Une plaque commémorant la dernière exécution publique de deux homosexuels condamnés à mort en 1750 a été vandalisée rue Montorgueil, à Paris, le 5 août dernier. L’auteur des faits a revendiqué les dégradations, allant jusqu’à fournir ses coordonnées dans un courrier envoyé aux médias et à la mairie. Il a déclaré s’opposer au « lobby LGBT ».
Le 5 août dernier, la plaque en mémoire de Bruno Lenoir et Jean Diot – les deux derniers Français condamnés à mort pour homosexualité en 1750 – a été vandalisée.
Inaugurée par la municipalité en 2014, cette plaque se trouve rue Montorgueil, dans le 2e arrondissement de Paris.
Âgé de 47 ans, Christophe Martin – un ancien militant associatif passé par la Manif pour tous, qui affirme être lui-même homosexuel tout en s’opposant au « lobby LGBT » dont il dénonce les revendications « excessives » – a reconnu être l’auteur des dégradations.
Il a rapidement revendiqué son geste en envoyant une lettre à plusieurs médias, ainsi qu’à la mairie de Paris et au commissariat du 2e arrondissement, dans laquelle il expliquait ses motivations et fournissait ses coordonnées.
Détériorée avec de l’encre, la plaque commémorative a également été recouverte de tracts sur lesquels on peut lire l’inscription : « Pour faire un enfant : je suis un homme et pas un gay ».
La magazine Valeurs actuelles, à qui Christophe Martin a adressé un courrier pour justifier son acte, explique que le militant met en avant son opposition à l’adoption homoparentale et à la reconnaissance du genre non-binaire – deux revendications qu’il juge « excessives ».
Je suis choquée par cette nouvelle démonstration honteuse d’homophobie ! Cette plaque rend hommage à Bruno Lenoir et Jean Diot, derniers condamnés à mort pour homosexualité. Cet acte ne fait que renforcer notre détermination à lutter contre les discriminations. #LoveWins pic.twitter.com/EuH6c5CeIj
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 6 août 2018
« On a une culture française à respecter. Le communautarisme LGBT va à son encontre en revendiquant n’importe quoi », a-t-il déclaré dans son courrier.
Il aurait également dénoncé la tenue des « Gay Games » à Paris du 4 au 12 août, allant jusqu’à souhaiter « un attentat » pour entraver leur déroulement.
Christophe Martin fustige aussi l’affichage de drapeaux arc-en-ciel sur la façade de l’Assemblée nationale à l’occasion de la Gay Pride pendant le mois de juin.
« Par respect pour l’histoire de France, je ne peux pas laisser faire ça », a-t-il affirmé.
La mairie de Paris a porté plainte pour « dégradation de biens aggravée par la circonstance que le bien appartenait à une personne publique et est destiné à une décoration publique ».
Déféré devant le parquet samedi dernier, Christophe Martin a été placé sous contrôle judiciaire en attendant son jugement qui devrait avoir lieu en janvier 2019.
Il encourt une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.
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