement d’une ancienne chaussée traditionnelle. La différence entre les marées basses et les marées hautes peut aller jusqu’à 14 m, et il peut donc être dangereux de traverser les sables de la marée au lieu du pont. Outre le risque de noyade, il existe des zones de boue profonde et de sables mouvants.
Pendant la guerre de Cent Ans – une série de conflits armés entre l’Angleterre et la France de 1337 à 1453 -, des remparts ont été construits à la base de l’île pour repousser les envahisseurs anglais et, par conséquent, le nombre de pèlerins a également diminué.
Plusieurs objets fascinants rappellent le passé étonnant et l’esprit indomptable du Mont-Saint-Michel. Deux canons en fer forgé, abandonnés par les envahisseurs lors d’un siège manqué en 1434, trônent sur le mur de défense extérieur.
L’entrée de l’église paroissiale Saint-Pierre, construite aux XVe et XVIe siècles, abrite une statue de Jeanne d’Arc.
La jeune paysanne orléanaise, comme l’évêque Aubert des siècles avant elle, se réclame de visions miraculeuses de l’archange Michel. Profondément émue par la résistance au Mont-Saint-Michel, elle réussit à prendre la tête des forces qui repoussèrent les Anglais lors du siège d’Orléans.
Au moment de la Révolution française (1789-1799), peu de moines habitaient encore dans l’abbaye et, en 1791, le bâtiment fut transformé en prison. À sa fermeture, quelque 70 ans plus tard, sous le règne de Napoléon III, plus de 600 prisonniers sont transférés dans d’autres établissements.
Arrivé au mont en 1836, l’écrivain Victor Hugo fut impressionné par sa splendeur, qualifiant le Mont-Saint-Michel de « (…) vraiment le plus bel endroit du monde ».
Des décennies plus tard, à la suite d’une campagne menée par l’écrivain, le Mont-Saint-Michel a été classé monument historique.
Environ cent ans plus tard, en 1979, l’UNESCO a inscrit le Mont-Saint-Michel et sa baie sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité. Mais pour les habitants, l’île reste une maison vivante.
Année après année, les habitants de l’île et les millions de visiteurs sont surveillés par la figure guerrière de l’archange Michel, l’épée en l’air, placée au sommet d’une flèche néogothique à 91,4 m de hauteur.
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