Après sa défaite aux dernières élections présidentielles, la cheffe du Rassemblement national ne fera « a priori » pas de troisième tentative.
Marine Le Pen ne devrait pas se représenter à l’élection présidentielle, ainsi qu’elle l’a déclaré au Figaro dans un entretien publié ce vendredi 13 mai. Ses ambitions se portent à court terme sur les législatives, et à l’horizon de 2027, elle souhaite « faire émerger une nouvelle élite ».
Le seul parti qui refuse de vendre son âme « contre des places ou des mandats supplémentaires »
« Quand je dis ‘a priori’, cela veut dire sauf événement exceptionnel. A priori, donc, je pense que trois présidentielles, c’est déjà un parcours », a expliqué au Figaro Marine Le Pen. De plus, elle se félicite que ce parcours ait fait monter les idées du parti « de 18 % à 42 % » et qualifie cela de « belle dynamique ». « Je sais que cette dynamique n’est pas terminée pour nos idées. La question, c’est qui les portera dans cinq ans. Il est beaucoup trop tôt pour en parler. Mais j’aimerais évidemment, moi aussi, voir émerger une nouvelle élite », a-t-elle avancé, évoquant néanmoins le nom de Jordan Bardella.
« J’ai pris un peu de recul », a-t-elle ajouté à propos de la situation politique, constatant par ailleurs que « cette période est marquée par la déliquescence de la vie politique française ». Convaincue que le président aura la majorité à l’issue des élections législatives, elle souligne que le véritable objectif est de « limiter le président et l’obliger à prendre en compte le poids politique du Rassemblement national ».
Elle porte d’ailleurs un regard fier sur la « droiture » de son parti, étant le seul « qui refuse de vendre son âme ou les intérêts de ses électeurs contre des places ou des mandats supplémentaires ».
Elle se fixe « au moins soixante députés » à l’Assemblée nationale
« Le vilain mensonge de Mélenchon, laissant croire qu’il pourrait être premier ministre, ne tient pas la route », a lancé la leader du RN. « Il s’agite, il surjoue l’insolence […]. Tout cela pour faire oublier qu’il a appelé à voter Emmanuel Macron et contribué, avec ses alliés, à son élection. Cette faute politique lourde, cette trahison de ses électeurs, les Français ne l’oublieront pas. Nous y veillerons », a d’ores et déjà prévenu Marine Le Pen auprès de nos confrères.
La cheffe du Rassemblement national souhaite obtenir « au moins soixante députés » à l’Assemblée nationale, afin d’avoir « l’intégralité des moyens qui sont mis à la disposition de l’opposition dans une démocratie vivante ». Toutefois pour elle, « la vraie question n’est pas combien de députés va avoir le Rassemblement national, mais quelle démocratie pour la France ». « Le président de la République ne peut pas nous expliquer que tout va changer et continuer de trouver normal que la première force d’opposition se retrouve, comme ces cinq dernières années, avec seulement six députés. Il faut retrouver un fonctionnement démocratique normal, exigeant et mature », a-t-elle conclu à l’issue de son interview.
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