Nicole Belloubet a reconnu sa « maladresse » après avoir assimilé mercredi dernier la critique des religions à « une atteinte à la liberté » à propos de l’affaire Mila.
« Quand on est Garde des Sceaux on n’a pas le droit d’être maladroit avec le droit », a souligné jeudi le chef de file des députés Les Républicains (LR) Damien Abad en dénonçant les propos de Nicole Belloubet sur la critique des religions qui ont suscité un tollé.
La ministre de la Justice a plaidé la maladresse et assuré ne pas remettre en cause « le droit de critiquer la religion », après avoir assimilé mercredi matin la critique des religions à « une atteinte à la liberté » à propos de l’affaire Mila, du nom de cette adolescente de l’Isère déscolarisée après avoir été menacée de mort sur les réseaux sociaux en raison de propos hostiles à l’islam.
« Dans une démocratie, la menace de mort est inacceptable (…). L’insulte à la religion c’est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c’est grave, mais ça n’a pas à voir avec la menace (de mort, NDLR) », avait déclaré la ministre sur Europe 1. « Cela laisse perdurer l’idée qu’il y aurait un délit de blasphème en France, ce qui est totalement faux : on a le droit de critiquer une religion, et heureusement, ça s’appelle la liberté d’expression », a réagi M. Abad sur France Inter jeudi.
Quand on est Garde des sceaux, on n’a pas le droit d’être maladroit avec le droit. N. #Belloubet a voulu créer un délit de blasphème.Ce qui est condamnable,ce sont les menaces de mort contre #Mila. Il doit y avoir une réponse forte: la levée de l’anonymat sur internet. #le79inter pic.twitter.com/CyQ9v4Yxmm
— Damien Abad (@damienabad) January 30, 2020
« Lever l’anonymat sur les réseaux sociaux »
Selon lui, les propos de la ministre, même si elle est revenue dessus par la suite, « montrent surtout une arrière-pensée avec une dérive assez dangereuse et inquiétante. Ce gouvernement aujourd’hui a du mal parfois à mettre des mots à une réalité : sur ce sujet, ce qui est d’abord condamnable en premier, même si on a eu les propos très vulgaires de Mme Mila, ce sont les menaces de mort qu’elle a encourues et qui sont inacceptables ».
Il a à cet égard plaidé pour « lever l’anonymat sur les réseaux sociaux », car cet anonymat « permet tout ». « La loi du numérique ne doit pas être la loi de la jungle dans un État de droit ».
Le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau avait, lui, fustigé mercredi « une totale inversion du sens »: « qui menace la liberté de conscience ? Mila ou bien cet islam politique qui tord nos valeurs ? Cessons d’être naïfs et surtout cessons d’être faibles ! », avait-il lancé dans un tweet.
Nous sommes dans une totale inversion du sens, qui menace la liberté de conscience ? Mila ou bien cet islam politique qui tord nos valeurs ? Cessons d’être naïfs et surtout cessons d’être faibles !
ma réaction aux propos de Nicole Belloubet :
https://t.co/3lUunKBdn9— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) January 29, 2020
Le député LR Eric Ciotti avait de son côté accusé le gouvernement de « légitimer la haine des islamistes contre Mila », appelant sur Twitter « la République » à « se lever face à l’islamisme » et Emmanuel Macron à « sortir de sa torpeur et de son silence » sur ce sujet.
Les propos du président du #CFCM qui considère que #Mila aurait cherché et mérité ces menaces de mort car elle a critiqué l’Islam sont un appel au meurtre.
C’est lui que la République devrait poursuivre pas cette jeune femme. https://t.co/7cq5dUsZ5Q
— Eric Ciotti (@ECiotti) January 29, 2020
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