Après le passage du nuage de sable du Sahara qui a traversé la France le 6 février, du sable a été ramassé dans le massif du Jura et a été analysé par un laboratoire en Normandie. Résultat : des traces d’essais nucléaires de plusieurs pays, dont la France (datant des années 60), y ont été retrouvées.
On peut dire que ce nuage de poussière venu du Sahara n’a pas seulement ramené du sable, mais aussi une partie de l’histoire de France. Le 6 février, après qu’un nuage jaune oranger a recouvert le Jura, des analyses ont été effectuées pour savoir de quoi il était exactement fait.
« Ce jour-là c’était très étrange, nous avons chaussé les raquettes tôt le matin, la neige était blanche, au fil de la balade tout a changé, ça a duré toute la journée. J’étais avec des amis qui étaient inquiets en voyant ces poussières ocres recouvrir le sol », a partagé Pierre Barbey, spécialiste de la radioprotection à l’Université de Caen et conseiller scientifique bénévole du laboratoire ACRO, l’association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest, a rapporté France 3 Régions.
Écoutant son instinct de scientifique, Pierre Barbey a tout de suite prélevé un échantillon de ces poussières tombées sur sa voiture, pensant qu’elles venaient certainement du Sahara. « Je me rappelle très bien qu’il y a 30 ans au moment de la création de l’ACRO (née après la catastrophe de Tchernobyl), nous avions déjà analysé du sable en provenance du Sahara. On y avait vu des traces de Césium-137. Trente ans après, je ne savais pas si on en aurait encore des traces, à une si lointaine distance du Sahara », a-t-il expliqué.
Et pourtant, après que son échantillon a été analysé par le laboratoire de l’ACRO : « Le résultat de l’analyse est sans appel, du césium-137 est clairement identifié. Il s’agit d’un radioélément artificiel qui n’est donc pas présent naturellement dans le sable et qui est un produit issu de la fission nucléaire mise en jeu lors d’une explosion nucléaire », a expliqué l’ACRO.
Heureusement, selon le laboratoire : malgré les retombés de césium-137, il n’y a pour autant « rien de dangereux pour notre santé ». En effet, le césium-137 a une période de vie de 30 ans. Ainsi tous les 30 ans, il perd la moitié de sa teneur radioactive. « Au bout de 7 cycles de 30 ans, on considère qu’il ne reste que 1 % de substances radioactives », a expliqué Pierre Barbey.
Concernant cette étude réalisée par l’ACRO, le but « n’était pas de dire qu’il y a une mise en danger de la population, mais de rappeler ce qu’a fait la France et d’autres pays » par rapport aux essais nucléaires.
Au Sahara, dans le Sud algérien, « la population vit avec ces traces de césium-137 au quotidien, certains terrains sont toujours fortement contaminés, cela donne une idée de la contamination de l’époque », a conclu Pierre Barbey.
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