Emmanuel Macron a envisagé mercredi l’installation de réacteurs nucléaires EPR sur le bassin de Marseille-Fos, appelant à « se poser cette question sans tabou », face aux besoins supplémentaires en énergie du port marseillais pour ses projets en cours, équivalents à quatre à cinq gigawatts.
Une idée aussitôt rejetée par le maire de Marseille Benoît Payan, à la tête d’une large alliance de la gauche et des écologistes. « Il suffit de regarder une carte pour comprendre qu’ici il n’y aura pas la possibilité de construire un EPR. On est en zone submersible, en zone sismique, s’il y a un endroit en France où on ne pourra pas faire un EPR, c’est à Marseille », a-t-il dit.
« Il est clair qu’aujourd’hui ce que nous sommes en train de faire, la décarbonation de l’industrie, l’explosion du numérique et les besoins d’électricité vont supposer d’accélérer sur le renouvelable mais aussi sur le nucléaire », a plaidé le chef de l’État, en déplacement au Grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM) pour la dernière séquence de sa visite de trois jours dans la cité phocéenne.
« C’est maintenant qu’on prépare l’après 2035, je vous parle de 2035-2050 », a-t-il insisté, après être revenu sur son projet d’un port de Marseille-Fos connecté au Rhône et à la Saône et au-delà « jusqu’à l’axe Rhin-Danube ».
« C’est une vraie question qu’il faut se poser »
Pour cette décarbonation de l’industrie et notamment des 11 milliards d’euros de projets prévus dans le cadre du GPMM, « on fera en effet plus de renouvelable », a convenu le président de la République.
« Mais le renouvelable a des limites d’usage, sauf si vous me dites que vous avez des projets massifs de déploiement de solaire, d’éolien terrestre et d’éolien en mer, et que tout le monde est d’accord. Je pense qu’il y en aura, mais je ne pense pas à hauteur de 4-5 giga », a-t-il insisté.
D’où l’idée, selon le chef de l’État, de « regarder, en concertation, si l’ensemble de ce bassin économique est prêt à accueillir des tranches » nucléaires.
« C’est une vraie question qu’il faut se poser. Ce n’est pas une question absurde du tout, c’est un terrain qui a une vocation en la matière, et notamment parce qu’on sait aussi qu’on a un immense sujet de refroidissement des centrales, et les centrales à venir auront vocation à être beaucoup plus près de la mer. »
« Il faudra se poser cette question sans tabou », a-t-il insisté, tout en rappelant que « la loi ne prévoit pas aujourd’hui de développer des EPR hors des sites existant » et que Marseille-Fos ne dispose pas de centrale nucléaire.
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