« L’Europe est forte, mais l’idée européenne est menacée », c’est le constat qu’a établi le commissaire européen aux Affaires économiques , dimanche, dans une émission d’Europe 1, CNews et Les Echos, à trois mois des élections européennes. Selon l’ex-ministre de l’Economie et des Finances (2012-2014) du gouvernement socialiste de François Hollande, la crise n’est plus économique, elle est politique.
« L’Europe est sortie de la crise économique, et c’est quand même majeur. Toutes les économies européennes croissent ensemble depuis plusieurs années. Il va y avoir un petit ralentissement, mais il n’y a jamais eu autant de personnes en emploi en Europe », a-t-il argumenté.
« On a des finances publiques saines »,a-t-il ajouté, avant de rappeler la situation quand il était devenu commissaire européen, il y a près de cinq ans: « A l’époque il y avait une dizaine de pays qui étaient dans la procédure de déficit excessif, avec des déficits au-dessus de 3%. Aujourd’hui, zéro ! » Plus tard, il a reconnu que la France serait à 3,2% en 2019 mais c’est, à ses yeux, transitoire et lié à la transformation en baisse de charges du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi).
Pour M. Moscovici, « l’Europe souffre des séquelles, des cicatrices de la crise, que sont d’abord les inégalités ». L’enjeu, pour lui, n’est donc pas seulement de sauver l’Europe, mais de la « refaire »: « Il faut redonner du sens et de la hauteur à l’idée européenne », a-t-il prescrit, soulignant que l’Union européenne (UE) « est menacée par des divergences politiques sur le sens du projet européen ».
Alors que s’est ouvert samedi à Paris le Salon de l’Agriculture, il a cité ce secteur comme un exemple de ce que l’union du continent a permis d’accomplir sur le long terme. « Nos agriculteurs savent ce qu’ils doivent à l’Europe. S’il n’y avait pas eu l’Europe, il n’y aurait plus d’agriculture du tout, en Europe », a-t-il martelé.
« Quand on a commencé le marché commun en 1957, l’Europe n’était pas autosuffisante sur le plan alimentaire. Aujourd’hui c’est une puissance verte, c’est la première exportatrice de produits agricoles au monde. » Interrogé sur les tensions entre l’exécutif français et le gouvernement italien, Pierre Moscovici a reconnu qu’il y avait « une opposition entre ceux qui veulent poursuivre l’aventure européenne et ceux qui la combattent, et c’est un combat frontal ».
« Ignorer ce clivage serait une erreur mais il ne résume pas tout », a-t-il nuancé, en insistant sur la nécessité d’un débat d’idées entre les partisans de l’UE à l’approche des élections européennes du 26 mai, sur la question de mettre en place un « vrai budget de la zone euro », par exemple.
D.C avec AFP
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