Et si le conflit israélo-palestinien arrivait à nos portes ? Environ 8 Français sur 10 craignent que celui-ci ait des répercussions en France, selon un sondage Ifop. Par ailleurs plus de 6 Français sur 10 pensent que l’État hébreu a raison de vouloir éliminer le Hamas.
Dans le contexte de la guerre entre Israël et le mouvement terroriste du Hamas, de nombreux Français ont peur que ce conflit ne vienne frapper notre territoire national, 72% d’entre eux craignant en effet une attaque similaire à celle vécue par les Israéliens le 7 octobre dernier. C’est ce qu’a révélé une étude Ifop produite pour le Crif et publiée ce 28 octobre. Celle-ci a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 24 au 25 octobre 2023 auprès d’un échantillon de 1179 personnes, représentatif de la population française, âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
« L’attaque du Hamas sur Israël, c’est un Bataclan bis pour les Français »
L’enquête de l’Ifop a étudié la sympathie des sondés éprouvée à l’égard d’Israël, de l’autorité palestinienne et du Hamas. Il s’avère que 37% des sondés ont de la sympathie pour Israël, 20% envers l’autorité palestinienne et seulement 5% éprouvent de la sympathie pour le Hamas. D’ailleurs, sur l’ensemble des sondés, 57% considèrent que les atrocités commises par celui-ci sont des actes terroristes, 35% les qualifient de « crimes contre l’humanité » et enfin 8% estiment qu’ils sont des actes de résistance.
À la question : « Diriez-vous que l’objectif affiché par Israël après l’attaque du 7 octobre d’éliminer le Hamas de Gaza est justifié ? » 65% ont répondu oui et 35% non. Selon Frédéric Dabi, le directeur général de l’Ifop, cela s’explique par le traumatisme vécu lors des attentats du 13 novembre 2015, ainsi que le rapporte Le Figaro. « Les Français ont été particulièrement marqués par les attentats du 13-Novembre. L’attaque du Hamas sur Israël, c’est un Bataclan bis pour les Français », analyse Frédéric Dabi. Raison pour laquelle 72% des sondés pensent que des actes comme ceux commis par le Hamas le 7 octobre pourraient un jour se produire en France.
« La France et Israël ont un objectif et un ennemi commun »
De ce fait, le soutien pour Israël est fort. « L’objectif d’Israël s’en trouve légitimé par une majorité de Français, qui considèrent que la France et Israël ont un objectif et un ennemi commun », ajoute le directeur général de l’Ifop. De plus, 69% des Français ne sont pas favorables à la poursuite des manifestations propalestiniennes en France car des propos anti-républicains ou même antisémites ont été proférés lors de certains de ces rassemblements. Selon Frédéric Dabi, les manifestations sont perçues « comme des signes de désordre qui peuvent engendrer des excès » et elles sont également « le reflet du souvenir des manifestations récentes sur la question palestinienne, où Allah Akbar avait été proclamé à quelques centaines de mètres du Bataclan ». « Pour beaucoup de Français, le Hamas, c’est Daech bis », souligne-t-il encore.
Notons au passage que la satisfaction à l’égard de l’attitude et des prises de position de diverses personnalités politique montre que les trois personnalités qui satisfont le plus les Français sont Emmanuel Macron, pour 49% des sondés, Gérald Darmanin, pour 45% et enfin Elisabeth Borne pour 44%. Tous les trois appartiennent à la majorité présidentielle, pointe l’expert de l’Ifop.
« Au fond, peu croient à une réconciliation prochaine entre les deux peuples »
En revanche, la satisfaction à l’égard de l’attitude et des prises de position de Jean-Luc Mélenchon atteint un score ridiculement bas de 18%, « ce qui en dit long sur la fracture de la gauche en France », selon Frédéric Dabi. De même que seulement 27% des partisans de La France insoumise éprouvent de la sympathie pour l’État hébreu, contre 60% chez les sympathisants LR, à titre de comparaison. « On constate un isolement certain de La France Insoumise et de Jean-Luc Mélenchon par rapport au reste de la population et même à la gauche », relève encore le directeur de l’Ifop.
Cette étude Ifop révèle également qu’une importante proportion des Français interrogés disent n’éprouver ni sympathie, ni antipathie, que ce soit à l’égard d’Israël (51%), de l’autorité palestinienne (61%) ou du Hamas (34%), ce dernier récoltant toutefois 61% d’antipathie. Pour Frédéric Dabi, cela est signe d’indifférence pour ce conflit, d’une part parce que « les gens restent fixés sur leurs préoccupations quotidiennes, comme la crise du pouvoir d’achat », analyse-t-il, et d’autre part parce qu’il est « trop complexe » et « dure depuis si longtemps qu’il est probablement insoluble ».
Est-ce que cela expliquerait le fait que 66% des sondés pensent qu’une solution pacifique du conflit, avec la création d’un État palestinien au côté de l’État d’Israël, n’est pas envisageable dans un avenir proche ? « Ce chiffre pessimiste n’est que le reflet de la déception de l’opinion sans fin. Au fond, peu croient à une réconciliation prochaine entre les deux peuples », conclut le directeur de l’Ifop auprès de nos confrères.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.