Plus de 100 mesures exécutives le premier jour : à quoi s’attendre au début du second mandat de Donald Trump

Donald Trump pourrait agir rapidement sur la frontière, l'énergie, les véhicules électriques, les grâces du 6 janvier, la DEI, le "wokisme" dans l'éducation, l'Ukraine, la Chine, l'économie et bien d'autres choses encore

Par Nathan Worcester
21 janvier 2025 01:15 Mis à jour: 21 janvier 2025 01:15

WASHINGTON – Le président élu Donald Trump publiera une multitude de décrets immédiatement après avoir prêté serment le 20 janvier.

Stephen Miller, conseiller de M. Trump en matière d’immigration, aurait exposé certaines des mesures envisagées par le président lors d’une réunion avec les républicains du Sénat au début du mois. Le premier jour, la Maison-Blanche de Donald Trump pourrait promulguer plus de 100 décrets, en mettant l’accent sur la frontière.

Ces premières heures et les jours suivants pourraient voir une vague sans précédent d’actions exécutives ambitieuses, allant de l’annulation des politiques frontalières de l’ère Biden à un ordre contre la censure en ligne.

Outre les décrets exécutifs, les premières actions de Donald Trump incluront probablement des mémorandums, des proclamations, des grâces et même une diplomatie visant à stabiliser un ordre mondial chaotique.

Les observateurs peuvent s’attendre à une résistance des démocrates, ainsi qu’à des contestations judiciaires et à d’autres contretemps.

Voici ce à quoi s’attendre le premier jour et ceux qui suivront.

Immigration et frontières

L’état de la frontière américaine a été un sujet de discussion clé pour M. Trump lors de sa campagne.

Une fois à la Maison-Blanche, M. Trump pourrait rapidement remettre en vigueur un grand nombre des décrets relatifs à l’immigration et aux frontières adoptés au cours de son premier mandat. Le président Joe Biden a annulé les politiques d’immigration de son prédécesseur peu après son entrée en fonction en 2021.

Donald Trump devrait rétablir l’obligation pour les demandeurs d’asile de rester au sud de la frontière jusqu’à leur date de comparution devant le tribunal de l’immigration, une politique connue sous le nom de « Rester au Mexique ».

Il pourrait également mettre fin à la pratique du « Capturer et Relâcher ».

En outre, il pourrait rétablir le titre 42, une restriction imposée pendant la pandémie et à laquelle M. Biden a mis fin. Il pourrait également prendre rapidement des mesures pour achever la construction du mur le long de la frontière méridionale et financer de nouveaux centres de détention, nécessaires compte tenu de l’ampleur des expulsions qu’il prévoit.

Le processus d’expulsion de masse pourrait commencer lentement, en se concentrant dans un premier temps sur les immigrants clandestins qui ont un casier judiciaire et qui font l’objet d’une mesure d’expulsion active.

Donald Trump a également promis un décret exécutif dès le premier jour pour limiter le droit à la citoyenneté pour les enfants d’immigrés clandestins nés sur le sol américain. Ce décret viserait également à mettre fin au « tourisme de naissance ». En vertu de la loi actuelle, de nombreuses étrangères enceintes peuvent se rendre brièvement aux États-Unis, ce qu’elles font d’ailleurs, pour que leurs enfants naissent sur le territoire américain, ce qui leur donne droit à la citoyenneté de naissance.

Un shérif adjoint du comté de Kinney arrête une femme pour trafic d’immigrants illégaux, à Brackettville, Texas, le 22 juillet 2022. (Charlotte Cuthbertson/The Epoch Times)

En outre, M. Trump fera probablement pression pour que les lois sur l’immigration soient appliquées dans les « villes sanctuaires », des juridictions qui limitent la coopération avec les autorités fédérales chargées de l’immigration.

Le nouveau tsar des frontières, Tom Homan, a déclaré que les efforts de l’administration commenceraient par l’une des plus grandes villes sanctuaires du pays, Chicago.

Énergie et véhicules électriques

Lors de sa campagne présidentielle, M. Trump s’est engagé à « Forer, bébé, forer » et à faire en sorte que l’énergie américaine soit dominante.

Une fois au pouvoir, il pourrait cibler le décret de Biden de 2021 « sur la lutte contre la crise climatique à l’intérieur et à l’extérieur du pays ». Dans le même ordre d’idées, il pourrait à nouveau retirer les États-Unis de l’Accord de Paris ou d’autres accords internationaux relatifs au changement climatique.

En outre, M. Trump cherchera probablement à annuler les restrictions imposées par M. Biden sur le forage dans les terres et les eaux fédérales. Il pourrait également mettre fin à la suspension de M. Biden sur les exportations de gaz naturel liquéfié.

Donald Trump pourrait également chercher à annuler le programme de véhicules électriques de l’administration Biden.

Plus précisément, il devrait s’attaquer aux récentes réglementations automobiles de l’Agence de protection de l’environnement, qu’il a qualifiées de mandat pour les véhicules électriques.

En vertu de la loi sur la qualité de l’air (Clean Air Act), la Californie est libre de créer ses propres normes d’émission, et de nombreux autres États suivent son exemple. L’Agence de protection de l’environnement a récemment donné son feu vert aux dernières demandes de l’État, qui prévoit d’interdire les voitures à essence d’ici dix ans. Donald Trump pourrait remettre en question l’indépendance du Golden State en matière de réglementation des émissions.

Les grâces du 6 janvier

Donald Trump et le vice-président élu JD Vance ont discuté de la possibilité de gracier les participants non violents aux manifestations et à l’intrusion dans le Capitole le 6 janvier 2021.

À ce jour, plus de 1500 arrestations ont été effectuées en lien avec les événements du 6 janvier.

« S’ils n’étaient pas violents, je pense qu’ils ont été grandement punis », a déclaré M. Trump lors d’une interview accordée au magazine Time en décembre 2024.

« Ils ont beaucoup souffert et, dans de nombreux cas, ils n’auraient pas dû souffrir. »

JD Vance, quant à lui, a déclaré que les délinquants violents ne devraient « évidemment » pas bénéficier de grâces lors d’une interview accordée à Fox News Sunday au début du mois.

Des partisans de Trump manifestent au Capitole des États-Unis le 6 janvier 2021. (Samuel Corum/Getty Images)

En juillet 2024, lors d’un discours à la convention de Chicago de l’Association nationale des journalistes noirs, le candidat Trump a suggéré que les grâces pourraient être accordées aux personnes condamnées pour avoir agressé des agents des forces de l’ordre « si elles sont innocentes ».

« Ils ont été condamnés par un système très, très dur », a déclaré M. Trump avant de se demander pourquoi les participants aux manifestations et aux émeutes de l’été 2020 n’ont pas fait l’objet d’une répression similaire à celle qui a eu lieu après le 6 janvier.

DEI (Diversité, Équité, Inclusion)

Donald Trump s’efforcera probablement d’annuler les mesures relatives à la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI) mises en place par l’administration Biden.

En janvier 2021, Joe Biden a révoqué un décret de Trump qui interdisait de fait la formation à la diversité dans les agences fédérales. Ce même ordre exécutif de M. Biden a créé une politique pangouvernementale de « promotion positive de l’équité, des droits civils, de la justice raciale et de l’égalité des chances ».

En 2023, un décret de M. Biden est allé plus loin en imposant la mise en place d’« équipes d’équité » dans l’ensemble du gouvernement fédéral.

« Dès le premier jour, le président Trump révoquera l’ordre exécutif marxiste DEI de Biden et rétablira l’ordre exécutif Trump 2020 interdisant les stéréotypes basés sur la race et le sexe au sein du gouvernement fédéral », stipule l’Agenda 47 de Donald Trump.

Il ajoute que le président « mettra immédiatement fin aux fonctions de tous les collaborateurs engagés pour mettre en œuvre la politique de M. Biden et supprimera tous les bureaux et toutes les initiatives qui s’y rapportent ».

En outre, le président élu a promis, dans le cadre de son Agenda 47, de licencier « tous les bureaucrates marxistes chargés de la diversité, de l’équité et de l’inclusion » dans le système éducatif.

Éducation et « Wokisme »

En plus de s’attaquer à la DEI dans le système éducatif, Donald Trump agira probablement rapidement pour limiter d’autres éléments de ce que certains appellent « wokisme » dans les écoles.

Dans le cadre de son Agenda 47, Donald Trump a annoncé qu’il s’attaquerait au système d’accréditation des établissements d’enseignement supérieur. Ce système est supervisé par le Comité consultatif national sur la qualité et l’intégrité des établissements, qui dépend du secrétaire du ministère de l’Éducation.

« Lorsque je reviendrai à la Maison Blanche, je renverrai les organismes d’accréditation de la gauche radicale qui ont permis à nos universités d’être dominées par des maniaques marxistes et des fous », a déclaré Donald Trump.

Il s’est également engagé à cesser de financer les écoles qui promeuvent la théorie critique de la race, ainsi que toutes celles qui imposent des vaccins ou des masques.

Son Agenda 47 comprend une promesse d’ordonner à toutes les agences « de cesser tous les programmes qui promeuvent le concept de transition de sexe et de genre, à tout âge ».

Lors de l’America Fest de décembre 2024, Donald Trump a déclaré qu’il ciblerait les chirurgies transgenres sur les enfants en adoptant un décret dès le premier jour.

Politique étrangère

Lors de sa campagne électorale, Donald Trump a déclaré qu’il pourrait mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine « en 24 heures ».

La crédibilité de Donald Trump en matière de politique étrangère a été renforcée par le rôle joué par Steve Witkoff, son envoyé spécial au Moyen-Orient, dans la négociation d’un accord de cessez-le-feu et de libération d’otages entre Israël et le groupe terroriste du Hamas.

Un panneau d’affichage présente un message de soutien au candidat à la présidence américaine Donald Trump à Tel Aviv, Israël, le 5 novembre 2024. (Jack Guez/AFP via Getty Images)

Toutefois, ces derniers jours, certains conseillers de Donald Trump auraient laissé entendre que le processus de négociation d’un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine pourrait prendre des mois.

À l’image de son retrait du partenariat transpacifique au début de sa première présidence, Donald Trump pourrait se retirer du cadre économique indopacifique pour la prospérité, selon une analyse du Council on Foreign Relations (Conseil des relations extérieures).

Le président élu pourrait rapidement imposer des droits de douane de 60 % au régime chinois, tout en manœuvrant contre l’interdiction récente de TikTok, que l’administration Biden a déclaré qu’elle n’appliquerait pas.

L’Agenda 47 de Donald Trump comprend un engagement à rétablir son décret sur les pandémies visant à délocaliser les chaînes d’approvisionnement pharmaceutiques du pays, qui restent souvent liées à la Chine, à l’Inde et à d’autres pays étrangers.

L’économie

En plus de cibler le régime chinois avec des droits de douane, Donald Trump pourrait imposer des droits de douane de 25 % au Canada et au Mexique, selon qu’ils répondent ou non à ses préoccupations concernant leurs frontières avec les États-Unis. Il s’est engagé à imposer des droits de douane de 10 % sur toutes les importations en provenance de tous les pays.

Les mesures envisagées par M. Trump dans le domaine de l’énergie visent également à soutenir l’économie américaine.

Il pourrait également publier un mémorandum mettant un terme à l’élaboration de réglementations par les agences fédérales. Donald Trump a promis de réduire les réglementations dans l’ensemble du gouvernement afin d’en améliorer l’efficacité et de stimuler la croissance économique.

Dans la même veine, Donald Trump et les dirigeants du Congrès contrôlé par les républicains souhaitent renouveler les réductions d’impôts de 2017 au cours des 100 premiers jours de son mandat. Le Président pourrait également imposer un gel des embauches au niveau fédéral, comme il l’avait fait au début de son premier mandat.

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