Les pilules contraceptives et les injections prescrites habituellement ont des effets secondaires connus et peu discutés. Les recherches ont mis en évidence d’autres conséquences potentielles qui ne sont pas encore officielles, mais qui suscitent de sérieuses inquiétudes.
l’Ortho Tri-Cyclen, un contraceptif oral très couramment prescrit, contient une notice dévoilant un longue notice réservée aux risques graves et aux effets secondaires considérés comme « non graves » tels que nausées, vomissements, saignements entre les cycles menstruels, prise de poids, sensibilité des seins et difficulté à porter des lentilles de contact sans gêne.
Une étude sur les pilules contraceptives a révélé des risques qui ne figurent pas encore dans la liste d’effets secondaires des notices, mais qui suscitent des inquiétudes. Présentée en décembre 2019 lors de la réunion annuelle de la Radiological Society of North America, cette étude, encore inédite a révélé que les femmes prenant des pilules contraceptives avaient un volume d’hypothalamus significativement plus faible que les femmes ne prenant pas la pilule.
Situé à la base du cerveau, au-dessus de l’hypophyse, l’hypothalamus est responsable de fonctions corporelles essentielles, notamment la production d’hormones, l’humeur, l’appétit et la régulation de la température corporelle, la qualité du sommeil et le rythme cardiaque. Cette région du cerveau, petite mais importante, est également responsable de la régulation des réponses émotionnelles ou de l’humeur, ainsi que de la libido.
Les pilules contraceptives pourraient réduire la taille d’une partie du cerveau
Pour réaliser cette étude, une équipe de chercheurs dirigée par le Dr Michael L. Lipton, professeur de radiologie au Gruss Magnetic Resonance Research Center de l’Albert Einstein College of Medicine et directeur médical des services IRM du Montefiore Medical Center à New York, ont fait subir une IRM du cerveau à 50 femmes en bonne santé, dont 21 prenaient la pilule, permettant aux chercheurs d’analyser les effets structurels des hormones contenues dans les pilules contraceptives sur la matière grise du cerveau.
Selon Lipton dans un communiqué de presse, « les tests que nous avons menés concernant l’étude du volume de l’hypothalamus nous permettent dès à présent de confirmer, pour la première fois, que l’utilisation régulière de pilules contraceptives orales est associée à un volume hypothalamique plus faible », estime le Dr Lipton dans un communiqué de presse.
Dans sa présentation, le Dr Lipton a annoncé qu’une « différence de taille marquante » avait été constatée dans la taille des structures cérébrales hypothalamiques entre les femmes qui prenaient des contraceptifs oraux et celles qui n’en prenaient pas.
L’histoire « pas vraiment sexy » de la pilule
Aux États-Unis, la commercialisation des contraceptifs a connu une histoire troublée avec bien des remous. Les premières versions de stérilet et de pilules contraceptives sont apparues dans les années 1960, puis retirées du marché en raison de problèmes de sécurité et de procès intentés par les utilisatrices qui en ont été les victimes. Des complications telles que des caillots sanguins, des infections et même des décès avérés ont généré des poursuites judiciaires et ont conduit à des reports ultérieurs de l’application de ces méthodes initiales de contraception à grande échelle.
Les formulations originales de contraceptifs oraux permettaient aux femmes de recevoir des hormones à des doses allant jusqu’à 150 microgrammes (µg) d’œstrogène et 10 milligrammes (mg) de progestatif. En 1989, à la suite d’une recommandation de son Comité consultatif sur les médicaments pour la fertilité et la santé maternelle, la Food and Drug Administration américaine a ordonné le retrait du marché de tous les contraceptifs oraux dont la teneur en œstrogènes était supérieure à 50 µg. Les formulations actuelles utilisent 20 à 35 µg d’œstrogènes et 1,5 mg ou moins de progestatif.
Bien que l’efficacité de ces contraceptifs « à faible dose » soit élevée (généralement moins d’une grossesse pour 100 femmes par année), la prise de contraceptifs hormonaux présente toujours un risque potentiel sérieux. Les complications potentielles de la pilule sont le cancer du sein, les caillots de sang, les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, les migraines, l’hypertension, le diabète et les maladies du foie.
Selon les centres américains de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis, 12,6 % des femmes âgées de 15 à 49 ans, soit environ 6 millions de femmes aux États-Unis, utilisent actuellement la pilule comme méthode de contraception. Les contraceptifs oraux peuvent être prescrits pour diverses utilisations non indiquées sur l’étiquette, telles que l’acné, les règles irrégulières, les crampes menstruelles et les douleurs associées à l’endométriose, ce qui indique que le nombre total de femmes potentiellement affectées par les effets secondaires négatifs est encore plus important.
Le contrôle hormonal des naissances modifie l’humeur
D’autres résultats de l’étude focus, que le Dr Lipton a qualifiés de « préliminaires », associent un volume hypothalamique plus faible à des états émotionnels négatifs, en particulier une augmentation de la colère et de la dépression bien que l’étude n’ait trouvé aucune corrélation significative entre le volume hypothalamique et les performances cognitives ; pourtant, des recherches médicales antérieures ont accumulé des preuves des effets négatifs de la pilule contraceptive sur l’humeur.
Publié en mai 2016 dans la revue à comité de lecture Social Cognitive and Affective Neuroscience, les chercheurs ont conclu que les contraceptifs hormonaux suppriment les « circuits de récompense du cerveau » induites par l’ocytocine sur le visage du partenaire amoureux d’une femme.
En effet, les recherches antérieures des auteurs de cette étude ont montré que la libération d’ocytocine dans le cerveau des hommes les poussait à percevoir leur partenaire féminine comme plus attirante et provoquait une activité accrue dans les régions de récompense neurale, et que c’est l’inverse de ce que leur étude ultérieure a montré qui se produisait dans le cerveau des femmes prenant une pilule contraceptive.
Une autre confirmation des effets négatifs du contrôle hormonal des naissances sur l’humeur est apportée par une étude de 2019 publiée dans la revue Current Psychiatry Reports, intitulée, en anglais, « Les effets des contraceptifs hormonaux sur l’humeur au niveau de la reconnaissance des émotions et de la réactivité face à celles-ci, le processus de récompenses et la résistance au stress » (« Effects of Hormonal Contraceptives on Mood : A Focus on Emotion Recognition and Reactivity, Reward Processing, and Stress Response »).
L’article, qui a fait l’objet d’une évaluation de la part de collègues, confirme ces résultats inquiétants, en résumant : « Les preuves actuelles indiquent un effet négatif sur la reconnaissance des émotions et la réactivité des utilisateurs de contraceptifs hormonaux. »
L’article précise en outre que certaines données indiquent « une tendance à un appauvrissement de la réponse de récompense et un dérèglement potentiel de la résistance au stress chez certains utilisatrices de contraception hormonale ».
Enfin, une étude publiée en 2018 dans Frontiers in Neuroscience résume leurs funestes conclusions dans leur article intitulé : « Les contraceptifs oraux altèrent la reconnaissance des émotions complexes chez les femmes en bonne santé » Les auteurs de l’étude avertissent que le nombre croissant de preuves des effets négatifs de la contraception hormonale « devrait être pris en compte lors de la séance d’information données aux femmes sur les effets secondaires de la contraception orale ».
Tant que les méthodes de contrôle des naissances naturelles et sans hormones ne seront pas enseignées à toute personne en âge de procréer, il est impératif d’être conscient des risques associés à la contraception hormonale.
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