Richard Hurbain, un ancien agent EDF, a tout quitté pour rénover le château de Sarzay, dans le Berry. Il a pourtant été poursuivi en justice parce qu’il n’avait pas fait de demande d’autorisation à l’État.
C’était en 1982.
Richard Hurbain découvre le Berry et ce château en ruine qui va changer sa vie. Il quittera sa vie en banlieue parisienne et son métier d’électricien à EDF pour réaliser son rêve : rénover ce château pour lui redonner son image d’antan.
Le château de Sarzay a été construit vers le milieu du XIVe siècle, probablement pendant la guerre de Cent ans, par le seigneur Matthieu de Barbançois.
Imposant à l’époque, avec ses 38 tours, ses 3 pont-levis et ses deux murs d’enceinte qui encadraient 5 hectares de terrain, il ne restait plus que quatre tours et un donjon culminant à quelques 30 mètres de hauteur.
Avec l’aide de sa famille, M. Hurbain, passionné d’histoire et autodidacte, a entrepris un travail de précision, rénovant au plus proche de l’origine les moindres recoins du château, le tout, par ses propres moyens.
Il explique ainsi sur neotv son histoire, à l’image des douves qu’il fait renaître peu à peu, ramenant aussi l’eau autour du château.
Ancien agent EDF, Richard Hurbain a tout quitté pour restaurer un château en ruine. Pour avoir entrepris les rénovations de ce joyau du XIVe sans demande d’autorisation, le châtelain a été poursuivi en justice. ? pic.twitter.com/ddZBvNJcYO
— neo (@neotvofficiel) July 13, 2021
Sur Le Berry républicain qui consacrait un article au château en 2014, « le propriétaire a notamment remplacé des manteaux de cheminée qui avaient disparu, refait des carrelages anciens, réparé les planchers, creusé les douves et remonté les murs d’enceinte, le tout à l’aide de matériaux récupérés ici ou là ».
Poursuivi par la justice française, mais récompensé par un comité américain
La rénovation des lieux est d’une telle qualité qu’en 1998, Richard Hurbain se verra décerner le prix Lafayette par le Comité américain de la demeure historique.
Cette récompense viendra honorer ce travail titanesque, d’autant plus que 4 ans plus tôt, en 1994, le châtelain de Sarzay a dû subir les foudres de l’administration française et plus précisément de l’architecte des Bâtiments de France, au motif d’avoir entrepris ces travaux sans demande d’autorisation préalable, le château étant classé par les monuments historiques…
« Les Monuments n’ont fait aucun geste… Ça faisait déjà quinze ans que j’étais là, et les Monuments, la seule chose qu’ils ont su faire, c’est de me traîner en correctionnelle », déplore ainsi Richard Hurbain sur neotv.
Le châtelain sera ainsi condamné à une amende de 10 000 francs (1 515 euros) avec sursis.
Mais son histoire fait son chemin, notamment aux États-Unis. En 2018, les Hurbain apprennent que la Fondation Gordon Schroeder leur offre 25 000 $.
Cet architecte américain, amoureux du patrimoine français mais décédé en 2014, léguait une partie de sa fortune à des établissements du patrimoine français et consacrait ainsi une partie de cette somme au château de Sarzay.
Aujourd’hui, le château de Sarzay est ouvert aux visites pour le public, qui peut aussi y séjourner ou y passer la nuit. https://sarzay.net/visite-du-chateau
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