Vladimir Poutine a décidé de se présenter à la présidentielle du 17 mars en Russie, ont annoncé vendredi les agences russes, sa réélection faisant peu de doute après près d’un quart de siècle au pouvoir et la répression de l’opposition.
Selon l’agence de presse Ria Novosti, M. Poutine a dit être candidat à un cinquième mandat au Kremlin à un combattant russe en Ukraine, Artiom Joga, lors d’une cérémonie de remise de décorations militaires.
Le dirigeant russe a ainsi rompu avec son habitude d’annoncer lui-même ses intentions électorales. Aucun détracteur du Kremlin ne devrait être en mesure de se présenter au scrutin, alors que les autorités répriment depuis des années l’opposition. Cette répression s’est accélérée avec l’offensive en Ukraine.
À 71 ans, le dirigeant russe a le droit, grâce à une réforme constitutionnelle en 2020, de se présenter en 2024, puis en 2030, rendant théoriquement possible son maintien au pouvoir jusqu’en 2036, quand il aura 84 ans.
Trois jours de scrutin, du 15 au 17 mars
Le scrutin se tiendra le 17 mars, peu après le deuxième anniversaire du lancement de l’offensive en Ukraine, toujours en cours, et à la veille du dixième anniversaire de l’annexion par la Russie, en 2014, d’un premier territoire ukrainien, la péninsule de Crimée.
Après une année 2022 marquée par des revers sur le front et une volée de sanctions occidentales, Vladimir Poutine apparaît fin 2023 en meilleure posture avec l’échec de la contre-offensive lancée cet été par l’Ukraine, l’effritement du soutien européen et américain à Kiev et le redressement de l’économie nationale.
La quasi-totalité des opposants d’envergure, à l’exemple du militant anticorruption Alexeï Navalny, ont été jetés en prison ou poussés à l’exil et toute critique de l’assaut contre l’Ukraine est sévèrement réprimée.
La Commission électorale russe a annoncé vendredi que le scrutin se tiendra sur trois jours, du 15 au 17 mars, une pratique instaurée pendant la pandémie de Covid-19, mais dénoncée par l’opposition comme un moyen de faciliter les fraudes.
Aucun concurrent crédible à l’horizon
Depuis une réforme constitutionnelle controversée adoptée en pleine pandémie en 2020, il a la possibilité de se maintenir au Kremlin jusqu’en 2036. Son porte-parole, Dmitri Peskov, avait indiqué mi-novembre que M. Poutine n’avait aucun concurrent crédible.
Le travail des médias lors de ce scrutin sera compliqué par un durcissement des conditions de couverture décidé par les autorités en novembre. Les journalistes indépendants, les blogueurs et les employés de médias russes travaillant depuis l’étranger ne devraient par exemple pas avoir accès au vote ou aux dépouillements.
L’élection se déroulera également dans les régions ukrainiennes occupées par la Russie, où la loi martiale est actuellement en vigueur.
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