La France a retiré de son compte Twitter à l’ONU une vidéo présentant la prochaine présidence franco-allemande du Conseil de sécurité de l’ONU, dont la présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, s’est emparée pour dénoncer une perte de souveraineté française.
« Pour la première fois aux Nations unies deux pays assurent une présidence conjointe du Conseil de sécurité », annonce la vidéo, postée le 1er février sur le compte Twitter « France à l’ONU » mais retirée depuis, comme a pu le constater le service de « fact-checking » de l’AFP.
We are just one short month away from the first ever Franco-German joint Presidency of the @UN #SecurityCouncil. Stay tuned to @GermanyUN and @Franceonu as we report on this historic partnership beginning March 1st!
🇩🇪🇫🇷 pic.twitter.com/VUSedLCFIu— German Mission to UN (@GermanyUN) 1 février 2019
Elle est en revanche toujours présente en anglais sur celui de l’Allemagne, German Mission to UN, et a été projetée mercredi matin devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat, lors d’une audition publique sur « les enjeux de la présidence française du Conseil de sécurité en mars 2019 ».
« On a retiré la vidéo devant l’incompréhension, pour pouvoir préciser et clarifier », a déclaré à l’AFP la mission française à l’ONU.
Les présidences du Conseil changent tous les mois. Bénéficiant d’un ordre alphabétique favorable, la France et l’Allemagne (Germany) ont décidé d’afficher une présidence coordonnée en mars et avril.
Marine Le Pen veut voir dans cette « présidence conjointe », tout comme dans le traité franco-allemand signé à Aix-la-Chapelle le 22 janvier, le signe d’un partage futur du siège permanent de la France au Conseil de sécurité, voire de sa cession pure et simple à l’UE.
Ce siège permanent confère à la France, tout comme aux États-Unis, à la Russie, à la Chine et au Royaume-Uni, un droit de veto. L’Allemagne a, elle, une position de membre non permanent pour seulement deux ans.
« Vous avez fait retirer (cette vidéo) six jours plus tard », a lancé Marine Le Pen mardi soir devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Avec cette « présidence conjointe » du Conseil de sécurité, « ce ne sont plus les intérêts de la France exclusivement qui sont défendus mais bien les intérêts franco-allemands », a-t-elle lancé. « En cela c’est déjà un partage de notre autonomie », a-t-elle affirmé.
La diplomatie française préfère pour sa part mettre l’accent sur une présidence « jumelée » plutôt que « conjointe » et martèle qu’il n’est pas question de céder le siège permanent de la France.
« Il n’a jamais été question d’un partage du (siège) que nous avons au Conseil de sécurité à titre permanent, jamais, nulle part (…) jamais nulle part aujourd’hui et jamais nulle part demain », a insisté le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian mercredi soir devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée.
La présidence « jumelée » franco-allemande est « symbolique », « ce n’est pas exactement une présidence conjointe », avait relevé le directeur des Nations unies au Quai d’Orsay, Alexis Lamek, dans la matinée devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat.
Epochtimes.fr avec AFP
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